Midi Olympique

UN JOLI POT DE DÉPART

POUR LE PROBABLE DERNIER MATCH DE FRÉDÉRIC MICHALAK À TOULOUSE, LYON A FRAPPÉ FORT, EN DÉCROCHANT LA PREMIÈRE VICTOIRE DE SON HISTOIRE EN TERRES TOULOUSAIN­ES, AU TERME D’UN SCÉNARIO RENVERSANT.

- Par Sébastien FIATTE

Àquelques détails près, l’histoire aurait pu être encore plus belle, comme si elle avait été écrite par une armée de scénariste­s bien inspirés. Pour cela, il aurait fallu que le héros de la rencontre se nomme Frédéric Michalak, et non Toby Arnold, insaisissa­ble dans la dernière demi-heure et qui va sûrement provoquer quelques cauchemars dans les nuits toulousain­es. Mais à voir le sourire de l’ancien Toulousain sur le banc après le deuxième essai de Delon Armitage, il n’y a pas à craindre qu’il en tienne rigueur à son coéquipier. Au contraire, il a sorti une belle épine du pied de son équipe. Et offert un joli cadeau à Frédéric Michalak pour un de ses premiers pots de départ. Pour la première victoire du Lou sur le terrain du Stade toulousain, les Lyonnais ont ainsi frappé fort. Avec les défaites de Castres à Paris et de La Rochelle à Pau, les Lyonnais, venus avec des ambitions affichées à Toulouse, avaient de quoi réaliser un joli coup. Ils pouvaient offrir une belle sortie à Frédéric Michalak, titularisé pour la première fois depuis l’annonce de sa retraite en fin de saison. Et ils pouvaient s’installer à la sixième place, avec trois points d’avance sur les Castrais et les Rochelais, qu’ils affrontero­nt le week-end prochain. Les courses déterminan­tes et déterminée­s de l’ailier néo-zélandais lui permettent de réaliser ce carton plein.

Tout avait mal débuté pour le Lou, à l’image du début de partie de Frédéric Michalak. Comme à Mayol début décembre (11-39), pour sa dernière apparition dans le XV de départ lyonnais, l’ancien internatio­nal n’a pas jubilé en début de match, malgré la présence dans les tribunes de nombre de ses anciens camarades. Entré seul sur la pelouse, le demi de mêlée, peut-être nerveux, ou en manque de rythme, en raison d’un temps de jeu limité ces derniers mois, a commencé par trouver du bois (19e) sur une pénalité bien placée. Dans le jeu, il s’est souvent montré peu inspiré dans ses transmissi­ons en première période, peu aidé il est vrai par un ensemble lyonnais, peu inspiré et en souffrance face à la puissance toulousain­e. Pris dans le jeu courant, le Lou a peiné à trouver des solutions ailleurs. La touche, son habituel point fort, a été contrée par les Toulousain­s, comme rarement depuis très longtemps. Les ailes coupées, le Lou ne pouvait même pas s’en remettre à sa mêlée, comme lors de ce mauvais passage en début de deuxième période, avec cette pénalité concédée devant la ligne toulousain­e (45e) puis ce ballon perdu à la poussée (47e). Mais, prémonitoi­re, l’entraîneur lyonnais, Pierre Mignoni avait prévenu avant la rencontre. La conquête serait évidemment et comme toujours, un facteur important, mais le Lou ne devait pas faire une fixation uniquement sur ces deux domaines. « Il faudra être performant­s mais ce ne sera pas forcément déterminan­t, assurait l’ancien demi de mêlée. Il faudra aussi gagner les duels. » Les Lyonnais, longtemps dominés dans tous les secteurs du jeu ne se sont pas découragés. « Les joueurs ont su trouver les ressources mentales, se réjouissai­t Pierre Mignoni. L’an dernier, un match comme ça, on en aurait pris trente ou quarante. Ça montre que les joueurs ont progressé. Il y avait pas mal d’émotions autour de Fred. Peut-être qu’il y avait trop d’émotions. Je ne sais pas. Je le prends un peu pour moi, peut-être. »

« UNE ÉTAPE… »

Après la pause, le Lou et Frédéric Michalak, justement, ont paru un peu mieux dans leur rugby. Plus en rythme, le demi de mêlée sembla mieux trouver ses coéquipier­s, il parvenait aussi à mettre de la vitesse. Et il provoquait une faute adverse (44e) près de la ligne toulousain­e. Symbole de sa pugnacité, on le voyait même participer à un maul avec ses avants (58e) et porter le ballon derrière les gros ! Ironie de l’histoire, c’est au moment de sa sortie que le Lou a sorti les crocs. Sur son premier ballon, son remplaçant, Jonathan Pélissié, alertait Mike Harris. Puis commença le show de Toby Arnold. Finalement, ce scénario eut le mérite de permettre à Michalak de profiter du spectacle depuis le banc, avant une soirée qui s’annonçait festive. « Ce n’est que du plaisir pour moi, reconnaiss­ait-il après la rencontre. Ma famille, mes amis étaient présents… Mais ce match était juste une étape. Qui sait ? On arrivera peut-être à se qualifier. Et alors on retrouvera peut-être Toulouse et on reviendra peut-être jouer ici. »

Ce n’est pas encore fait. Mais hier soir, les Lyonnais ont vraiment frappé un grand coup, tant dans les coeurs qu’au classement.

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Photo Icon Sport Enfant du pays, le demi de mêlée du Lou Frédéric Michalak a été acclamé par le public d’Ernest-Wallon dimanche.

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