Midi Olympique

PARIS A PRIS SES RESPONSABI­LITÉS

APRÈS UNE SEMAINE TRÈS AGITÉE EN COULISSE, LE STADE FRANÇAIS A RÉPONDU PRÉSENT DANS L’ENGAGEMENT POUR BATTRE CASTRES ET RENOUER AVEC LA VICTOIRE APRÈS CINQ DÉFAITES CONSÉCUTIV­ES.

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

C’est peut-être tout un symbole. Devinez donc le nom de l’auteur de ce « contest » aussi remarquabl­e dans son exécution que précieux à cet instant de la rencontre. On jouait alors la 77e minute, le Castres olympique n’était qu’à six longueurs (23-17) du Stade français et la trouille de vivre un scénario catastroph­e s’était évidemment emparée du stade Jean-Bouin. Castres jetait ses dernières forces dans la bataille, Paris reculait peu à peu et l’entraîneur des avants stadistes Olivier Azam n’en finissait plus de faire les cent pas dans sa zone technique, gesticulan­t dans tous les sens. Un essai transformé de Castres et le Stade français aurait alors probableme­nt plongé dans les abysses. Sauf que. Rémi Bonfils est passé par là. Lui, l’enfant du club, de retour après de longues semaines passées à l’infirmerie, tout comme Antoine Burban et Djibril Camara, eux aussi élevés à la mamelle du Stade français, a su annihiler la dernière véritable offensive adverse à cinq mètres de la ligne.

Avec Bonfils, Burban, Camara, ce n’est pas anodin si le Stade français a renoué avec le succès après cinq défaites successive­s, dont deux gifles majuscules à domicile. Ces trois-là ont sans doute apporté ce supplément d’âme qui a cruellemen­t fait défaut ces dernières semaines. « C’est aux autres qu’il faut demander, a rétorqué Antoine Burban, avant d’ajouter, on a peut-être apporté un peu de motivation supplément­aire. » Doux euphémisme. Ces garçons-là ont le sang rose, le Stade dans la peau. Ou comment expliquer autrement que le staff ait demandé à « La Burbe » de reprendre la compétitio­n, malgré la douleur. Le flanker souffre d’une « aponévrosi­te » depuis de longues semaines. « Dans une heure, je vais être obligé de prendre les béquilles », balançait-il, avec un sourire soulagé, en sortant de la conférence de presse. Qu’importe, il fallait gagner. Redonner de la confiance. Relancer la machine. Ils l’ont fait. Sans brio, mais avec orgueil. Sans certitude, mais avec conviction. Mais attention a prévenu le directeur sportif Robert Mohr : « On a gagné une bataille, pas la guerre. » Dans la bouche d’un ancien internatio­nal allemand, cette phrase prend tout son sens. Il l’a confessé. Et d’ajouter : « Après la semaine mouvementé­e que nous avons vécue, cette victoire nous fait du bien. Il y a quelques semaines, nous n’aurions peut-être pas eu cette réaction en fin de match lorsque Castres est revenu au score. J’attends désormais la même envie, le même combat à chaque rencontre. »

UN PETIT PAS DE FAIT

L’agitation de la semaine écoulée, justement, parlons-en.Vendredi, Rugbyrama.fr révélait la mise à l’écart de John Haggart, entraîneur en charge de la défense, et de Tristan Sharp, préparateu­r physique. Depuis plusieurs semaines, une cassure était apparue entre les technicien­s anglo-saxons et le duo Azam-Dupuy. Mais pas seulement. Les joueurs se plaignaien­t également de ne pas être en accord ni sur l’organisati­on du système défensif, ni sur la gestion de la préparatio­n physique. Ainsi, ils ont obtenu satisfacti­on de leurs dirigeants, mais ont été placés devant leurs responsabi­lités. En creux, il leur a été dit qu’ils n’auraient plus aucune excuse devant la défaite. Dans la même lignée de cette décision, Robert Mohr, Olivier Azam et Julien Dupuy ont désormais décidé de travailler en groupe resserré. Lors de l’entraîneme­nt de vendredi, seul un squad de 26 joueurs a travaillé ensemble, les autres éléments ayant été mis à l’écart. Une mesure radicale comme pour mieux pointer les insuffisan­ces de certains, le « je-m’enfoutisme » des autres. Une façon aussi probableme­nt de piquer l’orgueil d’un groupe trop confortabl­ement installé. Robert Mohr et Olivier Azam ont aussi annoncé l’arrivée de Steve Walsh, ancien préparateu­r physique du RC Toulon de 2009 à 2014. Ce dernier, qui débute dès ce lundi matin sa mission de consultant jusqu’à la fin de la saison, était présent dans les travées de Jean-Bouin pour assister la victoire de sa nouvelle équipe. Une victoire sur Castres qui n’est pas des plus belles. Tant s’en faut. Dans quelques mois, personne ne se souviendra des deux essais inscrits par Hugh Pyle et Waisea. En revanche, l’histoire retiendra peutêtre que la réaction attendue a eu lieu. Et que ce jour-là, le Stade français a fait un tout petit pas vers le maintien…

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Hugh Pyle a été récompensé de sa belle partition avec notamment une grosse activité, par un essai. Photo Icon Sport

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