Camara s’affirme
SI LES COURSES FOLLES DE RÉMY GROSSO ONT FAIT VIBRER LE STADE DE FRANCE, L’ACTIVITÉ DE YACOUBA CAMARA A ÉTÉ PHÉNOMÉNALE, AUSSI BIEN OFFENSIVEMENT QUE DÉFENSIVEMENT, APPORTANT UNE PUISSANCE PHYSIQUE DIGNE DU TRÈS HAUT NIVEAU.
S’il perd deux ballons sur les deux premiers lancers français alors que le ballon était dans ses mains, le Montpelliérain a été l’un des grands artisans de la victoire française. Monstrueux dans toutes ses interventions grâce, notamment, à sa puissance, il a fait reculer les Anglais sur ses plaquages (18e, 37e), tout en étant tranchant (14e) dans ses prises de balles, réussissant à gagner ses duels (deux défenseurs battus) et assurant aussi la continuité du jeu (une passe après contact). Il est le joueur de la troisième ligne qui a le plus avancé ballon en main (le deuxième avant français après Guilhem Guirado), tout en réalisant dix plaquages et ne commettant aucune faute. Un match plein dans les standards des meilleurs joueurs internationaux. Julien Bonnaire, entraîneur de la touche tricolore, était le premier satisfait de la rencontre livrée par le flanker montpelliérain : «Sa prestation ne me surprend pas. On sait qu’il a de grosses qualités mais il manquait de temps de jeu par la faute de blessures. Il retrouve son niveau et la confiance.Yacouba apporte maintenant de plus en plus à l’équipe.» Seule petite fausse note, cette perte de balle en touche à la 74e minute alors que les Bleus ne sont qu’à cinq mètres de leur en-but. Ce ballon perdu amène l’essai anglais mais l’ancien toulousain a été accroché dans les airs sans que l’arbire n’y trouve à redire. Ces prestations lors de ce Tournoi des 6 Nations (quatre titularisations) démontrent qu’il est en passe de devenir un joueur incontournable de ce XV de France.
15. HUGO BONNEVAL : TERNE
Une passe jetée sur un Anglais, puis piégé par un rebond avant de subir un protocole commotion. Il est quand même remplacé à la pause par Gaël
Fickou. Le Toulousain, repositionné au poste d’ailier, déjà en vue lors de son entrée temporaire avec un franchissement qui amène trois points aux Bleus, a été sérieux pendant le second acte et aurait pu se retrouver en situation favorable pour marquer un deuxième essai pour les Bleus mais il a été mal servi par son capitaine.
14. BENJAMIN FALL : SÉRIEUX
Aucune erreur sous les chandelles anglaises mais moins en vue que Grosso dans le secteur offensif même s’il parvient à battre deux défenseurs et deux passes après contact. Il est décisif sur l’essai français en étant bien placé sous le duel aérien remporté par Rémy Grosso avant de subir la manchette de Watson. Replacé à l’arrière après la sortie de Bonneval.
13. MATHIEU BASTAREAUD : ROC
Un véritable roc en défense avec des plaquages offensifs (onze tentés, aucun raté) mais aussi des précieux ballons grattés au sol, dont un à cinq mètres de l’en-but tricolore (45e). Surveillé par la défense anglaise, il a quand même réussi à bonifier les ballons qu’il a eus à jouer. Il a eu tendance à chercher la passe après contact, sans forcément de réussite.
12. GEOFFREY DOUMAYROU : SÉCATEUR
Il n’a pas été le plus en vue dans le domaine offensif mais l’activité du Rochelais en défense a été phénoménale. Il est le trois-quarts qui a le plus plaqué du match avec douze plaquages. Il est notamment décisif par deux fois en fin de match et réalise l’exploit de faire deux plaquages successifs alors que la défense tricolore est aux abois (72e).
11. RÉMY GROSSO : PERCUTANT
L’ailier clermontois quitte le terrain avec le titre honorifique d’homme du match. Une récompense logique. Impeccable sous les ballons hauts et capable
d’asséner quelques plaquages offensifs, il est aussi à la lutte aérienne sur l’essai de pénalité français. Il part en contre à la 51e minute et intercepte deux ballons (un par mi-temps) dont un décisif à quatre minutes du coup de sifflet final. Sur chaque intervention offensif, il fait mal aux Anglais grâce à ses percussions. Il est le joueur qui a gagné le plus de terrain (106 mètres), réalisant deux franchissements et battant sept défenseurs.
