TOUT FEU, TOUT FLAMMES
REMPLAÇANT DU CAPITAINE DEPUIS LE DÉBUT DU TOURNOI, LE GIRONDIN A CONNU SA PREMIÈRE TITULARISATION À CARDIFF ET IL A SU ÊTRE DÉCISIF SUR L’ESSAI DE GAËL FICKOU.
Il n’avait eu droit qu’à des miettes pour ses quatre premières sélections. Difficile d’évoluer dans l’ombre du capitaine Guilhem Guirado mais Adrien Pélissié a finalement dû remplacer le Toulonnais, touché à un genou face à l’Angleterre et contraint de déclarer forfait. Une première titularisation à Cardiff, c’est tout sauf anodin mais le talonneur de l’Union Bordeaux-Bègles, qui évoluait encore en Pro D2 la saison dernière, s’est vite mis en évidence dans un Principality Stadium qui n’a pourtant pas grand-chose à voir avec le stade Jean-Alric d’Aurillac. Décisif sur l’essai de Gaël Fickou, il n’a pas tremblé, assurant un 100 % sur ses lancers et se montrant percutant ballon en mains : « J’étais en confiance avant le match. Il y a toujours un peu d’appréhension mais j’étais prêt, j’avais bien bossé. Tout n’a pas été parfait et heureusement, d’ailleurs. Mais j’étais concentré sur le match, même si l’arrivée au stade est impressionnante. De l’émotion ? Avant le match, je me suis dit : « C’est super ce qui m’arrive. » Mais dès l’échauffement, j’étais concentré sur ce que j’avais à faire, sur mon rôle : bien lancer, être bien en mêlée. J’ai vite basculé car il faut être bon sur le terrain tout simplement. »
La frustration du résultat final l’empêchait certainement d’apprécier sa performance à sa juste valeur, lui qui a été élu homme du match par nos confrères du Times. Le sélectionneur Jacques Brunel était lui aussi satisfait : « Il a fait une bonne performance, sur son poste, sur ses lancers. Il a eu quelques difficultés en mêlée mais je ne crois pas que ce soit lié seulement à lui, d’autre paramètres entrant en jeu. Il a joué intelligemment, notamment sur le ballon de récupération qui amène notre essai. » Mais le principal intéressé se montrait plus critique : « C’est une petite échappée, vraiment pas très grande. Je vois «Wen» (Lauret, N.D.L.R.) sur la droite pour jouer un deux contre un mais je crois que je ne le négocie pas très bien car j’aurai pu garder le ballon. »
IL A ÉVOLUÉ EN FÉDÉRALE 3
Pourtant cette première titularisation avec l’équipe de France est une nouvelle étape importante dans une carrière atypique d’un joueur qui a attendu d’avoir 27 ans pour percer au plus haut niveau. « Je reste un garçon simple, je ne me prends pas trop la tête et je vis ce qui m’arrive à fond. J’essaie de profiter de tous les moments, de profiter de toutes les opportunités que l’on me donne. On verra si, aux yeux du sélectionneur, j’ai réussi à saisir cette opportunité. » Avoir connu la Fédérale 3 et le statut de remplaçant à Aurillac lors de son arrivée dans le Cantal aide à garder les pieds sur terre et évite d’établir un plan de carrière : « J’ai eu un parcours atypique, j’ai travaillé, je me suis battu et j’ai eu de la réussite, même beaucoup de réussite diront certains. Mais je ne dois rien à personne. Dans la vie, dans tous les métiers, il existe une part de chance. Des fois, ça sourit, des fois non. Il y a eu des petits bobos, des blessés et c’est parti ainsi car, à la base, je n’étais pas dans le groupe des trente. Maintenant, j’ai eu la chance d’y être. Est-ce que j’y reviendrai ? Ça, je ne sais pas. »