Midi Olympique

SI PRÈS, SI LOIN...

MALGRÉ UN ÉTAT D’ESPRIT IRRÉPROCHA­BLE, LES PARISIENS N’ONT PAS RÉUSSI À S’IMPOSER. LA FAUTE À UN CRUEL MANQUE DE RÉALISME DANS LA ZONE DE MARQUE.

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

Mourir à quatre points du Stade toulousain, dauphin du leader Montpellie­r, a forcément quelque chose de rageant. De frustrant. Peut-être encore plus en raison de la situation préoccupan­te du Stade français. Mais pas seulement… Jusque-là, les récentes défaites des joueurs du Docteur Wild n’avaient rien d’illogiques. Au contraire. Cette fois-ci, au bout d’une rencontre étouffante par son suspense et son intensité, les Parisiens peuvent nourrir de nombreux regrets et ruminer leur manque d’efficacité. Et pour cause. Les joueurs du duo Azam-Dupuy ont donné le bâton pour se faire battre. Le Stade toulousain n’en espérait sans doute pas tant. « C’est vrai que les deux intercepti­ons (Kolbe et Médard) sont venues grandement gonfler le score » a reconnu en toute franchise le manager rouge et noir Ugo Mola. Deux essais, pour quatorze points offerts, concédés trop facilement par les Parisiens. Et que dire du premier essai toulousain, signé Mjekevu, marqué seulement après deux temps de jeu au milieu d’une défense bien trop passive ? Pour comparaiso­n, à l’exception du dernier des quatre essais parisiens inscrits sur un ballon porté par Clément Daguin, il aura fallu une foultitude de temps de jeu et une débauche d’énergie bien trop grande sur chacun des trois autres. Clairement, le Stade français ne sait pas finir ses actions, c’est une récurrence depuis le début de saison. « On a pris trop de points,

trop facilement, a évidemment pesté l’entraîneur des trois-quarts Julien

Dupuy. Et a contrario, c’est vrai : on s’est épuisé pour marquer. Les garçons ont tout lâché dans la bataille, on ne peut pas leur reprocher. Mais, on se doutait qu’on manquerait un peu de bulbe pendant le match. »

PARISSE : « ON MANQUE DE SANG-FROID DANS LA ZONE DE MARQUE »

Par-delà cette carence, le Stade français a aussi cruellemen­t manqué de réalisme. Près de la zone de marque, le club de la capitale, comme depuis le début de saison, a pêché lourdement. Un exemple ? L’en-avant d’Arthur Coville à l’instant d’aplatir le ballon (12e) dans l’en-but. Le froid réalisme toulousain, en comparaiso­n, a glacé Jean-Bouin. Le drop de Zack Holmes (36e) en est une illustrati­on. Toulouse a su concrétise­r ses temps forts, le Stade français non. Une action résume parfaiteme­nt ce constat et sonne comme le tournant de la rencontre. Il s’agit évidemment de cette intercepti­on signée Maxime Médard sur une passe de Sekou Macalou, conclue par un essai de presque cent mètres. Avant ce coup du sort, le Stade français n’était mené que de quatre points (23-27) et pilonnait sans discontinu­er la ligne toulousain­e depuis de trop longues minutes. « Ils auraient dû finir le coup plus tôt », a d’ailleurs jugé Ugo Mola. Las, Macalou, replacé exceptionn­ellement à l’aile en raison d’une litanie d’absents au sein de la ligne de trois-quarts, ne parvenait pas à négocier une situation de surnombre (trois contre deux). « On manque vraiment de sang-froid dans la zone de marque, a regretté le capitaine Sergio Parisse. C’est dommage car c’est un moment du match où nous avions pris l’ascendant. Sekou est malheureux sur ce coup-là, mais ça aurait pu être n’importe qui. Je pense que si on marque à ce moment du match, ça aurait changé la physionomi­e de la rencontre. » Malheureus­ement pour le Stade français, avec des « si »…

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