JOKER GRILLÉ
FIN DE SÉRIE POUR DES STADISTES QUI AVAIENT POURTANT L’OCCASION D’ACCÉDER À LA DEUXIÈME PLACE DU CLASSEMENT. À TROP DÉJOUER, ILS ONT FINI PAR ÊTRE PUNIS. ILS DOIVENT REBONDIR.
Ugo Mola avait pourtant prévenu ses troupes dans la semaine : « On n’a pas à se voir trop beaux. » Il faut dire que le Stade toulousain restait sur quatre succès d’affilée avant la réception de Lyon ce dimanche. En cas de victoire, il avait même l’occasion de s’installer à la deuxième place du classement. La très belle opération du week-end. Sauf que… Les Toulousains se sont-ils laissés griser par la première demi-heure ? Toujours est-il qu’ils menaient confortablement (14-0) après les deux essais de Yoann Huget et de Cyril Baille. En trompe-l’oeil. Car les coéquipiers de Florian Fritz avaient marqué sur leurs deux seules incursions dans le camp adverse. « Nous avons pas mal subi, même en première mi-temps », reconnaît JeanMarc Doussain. « Nous ne sommes jamais réellement entrés dans ce match, ajoute Ugo Mola. Je regrette notre incapacité à mettre du rythme. Il y avait des situations intéressantes à jouer mais cette passe supplémentaire, qui nous faisait avancer ces dernières semaines, nous mettait cette fois sur le reculoir. J’ai senti de la fébrilité malgré une conquête performante pendant soixante minutes. » Car c’est bien la domination de ses hommes en touche et en mêlée qui a laissé croire qu’ils maîtrisaient leur destin. Ils ont été punis en deuxième période. Fin de série. « Notre degré de vigilance n’était peut-être pas total, souligne Mola. Pourtant, on savait que c’était un tournant important pour nous. » Référence aux deux réceptions consécutives puisque son équipe accueillera le leader montpelliérain dans six jours.
MOLA : « UNE IMPRESSION DE GÂCHIS »
Toulouse s’est donc incliné pour la deuxième fois de la saison à domicile (après le revers contre Castres). Et a clairement grillé une cartouche. « Si on gagnait, on prenait une belle option sur la qualification, avoue Doussain. Cela va peut-être faire redescendre sur terre les joueurs, le staff et le club dans son ensemble. Cela peut au moins nous permettre de finir la saison en continuant à travailler. » Mola renchérit : « Toutes les défaites font mal, celle-ci comme les autres, mais particulièrement dans le money time. On s’était donné la possibilité d’avoir un joker… » Qui n’existe plus. Avec cette contre-performance, les Stadistes demeurent quatrièmes mais vont rester sous la menace de leurs concurrents directs jusqu’au bout. « Nous sommes passés à côté d’un match à notre portée, regrette Mola. Il y avait la place pour l’emporter malgré une prestation moyenne. À nous de réenclencher la dynamique. » Dès dimanche face au MHR. « Il va falloir se retrousser les manches pour battre une équipe impressionnante quand elle déroule son rugby, poursuit le technicien. Mais on veut, au-delà du résultat, montrer une autre image. Là, j’ai une impression de gâchis. » Et Doussain de prévenir : « Il y a beaucoup à apprendre de ce genre de défaite, pour grandir et savoir si on veut aller chercher quelque chose cette saison. Si le Stade toulousain conserve l’ambition qui doit être la sienne, ce sera comme ça jusqu’au bout de la phase régulière. » En clair, lui et ses partenaires ont l’obligation de vite relever la tête.