Midi Olympique

LES MAINS QUI TREMBLENT

TERRIBLEME­NT MALADROITS, LES ROCHELAIS ONT COMMIS BIEN TROP D’ERREURS POUR ESPÉRER RAMENER UNE VICTOIRE DE CETTE CONFRONTAT­ION CONTRE LA BÊTE BLESSÉE AUVERGNATE.

- Par Simon VALZER, envoyé spécial simon.valzer@midi-olympique.fr

Dire que les Rochelais étaient sous pression avant la rencontre tient du doux euphémisme… En effet, tous les résultats du week-end leur avaient été défavorabl­es. La victoire de Lyon sur Toulon, celle de Pau à Castres, du Racing 92 contre Brive… et, pour couronner le tout, celle du Stade toulousain à Bordeaux-Bègles le samedi soir. Bref, une accumulati­on de résultats qui rétrograda­ient l’ex-leader du Top 14 à la huitième place. Mais au-delà de ce strict bilan comptable qu’il convient de relativise­r au vu du faible écart entre les équipes (cinq formations se tenaient en deux points entre Toulon, quatrième, et les Rochelais, huitièmes), les Maritimes débarquaie­nt en Auvergne avec une mission précise : celle de gommer ces imperfecti­ons qui polluent leur jeu depuis de longs mois. Ces mêmes erreurs qui les privent de victoires pourtant à leur portée depuis le mois de décembre. « On est un peu brouillon, reconnaiss­ait le troisième ligne tricolore Kévin Gourdon avant la rencontre, il faut que l’on gomme ces petites erreurs qui nous font perdre des ballons dans nos 22 mètres ou qui nous empêchent de concrétise­r nos temps forts. » Un constat juste et honnête, qui se confirma dès les premières minutes de la rencontre, où une erreur défensive facilitait la percée d’Iturria qui servait Yato démarqué sur l’aile. Heureuseme­nt pour eux, le colosse fidjien commettait un en-avant. Mais sur la mêlée suivante,Vito manquait sa chistera décroisée pour Gourdon. Quelques minutes plus tard, ce ballon rendu par les Maritimes dans leurs 22 mètres était porté par Peceli Yato derrière l’en-but dès la quatrième minute. Pas l’idéal pour se rassurer.

SAZY : « TOUT N’EST PAS À JETER »

La suite de la rencontre fut à l’image de cette première mi-temps. Bien qu’étant capables de se montrer dangereux et mordants offensivem­ent (comme le prouve cette séquence à la 24e minute, où l’on vit l’ASR trouver de l’avancée, de la vitesse, et des espaces), les Rochelais ont toujours eu la fâcheuse habitude à gâcher tout ce qu’ils entreprena­ient par une erreur quelconque. Des exemples ? On en trouva à la pelle, à l’image de ce lancer contré par Iturria à la 15e minute par l’alignement rochelais alors que celui-ci se trouvait dans le camp clermontoi­s. Ou encore ce coup de pied de recentrage désespéré de Levani Botia qui gâcha une occasion d’essai rochelaise alors que le Fidjien venait de réaliser une percée le long de la ligne. Même quand ils repassaien­t devant au score, les Maritimes trouvaient le moyen de redonner le baton aux Clermontoi­s, comme sur cette faute de Pierre Aguillon dans un ruck en milieu de première période alors que son équipe venait de prendre l’avantage. Idem pour ce fâcheux tirage de maillot d’Alexi Balès qui redonna l’avantage aux Clermontoi­s. Pour vous dire, même le magicien Victor Vito se montrait maladroit… Tout fout le camp, ma pauvre dame…

Malgré ces bévues, les Rochelais restaient dans la course. Et les supporters venus de l’Atlantique espéraient une réaction de leur troupe. Une réaction matérialis­ée par une pénalité marquée par Balès dès le retour des vestiaires mais qui, une fois de plus, fut gâchée par une erreur, en l’occurrence un en-avant d’Aguillon sous le renvoi clermontoi­s. Et voilà comment, quelques minutes plus tard, les Rochelais se retrouvaie­nt à défendre sur leur ligne. Avant qu’Arthur Iturria ne concrétise ce pick and go en marquant un essai. Que dire encore de cette percée de Vincent Rattez à la 70e minute, gâchée par un enavant de Kini Murimuriva­lu alors que ce dernier avait un boulevard jusqu’aux poteaux ? « Bien sûr que nous avons des regrets. Nous venions pour faire un bon match, car en ce moment cela ne tourne pas très bien, déplorait le pilier tricolore Dany Priso. Nous avons encore perdu des ballons assez bêtement, nous n’avons pas scoré quand il le fallait… Maintenant on doit se remettre au travail et faire le job la semaine prochaine. »

Malgré toutes ces fautes, les Rochelais ne sont pas loin de la vérité, comme en témoigne ce point de bonus décroché à la dernière minute. Celui-ci vient ainsi récompense­r leur opiniâtret­é, ainsi que la foi qu’ils vouent à un plan de jeu qu’ils se sont juré de respecter quoiqu’il arrive. « C’est notre premier point de bonus défensif à l’extérieur de la saison. C’est déjà un premier point positif. Tout n’est pas à jeter, mais nous avons encore besoin de précision », reconnaiss­ait Romain Sazy. En conclusion, les Rochelais ne sont pas parvenus à « gommer ces erreurs » qui polluent leur jeu. La semaine prochaine, un autre défi majeur les attendra à Pau. Mais cette fois, ce sera contre une équipe en pleine confiance…

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