EN MARCHE VERS LE MONDIAL
VAINQUEURS DES GALLOIS (24-3) AVEC LE BONUS OFFENSIF, LES JEUNES TRICOLORES REMPORTENT LE TOURNOI DES 6 NATIONS. DÉSORMAIS, C’EST DU CÔTÉ DE LA COUPE DU MONDE QUI SE DÉROULERA EN FRANCE DU 31 MAI AU 17 JUIN QUE REGARDE LA GÉNÉRATION 1998.
UPhoto Isabelle Picarel ne semaine après avoir laissé échapper le grand chelem contre les Anglais, les petits coqs n’avaient d’autre choix que de s’imposer en terres galloises pour ne pas perdre également le Tournoi. Oubliée la défaite dans le crunch, les Bleuets devaient donc relever la tête. « On a certainement pensé au grand chelem, à la victoire dans le Tournoi… Ce sont des choses que nous n’avons pas l’habitude de gérer et on a appris, reconnaissait Romain Ntamack dans la semaine. L’équipe vise toujours la gagne. Elle est sortie du terrain la tête haute et s’est dit les choses dans le vestiaire. On va se déplacer avec beaucoup d’ambition et d’humilité. » Au manager, Sébastien Piqueronies, de poursuivre : « Ce sport ramène à beaucoup d’humilité chaque week-end. Maintenant, il va falloir que l’équipe parvienne à se relever. Nous avons connu trois journées d’embellie, d’euphorie maintenant, nous sommes revenus à la réalité. » Et face à des Gallois qui n’avaient plus l’ambition de remporter l’édition 2018 du Tournoi, les coéquipiers d’un excellent JeanBaptiste Gros démarraient tambours battants. C’est d’abord Romain Ntamack qui profitait d’un ballon contré par Guillaume Marchand pour ouvrir la marque (2e, 0-5), avant d’être imité successivement par Clément Laporte (21e) et Cameron Woki (31e). Alors largement en tête au moment de rallier les vestiaires (3-17), tout semblait sourire aux Tricolores, qui fonçaient têtes baissées vers une victoire bonifiée, synonyme de victoire finale.
« ON NE POUVAIT PAS ÉCHOUER SI PRÈS DU BUT »
Sauf qu’au moment de conclure, la machine bleue s’enraya. Moins précis en conquête, moins efficaces en attaque et surtout incapables de sortir de leur moitié de terrain par le pied, les joueurs de Sébastien Piqueronies apparaissaient fébriles face à des Gallois métamorphosés, et passaient vingt-cinq minutes à défendre leur ligne. « Il nous a fallu être solidaires en défense. Et courageux, aussi. Nous y sommes parvenus. Pour autant, il fallait encore aller inscrire un essai. On ne pouvait pas échouer si près du but », reconnaissait après la rencontre le capitaine, Daniel Brennan. Car s’ils défendaient vaillamment leur ligne, c’est bien du côté d’Angleterre-Irlande que se précisait le danger. En effet bien qu’infranchissables, à ne plus mettre la main sur le ballon et à voir le bonus s’éloigner quand de leur côté les petits Anglais étrillaient les Irlandais sans oublier le bonus - les Bleuets perdaient temporairement la première place du Tournoi. Le temps courait donc contre indéniablement les Bleus et à quelques riens du terme de la rencontre, le calcul était simple : une victoire et les Tricolores voyaient le Tournoi leur glisser entre les doigts, une victoire bonifiée et ils arrachaient une compétition qu’ils avaient dominée de bout en bout.
Alors que tout semblait aller de mal en pis, les Bleuets trouvèrent finalement les ressources et portèrent l’estocade à de trop friables Gallois, au terme d’une action de soixante mètres (Jules Gimbert, 65e 3-24). Un succès poussif, mais somme tout logique, qui offrait son premier titre majeur à cette génération 1998. « À ce moment nous avions l’impression d’avoir gagné, souriait le capitaine. Il ne fallait pas céder à l’euphorie et bien terminer la rencontre… Mais put... c’était bon, ça récompensait des mois, voire des années de travail. » Le Tournoi en poche (le troisième de l’histoire de l’équipe de France U20 après 2009 et 2014), c’est désormais du côté de la Coupe du monde U20 2018, qui se déroulera du 31 mai au 17 juin en Occitanie que les Tricolores auront la tête : « Je pense que c’est le plus beau moment de notre jeune carrière. Mais chacun sait que ce n’est qu’une marche vers la Coupe du monde. Nous sommes heureux, fiers, et nous avons bu une ou deux bières entre copains ce week-end pour fêter ce titre, mais nous avons déjà basculé sur le mondial. » Rendez-vous est pris dans deux mois et demi.