Midi Olympique

RENVERSANT­S !

LA FRANCHISE DE WAIKATO A FINALEMENT RENVERSÉ LES BULLS. LE DEMI-FINALISTE 2017 CONFIRME QU’IL FAUDRA COMPTER AVEC LUI EN 2018.

- Par Grégory LETORT Les Chiefs de Brodie Retallick, Damian McKenzie et Anton Lienert Brown semblent être revenus à leur niveau.

Tous se sont assis, la porte s’est refermée et le silence s’est fait pendant quelques secondes. À la mi-temps, les Chiefs dans leur stade de Waikato étaient menés 28 à 14 par les Bulls. Ils étaient partis pour gâcher le succès arraché deux semaines plus tôt à l’Eden Park contre les Blues (21-27). Mais au silence n’a pas succédé la colère de Colin Cooper, le nouveau maître des lieux. L’ex patron de Taranaki a pris le temps de respirer, a regardé son monde avant d’affirmer que ses joueurs allaient gagner à la condition de tout reprendre à zéro : ne plus lâcher un ballon et jouer jusqu’à asphyxier les Sud-Africains. Carl Hoeft, entraîneur des avants des Chiefs raconte la suite : « Tous les entraîneur­s, tour à tour ont pris la parole pour marteler le message. Il n’y avait pas de panique, juste des certitudes : on devait garder le ballon et appliquer enfin notre plan de jeu basé sur la possession et des séquences longues. Il fallait imposer notre rythme pour les fatiguer. En première mi-temps, les Bulls avaient eu 64 % de possession : on ne pouvait pas gagner en rendant le ballon tout le temps. Ce n’est pas ainsi qu’on allait trouver des espaces à exploiter… »

UNE IMPLACABLE REMONTADA

La mise au point va rester dans la mémoire des entraîneur­s : en deuxième mi-temps, les Chiefs ont signé une implacable remontada : 27-0 pour un succès 41-28. Invité cette semaine comme consultant pour la mêlée des Chiefs, l’ex pilier français devenu entraîneur, David Banquet a rendu hommage : « À 28-14, je ne voyais pas comment les Chiefs allaient pouvoir revenir. Ils étaient face à un mur : une équipe des Bulls d’une solidité rare et bien organisée. Mais ils ont trouvé la parade en imposant leur jeu et leur rythme d’un autre monde. Ce qui symbolise ça, c’est cette action à dix minutes de la fin alors que le score est de 29-28. Le break n’est pas fait, ils ont une pénalité à 22 mètres en face mais ils vont en touche. Leur ambition a été récompensé­e. » S’ils ont profité d’une supériorit­é numérique en fin de partie pour aggraver le score, les Chiefs ont prouvé qu’ils avaient des ressources. « Je suis fier de mon équipe, lance Hoeft. Maintenant, il va falloir apprendre à jouer à ce rythme pendant quatre-vingts minutes. »

Mais même en attendant, l’idée d’une saison de transition après la nomination d’un nouvel entraîneur en chef et une charnière à reconstrui­re (Cruden, Kerr-Barlow) semble être remisée. Outre le caractère, les Chiefs ont rappelé qu’ils ne manquaient pas de talent : Brodie Rettallick auteur d’un doublé est plus redoutable que jamais, comme Sam Cane. Mais le jeune talonneur all black Nathan Harris (11 sélections mais une seule titularisa­tion) a pris une nouvelle dimension, quand l’arrière Damian McKenzie (11 sélections à 22 ans) ne cesse de s’affirmer. Et derrière s’affichent des promesses : notamment l’ouvreur de 19 ans, Tiaan Falcon. « On a besoin de temps, tempère Hoeft. Le niveau s’élève dans le super Rugby. Surtout cette nouvelle formule rend le défi encore plus difficile : tout le monde ne se rencontre plus, et nous, on doit déjà sortir de la conférence néo-zélandaise qui est très équilibrée… » Une certitude quand même : pour cette équipe rien n’est perdu d’avance. Colin Cooper va y veiller. Photo Icon Sport

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