FLEURANCE SUR SON 32
EN PERTE DE NOTORIÉTÉ, LE GERS OBSERVE AVEC INTÉRÊT LE PARCOURS DES FLEURANTINS DANS LEUR QUÊTE DE PHASES FINALES. ENTRE OPTIMISME ET MÉFIANCE.
Depuis la chute violente du bastion auscitain, le bonheur n’est plus tout à fait dans les prés du rugby gersois. Il manque un phare dans le paysage. Une grave menace de relégation en F2 plane sur Lombez-Samatan et il faut se tourner du côté de Fleurance pour distinguer une chance de redorer cette saison le blason départemental. Ce n’est pas parce que les présidents Michel Courtès et Jean-Jacques Pons ont laissé entendre qu’ils ne refuseraient pas l’obstacle si devait s’ouvrir la porte de la F1, que l’ASF se considère en mission divine. Car à tous les étages du club, des dirigeants aux sportifs, les difficultés d’une accession sont connues. Il n’empêche que le leader de la poule 6 qui n’a perdu que trois matchs n’a guère l’intention de gâcher sa chance. Et tant pis si les infrastructures ne sont pas celles que le staff et les joueurs attendent, obligés parfois de s’entraîner dans une… serre d’horticulture ou un boulodrome pour échapper au mauvais temps. Du haut de ses 25 ans d’expérience et depuis cette année en charge du sportif avec Raphaël Bastide, Gilles Taché s’en amuserait presque mais le compétiteur est aux aguets : « Nous avons de très bons joueurs mais il y a un bémol. Le bon rendement c’est un tout, il n’y a pas que la responsabilité des joueurs. Nous avons un très beau terrain d’honneur mais un seul terrain d’entraînement pour l’ensemble du club, c’est insuffisant. Il faut que tout le monde grandisse si l’ASF veut accéder au palier supérieur. »
S’INSTALLER DANS LA DURÉE
Le sujet est sensible, mais au coeur de la saison fleurantine il ne pèse que peu de poids face à la farouche détermination des acteurs du terrain de relever l’énorme défi qu’ils se sont fixés. Gilles Taché ne cache rien de cette ambition : « Quand on possède le potentiel il faut être exigeant et ne pas se contenter de peu. Il faut tirer le groupe vers le haut, rester sur le qui vive car des matchs faciles je n’en connais pas. Nous voulons finir à la première place et nous sommes armés pour jouer les phases finales. L’important c’est de posséder tout son effectif en pleine forme au bon moment or dans un mois nous aurons des titulaires et un banc efficaces. » Cette saison, l’AS Fleurance a reçu le renfort de quelques joueurs de l’équipe Espoirs d’Auch championne de France. Ces apports qualitatifs ont densifié son collectif déjà positivement influencé par quelques éléments expérimentés de la trempe des Narjissi, Lagardère ou Cousier. C’est l’une des recettes de la réussite fleurantine actuelle qui doit s’installer dans la durée pour convaincre. « On aimerait travailler avec des jeunes, Photo DR confesse Gilles Taché, mais si nous voulons pousser l’aventure au maximum la présence de cadres est indispensable. Le staff a de bons relais comme le fait merveilleusement Jalil (Narjissi) à l’avant mais aussi Lagardère et Cousier derrière. Jalil est un compétiteur né, il n’accepte pas la médiocrité et les jeunes se rendent compte à son contact qu’avoir des qualités ne suffit pas, il faut beaucoup travailler. » Taché et Bastide ont une approche ambitieuse du jeu fleurantin qui ne peut guère s’appuyer sur la seule force de son pack. « On joue le haut du tableau et il faut que cela se voit sur le terrain. » Pour l’instant, avec un classement britannique qui affiche en surbrillance + 25, la vision est claire. Et les risques de brouillage de l’horizon sont d’ores et déjà clairement identifiés pour mieux s’y préparer.