Le défi des Bulls
DÉSORMAIS ENTRAÎNÉS PAR LE NÉO-ZÉLANDAIS JOHN MITCHELL, LES BULLS DE PRETORIA SE DÉPLACENT CHEZ LE CHAMPION EN TITRE, LES CRUSADERS.
Malgré une large défaite concédée sur la pelouse des Chiefs, prétendants légitimes au titre, les Bulls version 2018 ont montré qu’ils ont pris un nouveau chemin sous l’égide de leur entraîneur, le néozélandais John Mitchell. Bien connu pour sa rigueur et son exigence, l’ex-sélectionneur des Blacks compte bien laisser son empreinte sur la franchise de Pretoria. Et il y est déjà quasiment parvenu. En effet, les Bulls ont mené par deux fois de quatorze points les Chiefs. Seulement, après avoir été réduits à quatorze en raison d’un plaquage haut et à retardement du pilier Conraad van Vuuren, les Bulls ont encaissé deux essais en fin de rencontre et se sont inclinés sur le score sans appel de 41-28. « Sur l’ensemble de la rencontre, j’ai trouvé notre attaque excellente et nous avions l’opportunité de gagner mais on ne peut le faire contre une adversaire de ce calibre à quatorze. Deux errements défensifs au retour de la pause nous ont coûté la victoire. Nous devons apprendre de cette expérience et comprendre pourquoi les choses se sont passées ainsi. Nous avons pris les Chiefs à leur propre jeu, mais on ne peut se permettre de perdre le contrôle de la rencontre à vingt minutes de la fin », analysait cette semaine John Mitchell.
Le Néo-Zélandais se veut pourtant confiant : « Ces joueurs sont de qualité et ils bossent dur. Ils ont confiance en leurs capacités et se sont mis en position de l’emporter. Ils doivent maintenant apprendre à être patients, surtout face à des équipes néo-zélandaises. Peu d’équipes repartent de ce pays avec des victoires. Mais on voit où l’équipe veut aller, notamment sur sa capacité à trouver des espaces et à les attaquer rapidement. »
MUTATION EN COURS
Ce vendredi soir, les Bulls vont relever un nouveau défi majuscule : défier le champion en titre sur sa pelouse, alors que ce dernier vient d’encaisser deux défaites. Pour ce faire, Mitchell devra puiser dans son effectif : le pilier fautif Van Vuuren a écopé de trois semaines de suspension, tandis que le deuxième ligne RH Snyman et le demi de mêlée André Warner sont blessés.
Qu’importent les blessures, Mitchell a une idée très précise du jeu qu’il veut mettre en place avec sa nouvelle franchise. Et celui-ci risque de trancher franchement avec la tradition des Bulls. Traditionnellement très dense, voire monolithique, les Bulls sont désormais orientés vers le jeu de mouvement : « Je recherche des joueurs qui sont plus mobiles que nos adversaires, plus endurants. On ne peut pas se permettre de lever le pied en deuxième mi-temps. Beaucoup de joueurs ne sont pas habitués à pratiquer un rugby avec autant de volume, de déplacements, mais nous allons continuer à les développer. Comme je l’ai dit notre attaque a été excellente mais deux erreurs défensives nous ont coûté. On ne peut gagner à ce niveau sans une très bonne défense. » Et l’on image que celleci sera mise à rude épreuve par les Crusaders de Sam Whitelock et Ryan Crotty, tous deux de retour pour affronter les nouveaux Bulls de John Mitchell.