Midi Olympique

EN PLEIN CAUCHEMAR

MONTPELLIE­R TRISTESSE ET FRUSTRATIO­N S’ENTREMELAI­ENT CHEZ LES HÉRAULTAIS QUI PENSAIENT POUVOIR S’IMPOSER AVANT DE VIVRE UN CAUCHEMAR.

- Par Nicolas AUGOT, envoyé spécial nicolas.augot@midi-olympique.fr

Avec la succession d’entraîneme­nts annulés en raison de la neige, cette semaine devant conduire le MHR à Agen avait mal débuté. Et elle s’est terminée de manière encore plus cruelle. Un carton rouge reçu dès la sixième minute, dix minutes passées à treize, la pénalité de la victoire manquée par Aaron Cruden à cent vingt secondes du coup de sifflet final et, enfin, la blessure, après la sirène, de Benoît Paillaugue contraint de quitter le terrain sur la civière. Pourtant, quand l’ancien ouvreur All Black a posé le ballon sur le tee, le MHR pouvait croire à un véritable exploit, celui de s’imposer juste avant le gong en infériorit­é numérique. « On ne se dit jamais que c’est gagné, corrigeait néanmoins le troisième ligne Louis Picamoles, Cette pénalité n’est quand même pas évidente car nous sommes en fin de match sur terrain gras. Ce n’est jamais simple pour un buteur. » Le capitaine a ainsi dédouané son ouvreur pourtant le MHR est passé en quelques instants d’une éventuelle grande joie à une terrible tristesse. Louis Picamoles résumait ainsi : « Si la pénalité passe, il n’y a pas cette fin de match et on ne perd peut-être pas Benoît. On peut s’imaginer plein de choses, on va juste digérer la frustratio­n de ce match et la tristesse de perdre Benoît. »

UN MANQUE DE MAÎTRISE EN DOUBLE INFÉRIORIT­É

Sur le chemin du retour, pendant les cinq heures de bus, les Héraultais ont surtout dû penser à leur indiscipli­ne qui les a contraints à évoluer à treize pendant dix minutes, offrant ainsi à Agen une occasion unique de prendre le contrôle des opérations malgré une entame de match de rêve de la part des hommes de Vern Cotter, inscrivant deux essais en trois minutes sur des mouvements limpides malgré leur infériorit­é numérique. Une discipline qui avait été mise en exergue dans la préparatio­n de ce déplacemen­t chez une équipe jouant sa survie. Louis Picamoles et ses coéquipier­s étaient donc avertis : « Ici, le Racing avait pris un carton rouge, Castres aussi. On s’était dit de faire attention pour ne pas que les Agenais deviennent euphorique­s car, à partir de ce moment-là, ils sont difficiles à contenir. Avec un carton rouge dès les premières minutes, nous les avons un petit peu aidés. »

Pourtant, le MHR avait les armes pour rivaliser tant tout leur paraissait simple avant la double infériorit­é numérique. Alors, même si Vern Cotter louait l’état d’esprit de ses hommes, il regrettait certains choix : « Nous sommes frustrés car nous marquons quatre essais avec seulement quatorze joueurs sur le terrain. Le carton rouge est préjudicia­ble mais, malgré l’infériorit­é numérique, on montre assez de bonnes choses pour se donner l’opportunit­é de gagner ce match à la fin avec une pénalité malheureus­ement manquée. Mais, sur l’état d’esprit et l’envie, nous étions présents. Nous avons des choses à revoir dans la gestion du match. Nous avons manqué de maîtrise à treize en rendant le ballon et les Agenais savent bien s’en servir. À un moment donné, c’est plus facile d’attaquer quand on est en infériorit­é numérique que de défendre. Mais ce match va nous servir pour progresser. » Un brin d’optimisme pour ne pas égratigner les stratèges présents sur le terrain et pour ne sombrer dans la sinistrose auprès d’un vestiaire particuliè­rement affecté par la blessure de Benoît Paillaugue.

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