Midi Olympique

DÉFENSE EN SOL MAJEUR

L’ADAGE DIT QUE LA MEILLEUR DÉFENSE, C’EST L’ATTAQUE. LE XV DE FRANCE, QUI DOIT SE MONTRER PLUS EFFICACE OFFENSIVEM­ENT, A SURTOUT CONSTRUIT SA VICTOIRE SUR UNE DÉFENSE DE FER, NOTAMMENT DANS LE JEU AU SOL.

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

L’Écosse avait montré le chemin à suivre, le XV de France en a fait son boulevard. Si les Bleus de Jacques Brunel ont logiquemen­t gagné ce « Crunch », ils le doivent essentiell­ement à la qualité de leur défense, plus précisémen­t dans celle du jeu au sol. Avant la rencontre était apparue cette lueur d’espoir d’endiguer les vagues anglaises simplement en leur livrant une guerre dans chacune des zones de combat au sol. Facile à dire, plus difficile à réaliser. Et pour cause. Pour contester les rucks, encore faut-il gagner la ligne d’avantage, s’imposer dans le défi physique individuel, défendre en avançant. Il y avait bien eu quelques prémices à la satisfacti­on générale de samedi au cours des longues séquences irlandaise. Las, la fâcheuse indiscipli­ne aperçue en Écosse avait quasiment tour remis en cause. Et puis, comment imaginer cette équipe de France, pas franchemen­t la plus massive de l’histoire récente, rivaliser devant le mastodonte d’Outre-Manche ?

Pourtant, Guilhem Guirado et ses partenaire­s ont tenu leur pari et bouté de l’Anglais, à tour de bras. À chaque impact (ou presque), ils ont fait tomber en avançant. « Durant la semaine, le mot d’ordre, c’était plaquage en bas, au niveau des jambes,

précise Wenceslas Lauret. Faire tomber le plus vite possible pour que le soutien puisse gratter le plus vite possible. Il ne fallait surtout pas les laisser avancer sinon, ça aurait été plus difficile de contester. » Résultats : cinq pénalités récoltées dans cette zone de jeu cruciale, presque vitale. Gabrillagu­es (11e), Guirado (19e) ou encore Gomez Sa (65e) n’y ont pas été étrangers. Mathieu Bastareaud a su imposer sa masse physique sur une offensive adverse à cinq mètres de ligne d’essai française (45e). Deux minutes plus tard, il ajoutait l’art du contre-ruck (47e) à sa panoplie, permettant d’obtenir une nouvelle pénalité. Au total, les Bleus ont mis leur adversaire à la faute -tenez-vous bien- à seize reprises. Le chiffre est pharaoniqu­e. « Notre défense a été remarquabl­e, s’est réjouit Jacque Brunel, à juste titre. Nous savions que le défi physique serait la clé. ainsi que notre capacité à avancer au niveau des duels. Cela a été le cas surtout en première période et cela nous a permis de contester beaucoup de ballons au sol. Cela a considérab­lement gêné les Anglais, qui sont peut-être pas habitués à être autant contester dans ce secteur. »

LA GUERRE DES RUCKS

Clairement, en s’imposant dans la guerre des ruck, les Bleus ont déréglé la machine anglaise, les libération­s de balle apparaissa­nt plus lente, moins fluide qu’à l’accoutumée. « Si on les laisse libres dans cette zone, ça devient difficile de rivaliser, a confirmé Brunel. Nous avons bien défendu et en répondant présent dans les duels nous avons pu retarder leurs libération­s et donc leur rythme. »

Justement, le rythme parlons-en. À quelques rares passages près, la charnière tricolore a su gérer les temps forts et faibles de la partie. Le temps, ce sont les Bleus qui l’ont dicté. Il y a bien eu ces deux sorties de camp ratées successive­ment (34e) où les Anglais ont tenté d’enflammer la partie, mais en suivant Yacouba Camara, par un plaquage dont il a le secret sur le talonneur George, permettait un « turn-over » précieux. Et François Trinh-Duc de conclure, sourire XXL en prime, « Quand ils récitent leur rugby, ils sont beaux, ils sont magnifique­s. Mais le rugby, c’est d’abord gagner la ligne d’avantage et les défis individuel­s. Ce soir, ils sont tombés sur un mur et ils se sont fait remballer. »

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