PETIT PAS, GRANDS ESPOIRS
LES CORRÉZIENS ONT MIS UN TERME À UNE SÉRIE DE SIX DÉFAITES CONSÉCUTIVES ET SE RELANCENT DANS LA COURSE AU MAINTIEN.
Du soulagement mais pas de joie excessive dans le vestiaire briviste. Simplement un petit cri de ralliement pour célébrer ce premier succès en Top 14 depuis le 6 janvier mais la sono, habituellement de sortie en pareille circonstance, est restée muette. Une victoire qui permet aux Corréziens de laisser la dernière place à Oyonnax et de rester au contact du Stade français et d’Agen, après une série inquiétante de six défaites et dix derniers jours sous tension après la mise à l’écart du manager Nicolas Godignon avant le déplacement à Castres. Les jours précédents cette première finale face à Agen avaient donc été particuliers. L’expérience du capitaine Saïd Hirèche, auteur d’une très grande prestation, et des autres cadres du vestiaire, déjà confrontés dans leur carrière à ce genre de situation, a certainement été déterminante : « Nous avons fait preuve de solidarité. Toute cette semaine, nous avons essayé de nous délester de cette pression négative, d’avoir le sourire, d’insuffler une bonne ambiance, de la bonne humeur dans le vestiaire. Si tu t’entraînes en tirant la tronche, tous les mecs tirent la tronche. Alors, on est venu avec le sourire et nous avons essayer de faire des trucs un peu différent, des choses un peu dynamiques. Cela a fonctionné une fois ; maintenant, nous devrons être capables de le rééditer quatre fois pour nous sauver. »
Une semaine de préparation où les moments en dehors du terrain ont été aussi importants que les séances d’entraînements. Les discussions autour de la machine à café ont parfois des vertus insoupçonnées. En tout cas, Didier Casadéï a apprécié l’implication de son groupe qu’il a senti prêt à se battre jusqu’au bout : « C’est une bouffée d’oxygène car, en cas de défaite, nous aurions eu un pied et demi en Pro D2. Nous sommes en vie et contents de l’être. Et on va le rester, j’espère […] À quatre matchs de la fin, nous avons un point d’avance sur Oyonnax et deux de retard sur le Stade français et Agen. Tout reste donc à faire. On sait que le dénouement aura lieu lors du dernier match contre BordeauxBègles. Mais j’étais très satisfait de la semaine des joueurs. Ils se sont très bien comportés. Je les ai vu très déterminés et disciplinés. »
DES OCCASIONS GÂCHÉES
À l’image du début de match des Brivistes où ils ont occupé le camp agenais, venant à plusieurs reprises à moins de cinq mètres de l’en-but visiteur, sans pour autant parvenir à concrétiser cette période de domination par un essai. Même chose lors du deuxième acte avec un siège de vingt-cinq minutes des 30 mètres adverses. « Nous avons manqué de patience sur deux ou trois coups, constatait Didier Casadéï. Nous n’avons pas été capables de nous organiser de façon suffisamment précise pour conserver de l’avancée, soit pour mettre les Agenais à la faute ou marquer un essai. On ne sait plus trop si l’on doit faire la passe ou garder le ballon. Et quand tu hésites trop, tu fais souvent les mauvais choix. Mais quand une équipe n’a gagné que cinq matchs sur vingt-deux, elle n’est pas très en confiance et se montre fébrile notamment quand le match commence à devenir serré et tendu. Il faut s’améliorer car il va falloir être capable de jouer avec plus de justesse dans les moments difficiles. »
L’ensemble des Brivistes regrettaient en effet cette fin de match pendant laquelle, malgré neuf points d’avance à dix minutes du coup de sifflet final, le CABCL prêtait le flanc à un retour des Agenais, laissant finalement un point de bonus défensif qui pourrait compter dans la course au maintien et jouant avec le feu en terminant la rencontre en double infériorité numérique. Les supporters, échaudés par la cruelle fin de match lors du derby face à Clermont, retenaient leur souffle mais Saïd Hirèche se démultipliait, notamment pour arracher au sol un ballon au pied de ses poteaux lors d’une séquence défensive héroïque de la part d’une équipe en mission.