Midi Olympique

TRINH-DUC ÉTEINT BEAUXIS

POUR SON RETOUR EN TANT QUE TITULAIRE, FRANÇOIS TRINH-DUC A ÉTÉ ÉTINCELANT ET SA SORTIE A SEMBLÉ DÉSTABILIS­ER LE XV DE FRANCE D’AUTANT PLUS QUE LIONEL BEAUXIS EST PASSÉ COMPLÈTEME­NT À CÔTÉ DE SON MATCH DURANT LE PEU DE TEMPS OÙ IL A ÉTÉ PRÉSENT SUR LA PEL

- Par Pierre-Laurent GOU, envoyé spécial pierre-laurent.gou@midi-olympique.fr

Il a été champion du monde en 2006 en moins de 21 ans avec l’un, en finale de la Coupe du monde avec l’autre en 2011. Émile Ntamack est donc bien placé pour nous parler du destin croisé de deux des meilleurs ouvreurs de leur génération : François Trinh-Duc (31 ans), et Lionel Beauxis (32 ans) qui depuis leurs débuts pros avec leurs clubs formateurs (Montpellie­r et Pau) sont concurrent­s le plus souvent au niveau internatio­nal et adversaire­s en Top 14. Jacques Brunel est le premier sélectionn­eur (Lièvremont, Saint-André et Novès n’avaient pas osé) à les associer. « Cela peut-être une bonne chose car ils possèdent des qualités complément­aires », début Émile Ntamack qui valide le fait de prendre des « vieux » à l’ouverture au détriment des jeunes. « C’est un poste à maturité lente, où l’expérience et le vécu sont importants. Attention à ne pas griller les tous jeunes comme Jalibert, Carbonnel ou même mon fils Romain, ils ne sont pas prêts pour ce niveau. François a démontré qu’il méritait d’être à nouveau titulaire face aux Gallois. »

Le Néo-Toulonnais qui était attendu au tournant - « mais on attend toujours plus en France de nos ouvreurs », dixit Ntamack - a réussi son retour. Il a joué juste, propre et efficace. « Je trouve que depuis plusieurs mois, François a véritablem­ent franchi un palier. Il est moins impulsif et plus réfléchi. L’échec de sa non-sélection pour le Mondial et le fait d’avoir quitté son cocon montpellié­rain pour un club au fonctionne­ment diamétrale­ment différent lui ont été bénéfique. Il a été en 2017 enquiquiné par des soucis physiques mais cela fait plusieurs mois que je trouve que François a changé. »

Et Beauxis ? Que dire sur son jeu au pied surréalist­e à l’issue de la rencontre qui aurait pu couter le match aux Français ? « En France, on stigmatise toujours l’ouvreur. Oui Lionel a redonné un voire deux ballons d’attaque aux Anglais mais il ne faut pas l’attendre comme le messie. Il fait son retour au niveau internatio­nal après une longue période sans sélection », tempère « Milou » Ntamack. S’il ne veut pas s’essayer à la comparaiso­n, c’est peut-être parce que l’ex-technicien de l’UBB sait que celle-ci serait largement défavorabl­e à l’aîné. Trinh-Duc a littéralem­ent éteint Beauxis, quand ce dernier, titulaire il y a quinze jours face à l’Italie, a totalement sombré lors de son entrée en jeu face aux Anglais. À tel point que l’on s’est demandé si Jacques Brunel n’avait pas commis une erreur de coaching, en sortant sa charnière et donc Trinh-Duc, pour le remplacer par un Beauxis bien pâle. Renseignem­ent pris, la substituti­on avait été subie par le staff des Bleus, car François Trinh-Duc était victime d’un début de crampe et Machenaud semblait accuser le coup. Il fallait donc un buteur sur le terrain: Beauxis était censé l’être. Certes, il a passé trois points (pénalité en face des poteaux), mais, par deux fois, son jeu au pied aurait mérité plus de précision.

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