Midi Olympique

LE BONUS QUI LEUR TENDAIT LES BRAS

LE CO A RENOUÉ AVEC LA VICTOIRE MAIS A MANQUÉ LE BONUS OFFENSIF, LA FAUTE À TROIS CARTONS JAUNES ET À UNE INCAPACITÉ À CONCLURE.

- David Smith aura été une nouvelle fois performant mais cela n’aura pas suffi pour prendre les cinq points. Par Jérôme PRÉVÔT, envoyé spécial jerome.prevot@midi-olympique.fr

C’est le genre de match assez difficile à résumer. Il fut haché, contrasté, perturbé par des recours à la vidéo très longuets. La plupart des observateu­rs faisaient un peu la fine bouche. Il y eut pourtant huit essais et quelques belles percées de part et d’autre. Mais c’est l’un des paradoxes du comptage des points en Top 14, il y a des victoires amères et, disons-le tout net, les Castrais sont sortis de la rencontre assez frustrés. Ils ont pourtant renoué avec la victoire mais quand on joue le top 6 et qu’on affronte une équipe qui se retrouve à la dernière place, on ne peut que viser le bonus offensif. De ce point de vue-là, ce fut un échec patent. À quatre essais à deux, à onze minutes de la fin, on sentait les Tarnais bien partis… mais Brive a réussi à sauver l’honneur sur deux coups gagnants tardifs.

UN SURPLUS DE PUISSANCE INSUFFISAN­T

Car le CO a marqué quatre essais mais il en a encaissé autant et, surtout, à notre sens, il a subi trois cartons jaunes. Ces trois cartons ont pesé sur le match. De plus, ils étaient évitables : un geste coupable de Rallier, une embrouille générale conclue par un jugement de Salomon, puis un plaquage à retardemen­t de Sione. Le dernier nous a semblé un peu sévère, le pilier droit néo-zélandais ayant pris Peet Marais un peu tard certes mais c’était peut-être dans le mouvement. Trente minutes à quatorze, ce n’est facile à gérer même si Christophe Urios n’était pas tout à fait d’accord. « Ce qui nous coûte le bonus, c’est surtout notre imprécisio­n dans les zones de marque. C’est assez incroyable. » Les Castrais ont nettement dominé le second acte. Ils étaient plus puissants, plus forts dans les duels, plus constants dans leurs temps forts autour des Smith, Vaipulu, Jelonch, Mafi ou Photo Icon Sport encore du remplaçant Tulou et du maître à jouer Urdapillet­a. Mais c’est un fait, ils auraient dû marquer plus tôt. Les deux ou trois ballons mal négociés par les Tarnais auront peut-être des conséquenc­es au soir de la dernière journée quand la qualificat­ion se jouera peut-être à un point près. Mais ce genre de petits gaspillage­s fait partie d’une saison : « D’autant plus que Brive est une équipe toujours difficile à jouer. Peu d’équipes prennent le bonus contre eux », poursuivai­t Urios, qui regrettait la nervosité qui a plané sur cette rencontre.

URIOS : « DÉSORMAIS, LES MEILLEURS JOUERONT »

C’est vrai qu’il y a eu quelques débuts d’échauffour­ées qui ont sans doute fait perdre de leur concentrat­ion aux Castrais. Dans ce genre de climat, l’équipe la moins forte est souvent à même de retrouver de bonnes sensations en fin de rencontre. La nervosité fut même palpable entre Tarnais, quelques discussion­s animées entre Thibault Lassalle et Rory Kockott en attestent. « Nous n’avons pas été d’accord avec Rory Kockott sur un choix. Mais cela s’est réglé, rien de grave », expliquait le deuxième ligne qui poursuivai­t : « Mon premier sentiment est mitigé. Nous avions les moyens de marquer ce cinquième essai mais nous retrouvons une dynamique de victoires après nos échecs contre Pau à domicile et au Stade français. Et puis, si tout n’a pas marché, je pense que nous avons quand même su construire de bonnes séquences quand notre conquête a fonctionné. Nous travaillon­s dur mais le week end, nous ne retranscri­vons pas tous nos efforts. »

Lui reconnaiss­ait que la question de la discipline avait quand même pesé sur le sort de ce match qui ne s’est pas décanté comme on l’aurait cru. Christophe Urios préférait arrondir les angles. Il a simplement prévenu : « Dorénavant, nous ne ferons plus tourner l’effectif comme nous le faisions depuis le début de la saison. Pour les cinq prochains matchs, c’est les meilleurs qui joueront… »

CLe technicien tarnais apprécie sans doute Nicolas Gaudignon et tenait à lui rendre ce discret hommage puisque son homologue du CABCL a été écarté dans la semaine, officielle­ment pour un seul match. On croit savoir qu’une poignée de joueurs ne l’appréciait plus. C’est vrai que les Brivistes n’ont pas fait de miracles. De plus, ils se retrouvent derniers au classement après la nouvelle victoire d’Oyonnax.

Faut-il tout jeter pour autant de la production briviste ? Nous ne le pensons pas. Après tout, cette équipe a su marquer quatre essais à l’extérieur. Et à la dernière minute, après l’essai de Masilevu, Monsieur Cardona siffla la fin, juste avant le renvoi que les Castrais s’apprêtaien­t à effectuer. Il priva ainsi les Corréziens d’une dernière possession pour peut-être tenter d’accrocher le bonus offensif. Une erreur d’arbitrage selon les Brivistes puisque la sirène avait retenti après la transforma­tion en dropgoal de Germain. On ne réduira pas le match à cette ultime péripétie. Mais on se souviendra de quelques mouvements et relances pas si éloignées du haut niveau.

DEUX MATCHS À VENIR À DOMICILE

L’essai de Waqaniburo­tu, par exemple, fut la conclusion d’une action de plus de soixante mètres née d’un ballon volé en touche par François Da Ros. La séquence de passe fut un petit chef d’oeuvre de précision et d’à-propos avant la dernière course convergent­e du colossal Fidjien. Même si ce sera peut-être dérisoire en fin de saison, les Brivistes pourront au moins être fier de ça. Comme d’une mêlée enfoncée en première mi-temps. Mais c’est exact, ils ont trop subi dans les trente premières minutes du second acte.

Didier Casadéï ne voulait pas s’appesantir sur ces quelques bons moments, la défaite à zéro point emportait tout le reste dans son esprit. « Il y a eu plusieurs facettes. Nous avons été trop fragiles défensivem­ent, en commettant beaucoup trop de fautes. Nous avons encaissé trop de points pour se donner une chance de gagner. On a eu une réaction d’orgueil. Les joueurs n’ont pas lâché mais nous sommes dans une situation où il est nécessaire de gagner les matchs. Aujourd’hui, c’est une déception parce que nous n’avons pas su le faire. Je reconnais que nous ne finissons pas si loin mais à un moment, nous étions à quinze ou dix-huit points derrière (19 en fait à la 69e minute, 37-18, N.D.L.R.). C’est trop pour pouvoir espérer quelque chose. Faire bonne figure ne suffit pas. Un bonus défensif aurait été bien pour le moral mais cela ne change rien. Il faut impérative­ment gagner le prochain match (contre Agen à domicile) et celui d’après (Lyon, toujours à Amédée-Domenech). Il nous reste cinq finales pour rester en Top 14. Nous avons notre destin en mains. »

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