10. FRANÇOIS TRINH-DUC : CONVAINCANT
Quelques approximations offensives, il est très présent défensivement et délivre la passe au pied pour Rémy Grosso sur l’essai de pénalité accordé aux Bleus. Un match propre et plutôt efficace dans la gestion des temps forts tricolores comme en défense. Lionel Beauxis le remplace à la 71e minute. Le Lyonnais manque un premier coup de pied de dégagement à deux minutes de la fin avant de commettre une bourde monumentale en ne trouvant pas la touche de la délivrance.
9. MAXIME MACHENAUD : PRÉCIS
Une entame difficile (pénalisé au sol, contré par Lawes, une passe bien lue par Robshaw à la limite de l’interception) avant de mieux gérer la suite. Auteur d’un 100 % au pied (qui a permis à la France d’atteindre la pause sur un score de parité malgré des tentatives lointaines) et d’un gros plaquage sur May qui l’a certainement libéré en fin de première période. Remplacé par Couilloud à la 71e minute. Le Lyonnais a pris un trou à trois minutes du coup de sifflet final.
8. MARCO TAULEIGNE : PROPRE
Il a été très propre dans ses interventions en étant toujours bien placé dans le deuxième ou troisième rideau. Dans les rucks son agressivité a été précieuse où il a bien bataillé. Il a également fait avancer son équipe au ras, notamment en sortant proprement les ballons derrière une mêlée en difficulté.
7 YACOUBA CAMARA
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6. WENCESLAS LAURET : SÉCATEUR
Il a plaqué à tour de bras (quatorze plaquages) notamment les centres anglais, les empêchant de créer le déséquilibre dans la ligne française. Remplacé par
Galletier (66e) qui a été un peu trop discret dans sa rentrée.
5. SÉBASTIEN VAHAAMAHINA : SOLIDE
Il a pris une nouvelle dimension dans la bataille des rucks et soutien la comparaison avec Itoje et Launchbury deux grands spécialistes du poste. Remplacé par
Le Roux (66e)
4. PAUL GABRILLAGUES : OMNIPRÉSENT
À l’image de ses dernières sorties durant ce Tournoi. Le Parisien met toujours beaucoup d’activité dans ces matchs. Il va chercher du travail dans les regroupements et a offert une grosse présence défensive. Durant 80 minutes, il n’a pas connu de baisse de régime. Il termine meilleur plaqueur de la rencontre (17).
3. RABAH SLIMANI : PÉNALISÉ
Un match cauchemardesque pour le Clermontois. Sanctionné sur la première mêlée fermée (3e) qui permet à Farrell d’ouvrir le score, puis de nouveau sur la pénalité de Daly (20e), il échappe un ballon au contact à l’entrée des 22 mètres anglais sur la première offensive d’envergure française (14e). Sa deuxième période est du même acabit. Il commet une faute stupide sur un ruck à la reprise (43e), puis encore sur mêlée fermée (53e). Remplacé par Gomes Sa (59e) qui gratte un ballon important (65e)
2. GUILHEM GUIRADO : EXEMPLAIRE
Au four et au moulin. On ne peut pas le rendre totalement responsable des trois pertes de balles en touche en début de rencontre, car, à chaque fois, le ballon est arrivé dans les mains du sauteur. Le capitaine français est l’un des fers de lance des attaques françaises et il découpe à tour de bras en défense. En revanche, il porte trop le ballon sur une situation de surnombre. Remplacé par Pélissié (66e) qui a amené un vrai impact physique.
1. JEFFERSON POIROT SÉRIEUX
Le Bordelais a été utilisé en point d’appui sur les réceptions de coup d’envoi, il s’en tirait à chaque fois avec les honneurs. Précieux en défense. Remplacé par Priso (66e), le Rochelais a été propre en mêlée fermée et a bien bataillé dans les regroupements.