Midi Olympique

OUVERTURES AU GRAND LARGE ?

SI L’ANGLETERRE CONSTITUER­A UN ÉNORME OBSTACLE POUR LES BLEUS, SES PRÉCÉDENTS ADVERSAIRE­S N’EN ONT PAS MOINS RÉVÉLÉ QUELQUES DÉFAUTS DANS LA CUIRASSE. NOTAMMENT DANS SA DÉFENSE DES EXTÉRIEURS.

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Ce n’est pas un scoop, et la défaite du XV de la Rose à Murrayfiel­d n’y change rien : pour les Bleus, vaincre l’Angleterre au stade de France constituer­a un énorme challenge… En revanche, la performanc­e écossaise a eu le mérite d’ouvrir certaines pistes pour le staff tricolore, à l’heure de bâtir un plan d’attaque. Mieux : celle-ci n’a fait que confirmer certaines failles dans la défense anglaise, observées depuis le début du Tournoi, qu’il s’agira évidemment d’exploiter le mieux possible…

Ces failles ? Elles concernent essentiell­ement les couloirs extérieurs de la défense du XV de la Rose, pour des raisons liées aussi bien aux hommes qu’au système défensif mis en place. En effet, depuis l’arrivée d’Eddie Jones, le poste d’entraîneur de la défense est confié à Paul Gustard, orfèvre de la « rush defense » sur laquelle les Saracens ont bâti leur hégémonie en Europe. Un système défensif qui repose sur une énorme densité de joueurs dans les zones proches des rucks (laquelle permet à la défense de l’Angleterre de se montrer très agressive au-delà de la ligne d’avantage), mais dont la médaille présente un revers : des couloirs extérieurs sont évidemment moins fournis. Ce qui obligent les centres et les ailiers anglais à combler les surnombres en coupant les extérieurs.

LES DIFFICULTÉ­S DE JOSEPH ET SES AILIERS

Le hic ? C’est qu’alors que Paul Gustard pouvait se reposer avec les Saracens sur son capitaine Brad Barritt pour jouer ce rôle de régulateur en milieu de terrain, ce dernier n’a pas encore trouvé les relais idoines en équipe nationale. Ainsi, le centre de Bath, Jonathan Joseph, tout comme les ailiers, Anthony Watson (également de Bath) et Jonny May (de Leicester), peuvent parfois sembler perdus dans leur gestion des surnombres, dans un système différent de celui qu’ils pratiquent en club. Ce qui a régulièrem­ent occasionné des dysfonctio­nnements, que les trois hommes parviennen­t tant bien que mal à combler par leur vitesse de course. Mais pas toujours…

LA SOLUTION DES PASSES LOBÉES ?

Le fait remarquabl­e ? C’est que la plupart des essais encaissés par le XV de la Rose ont connu des origines similaires, avec des situations de surnombre lancées non pas par une transmissi­on classique 9-10, mais par un relais intermédia­ire d’un bloc d’avants. Une manière, pour les premiers porteurs, d’offrir un temps supplément­aire à leurs joueurs décisionna­ires (justement pour lire au mieux les situations de défense inversée) et réaliser le geste juste. Lequel a, en l’espèce, presque toujours consisté en une passe sautée et lobée au-dessus du joueur monté en pointe… Un choix à double tranchant certes, mais qu’Italiens (à deux reprises) et Écossais (à deux reprises également, qui plus est sur la même action !) sont parvenus à réaliser à la perfection.

Une piste pour l’ouvreur tricolore, Lionel Beauxis, qui aura forcément identifié à la vidéo ces espaces dans le dos des joueurs montés en pointe. Jusqu’à pouvoir les exploiter dans le cadre du match ? C’est tout le mal que l’on souhaite évidemment aux Bleus, dont connaît malheureus­ement les difficulté­s à réaliser le geste juste dans les zones critiques...■

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