Vraie montée en température
« Avec Saint-Jeanen-Royans et Nice, on est devant deux étapes de montagne », nous avait glissé, voilà huit jours, le vice-président bédarridais Frédéric Vaudo. Bédarrides n’a finalement pas pris le chemin du Vercors. Un terrain a priori impraticable a eu raison de ce premier choc annoncé dans le Royans obligeant Bédarrides a laissé ses crampons au fond du placard pour ne plus se concentrer que sur la seule équation niçoise. Plus qu’une simple affiche, il s’agit d’un match choc avec un dauphin vauclusien cherchant à défier le patron nissart invaincu et peut-être futur
champion de France. « On ne sera pas à Bédarrides avec le couteau entre les dents, ce n’est pas le match de la montée. Rester invaincu n’est pas une fin en soi, tempère le Niçois Nicolas Bonnet, on a juste envie de soigner notre contenu, d’assurer au plus tôt notre première place et de coller à notre objectif d’accession. » En tous les cas, depuis deux saisons, ces deux-là ne se quittent plus. Entre copains et coquins, la vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille et après cinq matchs serrés, et des écarts concentrés ne dépassant jamais six points, la rivalité est toujours aussi forte. À ce petit jeu des confrontations Nice est, aujourd’hui, le plus solide. Jusqu’à avoir écarté Bédarrides, l’an dernier, en matchs de barrage des phases finales. Sauf que les résultats passés ne préjugent pas du futur. Cet automne, c’est bien Bédarrides qui est revenu de la grande bleue avec sous le bras une partie de la mise. Psychologiquement, ce n’est pas non plus anecdotique.
VAUCLUSIENS SUPERSTITIEUX
Invaincu jusque-là près des bords de l’Ouvèze, Bédarrides entend bien rester solide sur ses terres papales et faire mettre, pour la toute première fois cette saison, les deux genoux à terre à l’épouvantail niçois. « On va s’efforcer de faire tomber Nice, on veut rester souverain à la maison, mais ce ne serait pas non plus un exploit, assure le technicien bédarridais
Mickaël Mabillon, il y a une rivalité sportive entre nous, mais ce n’est pas la métropole face à la campagne, on n’est pas le Petit Poucet face à l’ogre de la Fédérale 2. C’est un rendez-vous aux accents de phase finale et pour une question de fierté, on a juste envie de le gagner. » Au-delà, va s’ajouter un autre ingrédient dans ce combat des chefs, la fraîcheur physique. Entre les matchs remis (SaintRaphaël et Saint-Jean-en-Royans) et deux dimanches de relâche, Bédarrides n’a joué qu’un seul match en cinq semaines quand Nice a multiplié les rendez-vous et tranquillement empilé les succès. « Ce calendrier tronqué est forcément un handicap », analyse
Frédéric Vaudo. « On est dans l’incertitude, on peut manquer de rythme, reconnaît Mickaël
Mabillon, mais face aux meilleurs, on sait élever notre jeu. » « Et puis comme, on est un peu superstitieux, sourit Fred Vaudo, on a choisi de jouer non pas aux Verdeaux, mais à Châteauneuf-du-Pape… »
Là où Nice a connu son seul revers, en deux ans, face à Bédarrides. Ce sera sans deux de ses pièces maîtresses le pilier Marquis (suspendu) ni son arrière Franquine (mollet). Il n’y a plus qu’à se montrer patient.