Midi Olympique

ALBI, LE TURN AU VERT

PORTE SES FRUITS. LA CONCURRENC­E INSTAURÉE DEPUIS LE DÉBUT DE SAISON

- Par Renault SAUREL

Prenez un championna­t de rugby de Fédérale 1 élite composé de vingt journées s’étalant sur huit mois avec de véritables tunnels de récupérati­on entre les matchs. Quoi de mieux alors pour un manager de club, que de constituer un groupe de joueurs resserré et de toujours s’appuyer sur la fameuse « équipe type ».Voilà les ingrédient­s d’une saison réussie avec une remontée possible au bout dudit championna­t. Au SCA c’est tout le contraire qui se produit.

Nommé manager d’une équipe traumatisé­e par la relégation de Pro D2, le néo-entraîneur Arnaud Mela a instauré un turn-over qui déstabilis­e nombre de théoricien­s du rugby. Dans sa phase de reconstruc­tion, il aurait pu s’appuyer sur les cadres restés au club et des joueurs d’expérience pour lancer une opération commando. Au contraire, il s’appuie sur un groupe de quarante joueurs, n’hésitant pas à changer la fameuse équipe qui gagne, à incorporer des espoirs qui bousculent une hiérarchie que seuls les suiveurs du club ont établi. Car l’ex-deuxième ligne est très proche de ses hommes. Même dans les moments difficiles, il a fait rempart de son corps pour protéger les siens. Ce paternalis­me détonne dans ce froid monde du rugby profession­nel où la pression du résultat et les politiques sportives court-termistes effacent certaines valeurs chères à ce sport.

ARNAUD MELA : « NE PAS MENTIR AUX JOUEURS »

Arnaud Mela détonne par ses méthodes, et force est de constater que cela fonctionne. Il nous confiera que « dans ce championna­t, on pourrait travailler avec un groupe de 27 mais après tu perds des joueurs en leur faisant croire que tu leur donnes du temps de jeu à l’extérieur sur un match pourri et ils savent que tu leur mens ». Cette rotation est aussi pratiquée à dessein car, pour le boss tarnais, « les joueurs ont la pression car ils savent qu’ils ne sont pas arrivés car les cartes sont redistribu­ées à chaque match. Ils veulent faire de grosses réalisatio­ns pour me donner envie de les faire jouer ».

Voilà la relation gagnant-gagnant instaurée par le coach et ça marche. La preuve en est avec la large victoire de samedi soir contre Valence-Romans 45 à 10. Désormais lancés dans la course effrénée à la qualificat­ion, les joueurs albigeois, renforcés par de solides certitudes sur leur jeu depuis leur défaite à domicile contre Provence Rugby qui, au dire du capitaine Romain Barthelemy, a été « un véritable déclic », s’appuie sur ce turn-over détonnant et auront certaineme­nt leur mot à dire quand reviendra le printemps.

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