Midi Olympique

TOUT FEU, TOUT FLAMMES

REMPLAÇANT DU CAPITAINE DEPUIS LE DÉBUT DU TOURNOI, LE GIRONDIN A CONNU SA PREMIÈRE TITULARISA­TION À CARDIFF ET IL A SU ÊTRE DÉCISIF SUR L’ESSAI DE GAËL FICKOU.

- Par Nicolas AUGOT, envoyé spécial nicolas.augot@midi-olympique.fr

Il n’avait eu droit qu’à des miettes pour ses quatre premières sélections. Difficile d’évoluer dans l’ombre du capitaine Guilhem Guirado mais Adrien Pélissié a finalement dû remplacer le Toulonnais, touché à un genou face à l’Angleterre et contraint de déclarer forfait. Une première titularisa­tion à Cardiff, c’est tout sauf anodin mais le talonneur de l’Union Bordeaux-Bègles, qui évoluait encore en Pro D2 la saison dernière, s’est vite mis en évidence dans un Principali­ty Stadium qui n’a pourtant pas grand-chose à voir avec le stade Jean-Alric d’Aurillac. Décisif sur l’essai de Gaël Fickou, il n’a pas tremblé, assurant un 100 % sur ses lancers et se montrant percutant ballon en mains : « J’étais en confiance avant le match. Il y a toujours un peu d’appréhensi­on mais j’étais prêt, j’avais bien bossé. Tout n’a pas été parfait et heureuseme­nt, d’ailleurs. Mais j’étais concentré sur le match, même si l’arrivée au stade est impression­nante. De l’émotion ? Avant le match, je me suis dit : « C’est super ce qui m’arrive. » Mais dès l’échauffeme­nt, j’étais concentré sur ce que j’avais à faire, sur mon rôle : bien lancer, être bien en mêlée. J’ai vite basculé car il faut être bon sur le terrain tout simplement. »

La frustratio­n du résultat final l’empêchait certaineme­nt d’apprécier sa performanc­e à sa juste valeur, lui qui a été élu homme du match par nos confrères du Times. Le sélectionn­eur Jacques Brunel était lui aussi satisfait : « Il a fait une bonne performanc­e, sur son poste, sur ses lancers. Il a eu quelques difficulté­s en mêlée mais je ne crois pas que ce soit lié seulement à lui, d’autre paramètres entrant en jeu. Il a joué intelligem­ment, notamment sur le ballon de récupérati­on qui amène notre essai. » Mais le principal intéressé se montrait plus critique : « C’est une petite échappée, vraiment pas très grande. Je vois «Wen» (Lauret, N.D.L.R.) sur la droite pour jouer un deux contre un mais je crois que je ne le négocie pas très bien car j’aurai pu garder le ballon. »

IL A ÉVOLUÉ EN FÉDÉRALE 3

Pourtant cette première titularisa­tion avec l’équipe de France est une nouvelle étape importante dans une carrière atypique d’un joueur qui a attendu d’avoir 27 ans pour percer au plus haut niveau. « Je reste un garçon simple, je ne me prends pas trop la tête et je vis ce qui m’arrive à fond. J’essaie de profiter de tous les moments, de profiter de toutes les opportunit­és que l’on me donne. On verra si, aux yeux du sélectionn­eur, j’ai réussi à saisir cette opportunit­é. » Avoir connu la Fédérale 3 et le statut de remplaçant à Aurillac lors de son arrivée dans le Cantal aide à garder les pieds sur terre et évite d’établir un plan de carrière : « J’ai eu un parcours atypique, j’ai travaillé, je me suis battu et j’ai eu de la réussite, même beaucoup de réussite diront certains. Mais je ne dois rien à personne. Dans la vie, dans tous les métiers, il existe une part de chance. Des fois, ça sourit, des fois non. Il y a eu des petits bobos, des blessés et c’est parti ainsi car, à la base, je n’étais pas dans le groupe des trente. Maintenant, j’ai eu la chance d’y être. Est-ce que j’y reviendrai ? Ça, je ne sais pas. »

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