Midi Olympique

AU LOIN, LES IDÉES NOIRES !

VAINQUEURS DES LYONNAIS, LES ROCHELAIS ONT CHASSÉ UNE PARTIE DES NUAGES NOIRS QUI LES POURSUIVAI­ENT CES DERNIÈRES SEMAINES. BÉNÉFIQUE POUR LA CONFIANCE.

- Steeve Barry, entré en cours de jeu, tente d’allumer le feu face à Lyon samedi soir. Par Arnaud BÉBIEN TROIS JOURS EN STAGE SAZY PROCHE DE LA 200E SOUS LE MAILLOT ROCHELAIS

a faisait cinq semaines depuis la dernière. » Victor Vito pourra ajouter deux semaines à son décompte. Ça faisait en effet sept semaines que la victoire fuyait les Rochelais, depuis fin janvier contre Brive (33-24). Samedi, c’est avec mesure qu’ils ont retrouvé goût au succès (19-15) contre des Lyonnais accrocheur­s. Après quatre défaites consécutiv­es (au Racing, contre Toulon à Deflandre, puis à Clermont et Pau), les Jaune et Noir ont mis à la série noire. Tant mieux. « On retiendra les quatre points et on va se remettre au boulot, glissait Vincent Rattez. C’était primordial de gagner, il nous fallait une victoire. Ces quatre points nous font du bien mentalemen­t et on oublie, le lundi, les petits bobos du match. »

Un match qui fut tout sauf simple contre le LOU. Du genre crispant jusqu’au bout. « On a eu du mal à gérer nos temps faibles, ça nous a fait paniquer, pointait encore Rattez. Il faut s’employer jusqu’à la 80e minute quand on n’a pas de matelas d’avance. » Un matelas qui s’est considérab­lement réduit en seconde mi-temps alors qu’il était de treize points à la pause (16-3). Des fautes, des ballons tombés, des soutiens qui ne viennent pas, des temps forts qui se retournent rapidement : les Rochelais ont affiché un visage parfois blême lors du second acte. « On démarre mal cette seconde mi-temps, abondait Romain Sazy. Il y a deux ou trois jeux au pied Photo Icon Sport un peu hasardeux. On rattrape les coups. Mais plusieurs fois, on fait le mauvais geste, on prend la mauvaise décision à quelques mètres de la ligne. Il y a eu une sacrée séquence avec deux ou trois turnovers (à l’heure de jeu, N.D.L.R.), je ne sais pas combien elle dure. On était content que ça se termine ! »

DANS LE VRAI

Dans le dernier quart d’heure, les Rochelais se sont retrouvés sous la menace d’un retour des Rhônalpins. « Je savais que Lyon était proche et qu’il fallait marquer mais je n’ai pas douté. On pouvait perdre mais je n’y ai pas cru », avouait Victor Vito. Il a alors fallu faire preuve de déterminat­ion, tirer dans le même sens. Capitaine samedi, Sazy préférait ne garder que l’attitude : « on va surtout retenir la solidarité tout au long du match, on n’a rien lâché. Et je le répète mais cette solidarité qu’on a eue sur la fin, c’est exactement ce qu’il faut. On est dans le vrai. »

Après quatre défaites, la victoire contre Lyon soulageait donc La Rochelle, avant la réception de l’Union Bordeaux-Bègles, samedi prochain, et un quart de finale de Champions Cup, la semaine prochaine, chez les Gallois des Scarlets de Llanelli. Mais cette échéance semblait loin, samedi soir. La formule est connue mais « le match après match » sera encore et toujours le fil conducteur des semaines à venir pour le Stade rochelais. « On ne va pas se poser 10 000 questions. Ce Top 14, c’est la bataille ! », insistait Romain Sazy, plus que jamais conscient que les saisons se suivent mais ne se ressemblen­t pas. « Nous sortons un peu de la stratégie que nous avions mis en place durant la semaine, regrettait le talonneur, Virgile Lacombe. Nous avons beaucoup défendu en première mi-temps. C’est difficile de construire de cette manière. Mais si on nous avait dit qu’on repartirai­t avec un point de bonus défensif, on aurait signé tout de suite. »

UN GROUPE PLUS FORT QUE LES INDIVIDUAL­ITÉS

Dans la semaine, Pierre Mignoni avait insisté sur l’importance du collectif. Et son groupe lui a prouvé qu’il était plus fort que les individual­ités qui le composent. Hier, il lui manquait bien sûr sa charnière habituelle­ment titulaire (Couilloud et Beauxis), retenue en équipe de France, Fearns évidemment, toujours blessé, mais aussi Liam Gill et Toby Arnold, sans oublier que son habituel capitaine, Julien Puricelli, et le talonneur le plus souvent titularisé, Mickaël Ivaldi, pointaient sur le banc des remplaçant­s. Pour ne citer qu’eux.

« Ça me gave qu’on ait l’impression de ne pas vouloir jouer un match de rugby dès qu’on fait tourner, grognait l’ancien demi de mêlée. C’est un manque de respect pour les joueurs qui jouent. Les joueurs devaient montrer qu’ils étaient là. C’était important pour nous, pour le groupe, pas seulement pour démentir la presse. Le groupe avait besoin de faire un bon match, de prendre un point, même si on espérait plus… »

Il s’en fallut de peu que les Lyonnais signent d’ailleurs un exploit majuscule, contre un adversaire encore convalesce­nt, qui a raté l’occasion de tuer le match en première mi-temps. On pense bien sûr à ces huit points abandonnés face aux perches, ou à cet arbitrage vidéo défavorabl­e aux Lyonnais en fin de première période, quand Botia donna l’impression de retenir Michalak sur un coup de pied à suivre dans l’en-but.

« Je ne crois pas qu’il y ait essai de pénalité », convenait Pierre Mignoni. Il était autrement plus remonté contre la pénalité accordée à Kerr-Barlow (66e), qui donna l’occasion d’Arthur Retière de remettre La Rochelle à distance. « Je vais dire à mes neuf de s’entraîner à envoyer les ballons dans la tête. Je le faisais il y a dix ans… » Les Rochelais seront bien en stage du côté de Royan de lundi à mercredi, comme l’avait dévoilé Sud Ouest en fin de semaine dernière. Pas vraiment une nouveauté pour La Rochelle qui l’a souvent fait en Pro D2 et depuis son retour en Top 14. C’est surtout histoire de rompre avec une certaine monotonie.

« Même si on a commencé sur l’île de Ré, on n’a pas trop bougé du centre de performanc­e Apivia depuis le début de la saison, expliquait Romain Sazy. Ça nous fera du bien de voir autre chose. Tout le monde en a besoin. J’ai envie de dire comme toutes les équipes. On va bien préparer Bordeaux, c’est surtout ça. »

Averti que le prochain match contre l’UBB pourrait être sa 200e apparition sous le maillot maritime, Romain Sazy n’était pas surpris : « Je savais que je n’en étais pas loin. 2010 (son arrivée au club, N.D.L.R.), ça remonte, ça commence à faire un paquet de temps ! On va espérer que pour la 200e, ce soit une victoire. Pour le reste, on verra après. »

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