Midi Olympique

L’APPÉTIT DES GRANDS

EN ALLANT CHERCHER SA SIXIÈME VICTOIRE CONSÉCUTIV­E À LA 81E, LA SECTION POURSUIT SON SANS-FAUTE EN 2018 ET MAINTIENT SA PRÉSENCE DANS LE TOP 6. POURTANT, TOUT NE FUT PAS PARFAIT.

- Les Palois de Ben Mowen finissent la saison en trombe. De quoi envisager de s’inviter à la table des grands. Par Enzo DIAZ, envoyé spécial

À force d’enchaîner les victoires depuis trois mois, les Palois sont en train de réussir pleinement leur objectif de jouer plus que les trouble-fêtes dans la hiérarchie du Top 14. Et si les coéquipier­s de Thomas Domingo ne boudent pas leur plaisir de venir s’installer dans la cour des grands du moins temporaire­ment pour l’instant, en attendant peut-être durablemen­t, ce que tous souhaitent en Béarn, ils savent très bien aussi que tout peut aller très vite. Comme nous le confiait Charly Malié durant la semaine précédant la confrontat­ion avec les Rochelais, le risque désormais pour la Section est de se croire « arriver trop vite trop beau. » Et à voir leur prestation d’ensemble contre leurs rivaux des Charente-Maritime il y a fort à penser que ce discours ne sera pas de trop dans les semaines qui arrivent pour préparer les prochaines échéances. « Ce match, c’est un signal d’alerte » déclarait justement Thomas Domingo au coup de sifflet final. Encore une fois plutôt à son avantage en mêlée fermée et dans le jeu courant, l’ancien Clermontoi­s qui retrouvera ses ex ce week-end sait que la Section est passée tout près de la correction­nelle.

UNE SECTION INSATISFAI­TE

Chatoyante, dynamique et portée sur l’initiative durant les quarante premières minutes à l’image de ses deux essais et notamment du second inscrit en première main, l’escouade béarnaise s’est peu à peu étiolée au cours du second acte, laissant La Rochelle poser sa patte sur les débats. Décisif car à l’origine du premier essai de la rencontre et auteur de la pénalité de la gagne, le demi de mêlée Thibault Daubagna ne trouvait pas vraiment d’explicatio­ns quant à ces deux visages présentés : « Nous sommes passés par plusieurs émotions. Notre première mitemps est maîtrisée à 80 % et en deuxième mi-temps, nous sommes mis en difficulté en touche, en mêlée, sous pression, nous sommes indiscipli­nés au possible (16 fautes, autant que les Anglais au Stade de France, N.D.L.R). Ces fameux trous d’airs que nous avons pu avoir en début de championna­t, il ne faut pas les retrouver.

AVEC UN MENTAL DE FER

Cela fait six matchs qu’on maîtrise notre sujet et la deuxième mi-temps ne l’a pas été. Cela doit nous servir de leçon. »

Le manager Simon Mannix un poil remonté, preuve de son insatisfac­tion, parlait quant à lui de « fin de match fatigante. » Il avait notamment du mal à comprendre le deuxième acte de ses joueurs : « en deuxième mi-temps pendant 38 minutes nous n’avons pas été bons du tout, pas adaptés à l’arbitrage. Seule la dernière action montre la classe et le caractère de cette équipe. Mais bon à 15-6 à la mi-temps, nous ne devons pas en arriver là, ça ne va pas. C’est difficile de le cacher derrière les histoires de top 6 parce que nous y sommes en plein dedans. Mais si nous continuons à faire ça et à être aussi stupides, ce n’est pas la peine d’en parler. La deuxième mi-temps est ridicule. Je n’ai pas envie de vivre ça tous les matchs, si nous faisons ça à chaque rencontre, nous ne méritons pas d’être dans le top 6. »

Et pourtant, malgré ce constat honnête et lucide de leur manager, les Béarnais ont réussi à l’emporter et auraient même pu le faire avec un bonus offensif si la Section était parvenue à inscrire un troisième essai. Incroyable et pourtant… S’il y a bien une autre leçon qui doit être retenue c’est que Pau sait désormais faire face aux aléas du sort, tels que la sortie sur civière de son métronome et maître à jouer Colin Slade à la 48e. La rentrée de son remplaçant Antoine Hastoy, jeune joueur (20 ans) issu du cru inscrit sur sa deuxième feuille de match de la saison en Top 14 n’a pas semblé perturber la Section outre mesure. Elle a su courber l’échine sans rompre au moment venu comme le rappelait Thibault Daubagna : « C’est un match que nous aurions pu perdre l’an dernier mais cette saison nous arrivons à le gagner. L’équipe a trouvé les ressources mentales pour aller chercher la victoire en fin de match. Ce n’est pas le fruit du hasard si nous obtenons une pénalité dans les 22 mètres de La Rochelle alors que nous sommes à dix mètres de notre ligne deux minutes auparavant. Cela ne s’est pas fait par l’opération du Saint-Esprit. » Ni par la présence de Colin Slade.

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