Ce soir ou jamais
Les Drancéens se sont mêlés à la course aux phases finales de façon tellement autoritaire - huit succès consécutifs, série en cours - que la fin de saison en a été complètement bouleversée. La seconde place de Beauvais ne tient plus qu’à un fil. Chartres est dans les choux. Le Rheu devra cravacher. Et les Balbyniens se trouvent devant un mur dont ils débuteront l’ascension demain soir. S’ils devaient chuter, cette chute sera mortelle. À ce point de la saison, tout le monde scrute le calendrier la calculette à la main. Où se situera la frontière entre les qualifiés et les autres ? Rennes est hors de portée. On jette à la volée encore dix unités à Beauvais et à Drancy et on vogue dans les soixante-dix points. Le Rheu aussi peut atteindre cette jauge. Ce qui place Bobigny en « mission impossible », si d’aventure la sanction du retrait de dix points de la relégation administrative devait être confirmée en appel. Les Balbyniens, pour se qualifier, devraient franchir la barre des quatre-vingts points. Ce qui les contraindrait à faire un carton plein.
PAQUET D’AVANTS RENFORCÉ
Ils doivent donc aller s’imposer ce week-end chez le leader rennais. Si ce n’était Bobigny, on tirerait un trait sur cette équipe. Mais on ne joue pas en Fédérale 2 avec une ligne de trois-quarts qui a fait trembler la Fédérale 1 sans imaginer pouvoir réaliser l’impossible. Surtout quand le paquet d’avants retrouve un peu de ses couleurs.
Bobigny se jettera à l’assaut de Rennes avec quelques-uns de ses ferrailleurs sur le retour. Le deuxième ligne argentin Smidt a rejoué vingt minutes contre Arras. Les deuxième ligne Romain Fardoux et Damien Mercier, et le troisième ligne Adrien Charbonnier, ont repris le terrain cette semaine. Ce qui devrait améliorer le rendement par rapport aux dernières sorties. Contre Arras, on comptait dix piliers sur la feuille de match. « Ça fait un paquet de temps que nous devons bricoler en déplaçant des joueurs à des postes qui ne sont pas les leurs, raconte l’entraîneur Alex Compan. On devrait pouvoir retrouver quelque chose de plus cohérent. » Il le faudra, car Rennes marche au super. Les Bretons ont alimenté la chronique de leur suprématie en douchant les derniers espoirs chartrains de départ en phase finale. Sur le terrain de leurs adversaires, dans une rencontre décisive qui fleurait les phases finales, les Rennais de Yann Moison ont complètement
maîtrisé leur sujet. « Un petit match de rugby sur la forme, mais avec beaucoup d’intensité, l’a qualifié l’entraîneur. C’est bien, mais il faut continuer. Nous devons nous préparer à affronter n’importe quelle situation. Et par rapport à Chartres, nous allons changer de décors avec Bobigny. C’est la plus belle équipe de la poule, celle contre qui il faut se préparer à courir dans tous les coins du terrain. C’est encore un bon test pour nous. » Les leaders seront au complet ou presque pour cette échéance. Seul leur ailier Matthias Barton se trouvait sur la liste des incertains en milieu de semaine.