Midi Olympique

« Un match très intelligen­t »

LE TROIS-QUARTS CENTRE DE LA ROCHELLE, AUTEUR D’UNE PRESTATION DÉFENSIVE DE BELLE FACTURE, ÉTAIT HEUREUX DU SCÉNARIO DE LA RENCONTRE.

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Dans quel secteur avez-vous gagné ce match ?

Les Anglais ont usé du jeu au pied et attendaien­t nos fautes. On ne voulait pas trop se mettre en danger donc nous avons aussi rendu le ballon mais nous avons fait ce qu’il fallait en défense. Ils sont venus nous défier mais on ne s’est pas échappé. On a fait un match très intelligen­t, propre dans l’engagement et intéressan­t au niveau de la discipline.

Plusieurs plaquages ont été spectacula­ires et avez-vous l’impression qu’ils ont galvanisé toute l’équipe ?

On voyait que l’on arrivait à gagner nos un contre un, que notre défense prenait l’avantage sur leur attaque. On a récupéré beaucoup de pénalités qui nous ont permis de sortir de notre camp ou d’aller vraiment chez eux. C’est plaisant aussi de mettre des gros plaquages, ça apporte de la cohésion et tout le monde a été volontaire. C’est même, des fois, plus plaisant que de réaliser un cadrage débordemen­t.

Vous sauvez notamment l’équipe en réalisant deux plaquages sur une offensive anglaise en fin de match…

Il fallait que je le fasse. J’avais les moyens de le faire en cette fin de match. Je suis très content. Nous étions dans une situation un peu compliquée. Au vu de la performanc­e que l’on a faite sur le match, nous ne pouvions pas craquer et laisser les Anglais marquer. Je me suis accroché.

Avec Mathieu Bastareaud vous avez cadenassé le milieu de terrain, quel était votre plan ?

Avec le bruit, ce n’est pas facile mais c’est beaucoup de communicat­ion avec des changement­s de système de défense pour essayer de les perturber. On fait un bon match car on savait qu’ils allaient essayer de fixer Mathieu, pour essayer de l’arrêter et pouvoir le jouer en contournem­ent et ainsi m’isoler un petit peu en défense. Mais on a bien réagi avec l’apport de nos ailiers, et aussi de François Trinh-Duc.

Avez-vous senti l’engouement du stade derrière vous ?

En première mi-temps, ça a eu du mal à se lancer mais une fois que nous sommes revenus à égalité, on a senti que le stade poussait derrière nous. En deuxième mitemps je n’en parle même pas, on sentait que tout le monde était derrière nous. Ça nous donne beaucoup d’envie, on sentait que l’on tenait ce match. Tout le monde nous crachait dessus depuis un moment et on tient une bonne performanc­e. On se fait salir depuis un moment, par les journaux, par Eddie Jones, par Clive Woodward, par tout le monde. On voulait montrer que l’on n’était pas les joueurs les plus dégueulass­es qui existent et que nous étions capables de faire des choses. On sentait que les Anglais étaient venus pour faire du jeu à une passe et imposer leur physique et nous avons répondu présents.

Cette victoire peut-elle changer les choses ?

Nous allons être un peu plus respectés mais on ne va pas s’emballer. On n’a pas gagné la Coupe du monde. C’est bien d’avoir enchaîné une deuxième victoire pour aller au pays de Galles en confiance.

Sentez-vous qu’il se passe quelque chose dans cette équipe ?

Je ne suis pas coach mais je sens que plus on joue ensemble, plus on s’entraîne ensemble, plus on trouve des automatism­es en défense et en attaque. Aujourd’hui, c’était un match cadenassé et nous avons des occasions de marquer puisque l’on meurt deux ou trois fois devant l’en-but. Sur le match, notre victoire est méritée.

Vous n’avez pas l’air de sauter au plafond non plus…

Je suis content, ça fait plaisir car on s’est envoyé tous ensemble et on a gagné ce match avec notre défense et j’accorde beaucoup d’importance à cela. C’est là que l’on voit l’état d’esprit de l’équipe. Mais on est un peu fatigué, on a un peu mal partout. Propos recueillis par N. A.

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