L’association internationale des joueurs tire la sonnette d’alarme
L’Ipra, l’association internationale des joueurs de rugby, vient de tirer la sonnette d’alarme : les rugbymen jouent trop. Un constat déjà fait, mais la nouveauté vient du fait que ce sont les rythmes d’entraînements qui sont dénoncés désormais : « Aujourd’hui, nous avons seulement 5 à 10 % des joueurs jouant plus de trente matchs par an, mais c’est la charge d’entraînement le problème. Les clubs qui imposent des charges de plus en plus importantes se créent du tort, parce qu’il y a de plus en plus de blessures », a expliqué son président, l’Australien Omar Hassanein. Il fustige notamment les clubs qui « font cela pour avoir de meilleurs créneaux de diffusion, et gagner donc plus d’argent, mais c’est une vision à court terme car cela aura un effet sur la performance aussi ». Pour l’ancien deuxième ligne, passé par les Waratahs et Tarbes, la France est avec l’Angleterre - particulièrement coupable : « Le problème en France et en Angleterre, c’est qu’il y a des forces qui mettent en avant un agenda économique dans lequel les joueurs sont coincés, ce qui mène à ce qu’il se passe actuellement. » Les deux nations ont fini respectivement quatrièmes et cinquièmes du Tournoi des 6 Nations alors que l’Irlande, qui offre plus de temps de récupération à ses joueurs, vient de remporter son troisième grand chelem. : « Si cela continue comme ça et si les gens n’en prennent pas conscience ou n’en réfèrent pas à la science et aux recherches, alors nous allons avoir un gros problème », a conclu Omar Hassanein, expliquant que des projets portant par exemple sur des passeports qui pourraient tracer les minutes et l’intensité des entraînements entre le club et la sélection nationale sont à l’étude pour remédier au problème.