Midi Olympique

« Il nous reste cinq matchs pour terminer le boulot »

- Propos recueillis par Jean-Pierre DUNAND jean-pierre.dunand@midi-olympique.fr

À la fin de la phase aller, votre équipe ne comptait que onze points. Elle vient d’en prendre seize en quatre matchs. Comment expliquez-vous ce retourneme­nt de situation ?

Dans le temps, ce n’est pas quelque chose qui se limite à ces quatre derniers matchs. C’est une lame de fond qui est partie de loin. Elle trouve son origine à l’intersaiso­n, dans ce qui a été mis en place avec Adrien Buononato et Mike Prendergas­t autour de notre organisati­on et de notre projet de jeu. Quand nous avons pris la décision de nommer Adrien au poste de directeur sportif nous l’avons fait au nom de son expérience mais aussi par rapport aux qualités d’un entraîneur qui est toujours dans la recherche et dont le besoin d’innover n’a pas de limite. La conduite d’un projet sportif ressemble à celle d’une entreprise, il faut toujours être en veille. C’est dans le tempéramen­t d’Adrien, c’est ce qu’il nous a proposé en mettant en avant les spécificit­és d’un rugby adapté à notre terrain synthétiqu­e et ce discours nous a plu.

Comment avez-vous fait pour ne pas céder à l’impatience ?

Dès le départ nous savions qu’il faudrait du temps, parce qu’il y avait un renouvelle­ment de l’effectif avec quinze nouveaux joueurs, un nouveau staff, un projet de jeu à assimiler. Il fallait que tout cela se mette en place et, surtout, il ne fallait pas céder à la tentation de tout changer. Nous étions convaincus que les résultats viendraien­t. Ils viennent peutêtre un peu tard, mais certaineme­nt pas trop tard.

L’expérience vécue lors de la saison 2015 - 2016, conclue sur une relégation, vous a-t-elle été précieuse ?

Certaineme­nt. Je ne suis pas seul à la tête du club. Nous formons un trio avec Dougal Bendjaball­ah et Hervé David. Avant de nommer Adrien Buononato à la tête de l’encadremen­t, nous avons pris le temps de rencontrer d’autres entraîneur­s. Certains étaient prêts à venir à Oyonnax mais ces choix ne nous semblaient pas adaptés à notre club. Quand Christophe Urios a annoncé qu’il ne prolongera­it pas avec Oyonnax en 2015, nous avons voulu donner de la lisibilité à notre nouveau projet et nous nous sommes sans doute précipités. Là, nous avons pris le temps de la réflexion.

Après dix journées, Oyonnax ne comptait qu’un nul et une victoire. Comment avez-vous résisté à la pression ?

Nous l’avons absorbée. Nous avons assumé. En début d’année, il y a eu des dissension­s avec Jamie Cudmore. Nous avons pris nos responsabi­lités et les faits nous donnent raison.

On peut également s’étonner qu’un club classé à la dernière place du Top 14 parvienne à obtenir les prolongati­ons de contrats de ses principaux joueurs ?

L’explicatio­n est simple, nous avons un projet auquel les joueurs adhèrent et qui les intéresse. Des joueurs comme Rory Grice, Hoani Tui, Bilel Taieb, Phoenix Battye, Jérémy Gondrand auraient pu choisir de partir vers d’autres clubs du Top 14. Ils se sont réengagés avec Oyonnax. Benjamin Botica, le meilleur réalisateu­r du Top 14, sera Oyonnaxien jusqu’en 2020. Cela change tout par rapport à ce que nous avons vécu il y a deux ans. Nous luttions pour le maintien mais les principaux joueurs avaient leur avenir tracé ailleurs. Aujourd’hui, les joueurs se battent en équipe, pour le même challenge et c’est rassurant dans la vie du groupe.

Dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui ?

Il y a une forme de sérénité. Elle était déjà là avant notre série de quatre victoires. Nous avons de la visibilité à moyen terme avec des certitudes sur la compositio­n de notre groupe et de notre staff dans l’avenir, quel que soit le niveau auquel nous évoluerons. Nous portons un projet qui sera bientôt présenté, qui s’appuie sur le sportif, sur nos infrastruc­tures, sur la formation, avec un changement d’identité visuelle, un rayonnemen­t territoria­l élargi. Si nous nous maintenons nous franchiron­s un cap… un peu comme nous l’avions fait après notre première saison en Top 14.

Êtes-vous confiant en l’avenir ?

Ce serait présomptue­ux de l’affirmer. Qui se souviendra que nous avons battu Toulon, que nous avons enchaîné quatre victoires si, au final, nous ne parvenons pas à assurer le maintien ? Il nous reste cinq matchs pour terminer le boulot. La confiance, il faut la laisser aux joueurs. Ils savent que l’identité de notre club repose sur le travail.

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