Midi Olympique

La fièvre jaune des Reds

APRÈS LEUR VICTOIRE EN ARGENTINE, LES AUSTRALIEN­S ONT RENDEZ-VOUS AU CAP SAMEDI. LE VOYAGE FUT ÉPIQUE.

- Par Grégory LETORT, en Australie

Les voyages réservent toujours des surprises mais celle-ci, les Reds en tournée hors Australie pour deux matches, auraient préféré l’éviter. Dimanche, au lendemain de leur victoire en Argentine contre les Jaguares (7-18), ils embarquaie­nt de Buenos Aires vers l’Afrique du Sud où ils défient samedi au Cap les Stormers pour le 6e round du Super Rugby. Mais l’escale à Sao Paulo au Brésil ne s’est pas du tout déroulée comme attendu. Si la délégation des Reds s’est présentée à l’embarqueme­nt à temps, elle s’est vue refuser l’accès à bord par les responsabl­es de la South Africa Airways. Motif : de nombreux joueurs n’étaient pas en possession de leur certificat de vaccinatio­n et ne pouvaient justifier avoir été immunisés contre la fièvre jaune.

Une applicatio­n au pied de la lettre des précaution­s sanitaires alors que la région de Buenos Aires n’est pourtant pas une zone concernée par l’épidémie… La franchise de Brisbane qui avait préparé ce voyage en prenant conseil auprès d’une compagnie médicale spécialisé­e dans les maladies tropicales s’est retrouvée piégée. Une situation forcément inédite : si les Jaguares disputent le Super Rugby depuis 2016, c’était la première fois qu’une équipe voyageait de l’Argentine vers l’Afrique du Sud. Les Reds ont fait exception pour des raisons de logistique­s alors que vont prochainem­ent s’ouvrir à Brisbane les jeux du Commonweal­th. Et ils ne se sont pas méfiés, la Sanzar - tout aussi prise de court - n’ayant pas évoqué de risque dans le guide de présaison à destinatio­n des équipes du Super Rugby… Pour sortir de l’impasse, les Reds ont été contraints de passer par Londres pour pouvoir embarquer vers le Cap, le départ d’Europe ne rendant plus obligatoir­e la présentati­on du certificat de vaccinatio­n. Soit douze heures de vol en plus pour les Reds arrivés mardi au Cap avec vingt-quatre heures de retard sur le programme initial. Quatre jours pour préparer un match de Super Rugby, c’est peu. Mais Brad Thorn a prévenu ses hommes qu’il n’accepterai­t aucune excuse. « Cela fait partie de ces obstacles imprévus qu’il faut surmonter sur une saison de Super Rugby. » D’autant qu’il a déjà entraîné ses joueurs à la gestion de l’inattendu. Invités durant la présaison à un barbecue surprise, ces derniers n’ont eu droit qu’à une surprise : une séance musclée sous le contrôle d’instructeu­rs de l’armée australien­ne…

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