EN PLEIN CAUCHEMAR
MONTPELLIER TRISTESSE ET FRUSTRATION S’ENTREMELAIENT CHEZ LES HÉRAULTAIS QUI PENSAIENT POUVOIR S’IMPOSER AVANT DE VIVRE UN CAUCHEMAR.
Avec la succession d’entraînements annulés en raison de la neige, cette semaine devant conduire le MHR à Agen avait mal débuté. Et elle s’est terminée de manière encore plus cruelle. Un carton rouge reçu dès la sixième minute, dix minutes passées à treize, la pénalité de la victoire manquée par Aaron Cruden à cent vingt secondes du coup de sifflet final et, enfin, la blessure, après la sirène, de Benoît Paillaugue contraint de quitter le terrain sur la civière. Pourtant, quand l’ancien ouvreur All Black a posé le ballon sur le tee, le MHR pouvait croire à un véritable exploit, celui de s’imposer juste avant le gong en infériorité numérique. « On ne se dit jamais que c’est gagné, corrigeait néanmoins le troisième ligne Louis Picamoles, Cette pénalité n’est quand même pas évidente car nous sommes en fin de match sur terrain gras. Ce n’est jamais simple pour un buteur. » Le capitaine a ainsi dédouané son ouvreur pourtant le MHR est passé en quelques instants d’une éventuelle grande joie à une terrible tristesse. Louis Picamoles résumait ainsi : « Si la pénalité passe, il n’y a pas cette fin de match et on ne perd peut-être pas Benoît. On peut s’imaginer plein de choses, on va juste digérer la frustration de ce match et la tristesse de perdre Benoît. »
UN MANQUE DE MAÎTRISE EN DOUBLE INFÉRIORITÉ
Sur le chemin du retour, pendant les cinq heures de bus, les Héraultais ont surtout dû penser à leur indiscipline qui les a contraints à évoluer à treize pendant dix minutes, offrant ainsi à Agen une occasion unique de prendre le contrôle des opérations malgré une entame de match de rêve de la part des hommes de Vern Cotter, inscrivant deux essais en trois minutes sur des mouvements limpides malgré leur infériorité numérique. Une discipline qui avait été mise en exergue dans la préparation de ce déplacement chez une équipe jouant sa survie. Louis Picamoles et ses coéquipiers étaient donc avertis : « Ici, le Racing avait pris un carton rouge, Castres aussi. On s’était dit de faire attention pour ne pas que les Agenais deviennent euphoriques car, à partir de ce moment-là, ils sont difficiles à contenir. Avec un carton rouge dès les premières minutes, nous les avons un petit peu aidés. »
Pourtant, le MHR avait les armes pour rivaliser tant tout leur paraissait simple avant la double infériorité numérique. Alors, même si Vern Cotter louait l’état d’esprit de ses hommes, il regrettait certains choix : « Nous sommes frustrés car nous marquons quatre essais avec seulement quatorze joueurs sur le terrain. Le carton rouge est préjudiciable mais, malgré l’infériorité numérique, on montre assez de bonnes choses pour se donner l’opportunité de gagner ce match à la fin avec une pénalité malheureusement manquée. Mais, sur l’état d’esprit et l’envie, nous étions présents. Nous avons des choses à revoir dans la gestion du match. Nous avons manqué de maîtrise à treize en rendant le ballon et les Agenais savent bien s’en servir. À un moment donné, c’est plus facile d’attaquer quand on est en infériorité numérique que de défendre. Mais ce match va nous servir pour progresser. » Un brin d’optimisme pour ne pas égratigner les stratèges présents sur le terrain et pour ne sombrer dans la sinistrose auprès d’un vestiaire particulièrement affecté par la blessure de Benoît Paillaugue.