Midi Olympique

« Cinq finales à jouer »

- Propos recueillis par Nicolas AUGOT nicolas.augot@midi-olympique.fr

La réception d’Agen est-elle déjà une finale dans la course au maintien ?

Bien sûr. Nous n’avons plus le droit de faire une erreur à la maison. Perdre nous condamnera­it directemen­t. Ce serait une catastroph­e pour le club et pour les joueurs. Nous n’avons que la victoire en tête. Agen n’est qu’à cinq points devant nous et, en gagnant, on se reposition­nera dans la course au maintien.

Vous êtes au club depuis plusieurs saisons et avez déjà lutté pour le maintien. Est-ce l’année où vous êtes le plus en danger ?

Oui et non car nous avons quand même un calendrier favorable, avec trois réceptions lors des cinq dernières journées alors que nos concurrent­s ne reçoivent que deux fois. Certes, il y a cinq points de retard mais ce match supplément­aire à domicile est important. Et nous avons la chance de nous déplacer chez deux concurrent­s directs. Il s’agit de cinq finales à disputer : trois rencontres capitales à la maison et deux balles de matchs à l’extérieur. Mais nous savons qu’aucune équipe ne va lâcher.

Comment expliquez-vous que le CAB est aujourd’hui dernier alors que le mois de janvier laissait présager une fin de saison plus tranquille ?

Après les deux victoires face à Montpellie­r et Toulon, inconsciem­ment, nous avons dû penser que nous allions nous maintenir facilement. Depuis, Pau nous a rappelés à l’ordre puis nous avons perdu contre Clermont alors que nous tenions le match jusqu’à la 78e minute. Nos concurrent­s directs, eux, n’ont rien lâché. La victoire d’Agen à Paris nous a fait mal et Oyonnax, que l’on pensait mort, réalise une fin de saison plus que grandiose. Nous avons levé le pied au mauvais moment, donc nous devons vite nous remettre dans le droit chemin. Il nous reste cinq matchs pour rectifier le tir.

La défaite face à Pau à domicile, alors que vous aviez retrouvé une certaine solidité à la maison, semble vous avoir fait retomber dans vos travers du début de saison…

Mine de rien, ce revers nous a remis le doute. Tout allait bien, nous venions de réaliser un très bon mois de janvier et lors de ce match, nous avons oublié que Brive jouait le maintien. Nous nous sommes certaineme­nt vu un peu trop beaux et, surtout, la Section paloise venait de passer plusieurs jours en Australie. On s’est sûrement dit que les Palois n’avaient pas vraiment préparé ce déplacemen­t. Nous avons donc fait un match en demi-teinte mais, en Top 14, cela ne passe pas.

Comment le groupe a-t-il vécu ces derniers jours, alors que Nicolas Godignon n’était pas sur le banc de touche à Castres ?

Le groupe n’a qu’un seul objectif, le maintien. Quoi qu’il puisse se passer à côté, on se resserre entre nous car le reste n’est pas de notre ressort mais celui des dirigeants. Nous, c’est le maintien qui nous occupe, le maintien et le maintien. On ne pense qu’à ça et à la réception d’Agen. On espère que ce match pourra être le déclencheu­r pour la suite et déterminan­t pour l’obtention de notre maintien à la dernière journée.

Les leaders, Saïd Hirèche, Petrus Hauman et vous, sentez-vous que votre rôle va être déterminan­t dans cette fin de saison ?

Nous sommes tous face à nos responsabi­lités. Nous avons encore le maintien et l’avenir du club entre nos mains. Nous sommes maîtres de notre destin. Didier Casadéï, Jean-Baptiste Péjoine et Sébastien Bonnet ne sont pas sur le terrain. Ce sont les joueurs... Il faut qu’il y ait cette prise de conscience collective : nous sommes dans un état d’urgence, dans le money time et il faut absolument ramener des points au plus vite pour entrer dans une nouvelle dynamique positive.

À Castres, votre équipe a manqué beaucoup de plaquages, n’est-ce pas inquiétant ?

C’est assez inquiétant mais ce sont surtout des erreurs individuel­les. Je pense notamment au premier essai où l’on manque un plaquage à cinq mètres de la ligne alors que les Castrais avaient effectué une mauvaise passe. En confiance, nous ne l’aurions pas loupé. C’est avant tout ce manque de confiance qui nous fait commettre ces petites erreurs individuel­les dommageabl­es car nous arrivons à marquer quatre essais à Castres et sur les quatre que nous encaissons, deux sont facilement évitables. Il est certain que pour nous maintenir, il va nous falloir retrouver une défense de fer.

Pensez-vous néanmoins que cette rencontre, perdue à Castres, peut être intéressan­te pour la fin de saison ?

Oui, je pense qu’il s’est passé quelque chose. Nous avons eu un gros passage à vide pendant vingt minutes, où nous encaissons deux essais et nous comptons alors

quasiment vingt points de différence. Le groupe a su se resserrer, réagir, pour marquer deux essais et recoller au score. Avec un peu plus de chance dans nos tirs au but, on pouvait presque aller chercher le point de bonus défensif qui nous aurait fait un bien fou. Oui, je pense que ce match peut être important, dans l’état d’esprit des joueurs, au niveau des attitudes sur le terrain. Nous n’avons rien lâché pendant quatre-vingts minutes.

Agen est une équipe qui propose un jeu offensif intéressan­t…

(Il coupe) C’est vrai quand les Agenais évoluent à domicile mais à l’extérieur, ça l’est un peu moins. Je crois surtout que ce sera un match entre deux équipes qui visent le maintien, donc je ne crois pas que ça jouera dans tous les sens. Les équipes vont se regarder avant tout et je ne pense pas qu’il va y avoir de grandes envolées ou de grandes prises de risques.

Oyonnax paraît « inarrrêtab­le » aujourd’hui. Est-ce que cela vous inquiète ?

En ce moment, personne ne peut stopper Oyonnax mais il suffit peut-être d’un coup d’arrêt pour que les doutes reviennent. On ne sait pas ce qui va arriver dans cette fin de championna­t. Nous sommes concentrés sur notre parcours. De toute façon, nous sommes derniers donc nous ne pouvons plus regarder derrière. Il faut regarder devant pour avancer.

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Photo M. O. - D. P.

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