PARIS MOBILISÉ
MALGRÉ LA DÉFAITE FACE AU RACING, LES PARISIENS SEMBLENT AVOIR RETROUVÉ DE LA SÉRÉNITÉ AVANT UN MATCH CAPITAL POUR LE MAINTIEN. POURTANT, ILS ONT ENCORE UNE FOIS VÉCU UNE DRÔLE DE SEMAINE…
L’étau s’est donc resserré sur le Stade français. À cinq journées de la fin et à la veille d’accueillir un Stade toulousain aux dents longues, l’avenir du club de la capitale n’a jamais été aussi incertain. Paradoxalement, la défaite (28-22) du week-end précédent dans le derby face au Racing 92, même ponctuée d’un zéro pointé sur le plan comptable, a rassuré. Si, si, promis juré. Les sourires sont revenus du côté de Jean-Bouin, les cadres aussi. Sergio Parisse et Paul Gabrillagues en ont fini avec leur périple international, Rémi Bonfils et Djibril Camara se sont échappés de l’infirmerie. Et tout semble aller bien dans le meilleur des mondes. L’apaisement et l’optimisme ont balayé la sinistrose des dernières semaines liée notamment aux cinq défaites consécutives dont deux à domicile. « Sur l’état d’esprit et la solidarité, on y est, a confirmé le directeur sportif Robert Mohr. Ça nous donne de l’espoir. Pour nous, c’est la clé. » « On aborde ce match avec de la confiance, a repris le troisième ligne Sekou Macalou. On sait qu’on a une épée au-dessus de la tête, mais avec l’effectif qu’on a, on ne la sent pas vraiment. Je ne suis pas inquiet, nous avons les moyens de gagner. »
Pourtant, la semaine n’a pas été de tout repos pour les Parisiens. D’abord, les coachs Olivier Azam et Julien Dupuy, comme la semaine précédente, ont annoncé dès la reprise de l’entraînement un groupe de trente joueurs pour préparer cette rencontre face au Stade toulousain, les autres étant mis à l’écart du groupe professionnel. Evidemment, certains grincent des dents. Ensuite, mardi, le président Hubert Patricot a convoqué à 12 h 30 l’ensemble des joueurs, du staff technique et tous les membres de l’équipe administrative. Dans la grande salle de réunion du stade Jean-Bouin, les Soldats roses ont écouté religieusement leur nouveau patron annoncer ce qu’ils savaient déjà tous : l’officialisation de l’arrivée du Sud-Africain Heineke Meyer au poste de directeur sportif pour la saison prochaine. En suivant, Robert Mohr et Olivier Azam ont pris la parole pour que le groupe reste mobilisé jusqu’à la fin de la saison. Les propos du coach des avants ont été salués par une salve d’applaudissements.
AZAM ET DUPUY CONCENTRÉS SUR LE COURT TERME
La mobilisation, justement parlons-en. Le club a lancé une vaste opération « #Parismobilisé », très largement reprise sur les réseaux sociaux par les supporters. Le soutien est sans faille en externe, même si certains n’ont pas manqué d’ironiser sur un slogan rappelant un triste épisode de l’histoire de France et soulignant que le propriétaire du Stade français, Hans-Peter Wild, est de nationalité allemande… En interne, on s’interroge plutôt sur la pertinence de la communication autour de l’arrivée de Heyneke Meyer. Par beaucoup, le timing a été jugé « mal choisi ». « Se sontils mis à la place de Julien (Dupuy) et Olivier (Azam) » a interrogé un des cadres de l’équipe ? Pas sûr. Toutefois, l’information était connue de tous et circulait dans le vestiaire depuis un bon moment. Rugbyrama.fr l’avait révélé en date du 14 mars. Une clarification s’imposait donc. Pour l’heure, Azam et Dupuy font fi de cette situation pour mieux se concentrer sur les échéances à court terme. « On veut garder l’état d’esprit qu’on a et organiser la rebellion sur le terrain, a précisé Azam. Ça, c’est le plus important. Le reste ne dépend pas de nous. »
C’est dans ce contexte que les Parisiens vont donc jouer une partie de leur avenir ce samedi. La menace d’une éventuelle rechute à domicile n’est pas à exclure mais la possibilité de profiter des affiches du week-end (Brive - Agen, Pau - Oyonnax) est très largement porteuse d’espoir. « De toute façon, même si on sort du match contre le Racing avec quelques certitudes, rien n’est fait, tempère Jonathan Danty. Et ce n’est pas parce qu’on a de nouveau le sourire qu’on est sauvés. » Certes, mais sur un baromètre, ce n’est pas totalement anodin…