« ON TOURNE EN ROND »
LES CASTRAIS VOULAIENT SE RATRAPPER APRÈS LA DÉFAITE CONCÉDÉE À DOMICILE CONTRE PAU. C’EST COMPLÈTEMENT RATÉ. LES COMPORTEMENTS INTERPELLENT.
De réunion en réunion, et de prise de conscience en prise de conscience, les Castrais s’enfoncent. Que peuvent-ils faire maintenant ? À quelle thérapie se soumettre ? L’encadrement a déjà tiré la sonnette d’alarme. Les cadres ont déjà pris la parole. Devront-ils répéter à partir d’aujourd’hui la même semaine de travail que la précédente, et dire encore les choses qui ne vont pas ? Pour quels résultats ? Absolument rien n‘a fonctionné à Jean-Bouin de ce qu’ils avaient prévu d’y faire. Le capitaine Yannick Caballero a déclaré complètement désolé que trop d’actions personnelles avaient nui au plan de jeu préétabli. Des maillons sortant de la chaîne, que tout s’était écroulé. Christophe Urios, longtemps après les siens, douché et parfumé, comme lavé de ce spectacle qu’il ne pouvait pas comprendre, a renvoyé dans un même paquet son équipe et ses maîtres à jouer se questionner sur cette partie informe : « Que s’est-il passé que nous n’avions pas imaginé ? Rien. Les Parisiens ont joué comme nous nous y attendions. Nous avions décidé de les user et de les enfoncer à la fin avec notre banc. Les matchs, il faut les construire. Celui-ci, on l’avait balisé. Pourquoi nous ne l’avons pas conduit comme nous le souhaitions ? Je vais m’interroger un peu pour savoir ce que j’aurai pu faire autrement, mais enfin, je ne suis pas sur le terrain non plus. » Dans le vestiaire, il a aussi demandé à ses joueurs de regarder la vidéo de la rencontre, et à chacun de bien observer ses propres carences. L’une de ces carences, partagée par un certain nombre, est résumée par ce chiffre des six fautes grossières commises dans leur propre zone de marque. « Il y a des fautes intelligentes qui parfois te sauvent », a essayé d’expliquer Benjamin Urdapilleta. Il y a des fautes aussi qui traduisent ce qui est apparu comme un manque de confiance.
DEUX FAUTES DE GOÛTS DÈS LE DÉBUT
Armand Batlle et Rory Kockott, à deux minutes d’intervalle, ont commis la même obstruction sur Clément Daguin à cinq mètres de leur ligne, en tapant sur sa main derrière un ruck pour le premier, sur une mêlée pour le second. Que craignaient-ils ? Que leurs coéquipiers ne défendent pas sur leur ligne ? Seule la mansuétude d’Alexandre Ruiz les a sauvés d’un deuxième carton jaune. Julien Dumora avait reçu le sien en première mi-temps à la suite d’une action où chacun de ses partenaires intervenants avant lui s’était oublié dans une faute à peu près toujours énorme. La sienne, la dernière, a fait une cerise. Non, les Castrais ne sont absolument plus maîtres de leurs intentions. Christophe Urios dira que sans engagement, « tu ne peux rien faire ». On a noté aussi que sans précision, face aux capacités défensives individuelles de Waisea ou Camara, les meilleures intentions offensives ne peuvent rien donner. On jouait la quatrième minute quand Ma’ama Vaipulu est venu au relais de Jody Jenneker qui avait percé. L’espace s’est ouvert sur le grand côté vers un surnombre très identifiable. Benjamin Urdapilleta est trop venu à la corde et sa course a enfermé les siens dans un choix de jeu contraire à l’évidence. Le buteur du CO n’était pas habitué non plus à manquer des pénalités situées à quinze mètres légèrement à droite des perches. C’est ce qu’il fit, deux minutes à peine après sa mauvaise conduite de ligne. Ces deux occasions vendangées ont fait un four de ce début de match plutôt favorable, et si bien que tout a viré ensuite à la faveur des Parisiens. Si tous les Castrais qui se sont présentés devant les micros ont dit leur frustration au sujet de leur incapacité à corriger leur comportement général, leur incapacité à profiter de leurs bons moments rajoutée à cette insuffisance, les ont laissés pendant les deux tiers de la partie dans un état de stérilité déconcertant. « On pointe des fautes, on travaille toute la semaine pour ne pas les reproduire. Nous y parvenons à peu près, mais en commettant d’autres fautes dans d’autres secteurs de jeu. On tourne en rond », s’est désolé Yannick Caballero. Ils réagiront vraiment quand il se mordront la queue.