« Des leaders émergent »
DERNIER ENTRAÎNEUR VAINQUEUR DE L’ANGLETERRE, «PSA» SE MONTRE OPTIMISTE POUR L’AVENIR À COURT TERME DE L’ÉQUIPE DE FRANCE. ET IL EXPLIQUE EN QUOI CE SUCCÈS PEUT ÊTRE FONDATEUR POUR LA SUITE DE L’AVENTURE.
Que vous inspire la victoire française face au XV de la Rose ?
Que le tour de force de Bernard Laporte commence à porter ses fruits. Depuis deux éditions, c’est le sélectionneur français qui décide du devenir des joueurs sélectionnés durant la séquence Tournoi des 6 Nations. Or, que ce soit l’an passé avec Guy Novès, ou cette année avec Jacques Brunel, on remarque que l’équipe de France termine bien physiquement la compétition. Qu’elle monte crescendo de match en match. C’était le cas l’an dernier et cela se vérifie cette année.
Qu’est-ce que cela change d’avoir battu les Anglais ?
Jacques Brunel va pouvoir construire, s’appuyer dessus. Nous venons de démontrer que la dixième nation mondiale est capable de battre la deuxième, les Anglais, et de rivaliser avec la troisième l’Irlande. Les titulaires de samedi soir, parce qu’ils ont réalisé une grosse performance, seront ses cadres. Je suis content pour des garçons comme Mathieu Bastareaud et Maxime Machenaud.
«Basta » a pris une nouvelle dimension. Il avait déjà des qualités indispensables au plus haut niveau, dans l’impact et les passes dans la défense. Son capitanat à Toulon lui a permis de s’ouvrir vers les autres. Il ne se renferme pas sur lui-même pour préparer les rencontres. En plus, il est très bien physiquement et dans ces cas-là, il n’est pas loin d’être indispensable à l’équipe de France.
Et Maxime Machenaud qui n’était pas le premier choix de Jacques Brunel ?
Mais c’était le mien en 2012 ! Maxime c’est d’abord l’un des plus grands travailleurs, un vrai professionnel, très exigeant avec lui-même. Lors de son arrivée au Racing, il s’était trompé dans sa préparation en s’imposant trop de musculation. Il avait pris du poids et perdu en vélocité. Après, en 2014, il passe complètement à côté de sa tournée en Australie et il m’a été difficile de le reprendre. Mais il a su rebondir à force de travail, et ,durant ce Tournoi, il démontre qu’il est un demi de mêlée de classe internationale. Il a su saisir sa chance et sans faire de bruit, il s’impose comme un cadre de cette équipe. C’est l’un des enseignements de ce Tournoi, derrière Guirado des leaders émergent : Bastareaud, Machenaud, Trinh-Duc...
Et parmi la jeune génération ?
Yacouba Camara n’a rien à envier aux meilleurs spécialistes du monde à son poste. Ce garçon me stupéfait ! On a trouvé l’oiseau rare.