DES PLACES À PRENDRE
À LYON, LES FRANCILIENS S’OFFRENT UNE DERNIÈRE REVUE D’EFFECTIF AVANT LE QUART DE FINALE DE CHAMPIONS CUP. ÇA VA SAIGNER...
Ce déplacement en Rhône-Alpes ne saurait être, pour les Racingmen, une étape, une date de plus, un sas vers quelque chose de plus vaste. À Lyon, les coéquipiers de Dimitri Szarzewski doivent avant tout faire oublier l’affront d’un match aller ayant alors plongé le club des Hauts-de-Seine au bord de la crise de nerfs. Logiquement battus par le Lou à Colombes en octobre dernier (17-20), les Ciel et Blanc avaient touché le fond une heure durant, saccageant le système défensif mis en place par les deux Laurent, ratant un nombre incalculable de plaquages sur les gros bras d’en face, quittant finalement le stade sous quelques sifflets.
La raison du séisme ? Techniquement, elle s’expliquait alors ainsi. Après avoir tenté par tous les moyens de bloquer les Lyonnais au niveau du ballon, les Franciliens s’étaient alors rendus à cette évidence : surclassés au niveau des impacts par des porteurs de balle auxquels ils rendaient tous dix kilos (Taiasina Tuifu’a, Hemani Paea ou Hendrik Roodt entre autres), ils auraient mieux fait de viser aux chevilles. Au rugby, un homme au sol est un homme mort et, ce week-end, il semblerait que les résidents de la U Arena choisissent donc de cibler les parties basses de leurs adversaires, au risque de se voir une nouvelle fois blackboulés dans les collisions…
DES CARTES À REBATTRE
En filigrane d’une « revanche à prendre », pour emprunter au jargon de circonstance, il y a pour les Franciliens une dernière cartouche
à tirer, avant de basculer définitivement sur le quart de Champions Cup. Dernièrement, Laurent Labit nous confiait ceci : « Il me reste un déplacement pour finir de constituer ma ligne de trois-quarts en vue du quart de finale à Clermont. Contre le Lou, Pat (Lambie, N.D.L.R.) va donc se partager le temps de jeu avec Rémi Tales à l’ouverture. Juan Imhoff, Henry Chavancy ou Joe Rokocoko entreront aussi dans la danse. […] Après cette revue d’effectif, les meilleurs joueront contre Clermont. Il n’y aura aucun passe-droit. » Comprenez par là que les Racingmen n’ont pas encore solutionné toutes les questions relatives à leur équipe type et, qu’en ce sens, le choc face au Lou devrait permettre une revue d’effectif grandeur nature, un dernier round sauvage, sanglant, à balles réelles.
Devant comme derrière, certains problèmes de riche (appelonsles comme ils sont) persistent donc pour Travers et Labit. Maintenant que Wenceslas Lauret est revenu de Marcoussis, Leone Nakarawa va-t-il rendre sa place de numéro 8 à Yannick Nyanga ? Et comment utiliser Virimi Vakatawa, au juste ? Ses talents offensifs, aussi précieux soientils, valent-ils la peine de prendre le risque de démarrer au Michelin sans Anthony Tuitavake, l’un des régulateurs de la ligne de défense ? Est-on vraiment certain, aussi, que Joe Rokocoko, toujours présent dans les grands matchs, a aujourd’hui moins d’impact que Teddy Thomas ou Juan Imhoff sur l’aile ? Mais dans les Hauts-de-Seine, la plus grosse inconnue concerne aujourd’hui le poste de numéro 10. Dan Carter absent des débats depuis plus d’un mois, une bonne performance de Pat Lambie à ce poste pourrait ainsi rebattre les cartes. Alea jacta est…