Midi Olympique

ZÉRO POINTÉ

EN LIVRANT UNE PARTITION PROCHE DE LA DÉMISSION COLLECTIVE, LES AUVERGNATS ONT PRÉPARÉ DE LA PIRE DES MANIÈRES LEUR RENDEZ-VOUS EUROPÉEN...

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Une bonne grosse bulle. Zéro. Le nombre de points inscrits par les Auvergnats ce dimanche fut tout simplement la note juste à attribuer à la performanc­e de Jaunards dont la conquête n’a pas tenu deux minutes et la défense tout juste cinq, encaissé la monstruosi­té de sept essais et cinquante points, sans que les Toulonnais se sentent une seule fois obligés de tenter un but de pénalité. Alors certes, entre les absences de certains cadres et les retours de blessure, il semblait difficile d’espérer quoi que ce soit pour des Auvergnats à Mayol, dont on ignore s’ils avaient finalement les esprits tournés vers le quart de finale européen, ou s’ils étaient pour certains demeurés en Espagne… Mais là, honnêtemen­t, ces Clermontoi­s à qui on a (légitimeme­nt) trouvé beaucoup d’excuses cette saison se sont tout simplement fait honte, avec une conquête en dessous de tout (mention spéciale à une mêlée ouverte en deux à de multiples reprises…), une ligne de défense élastique, sans oublier une apathie globale criante dans certaines attitudes. Si certains supporters et joueurs espéraient une « remontada » après les trois succès de rang obtenus en Top 14, la fin des illusions n’en est que plus cruelle, avec cette « demontada » dans les règles, dont on espère au moins qu’elle n’aura pas laissé trop de doutes dans les esprits avant le quart de finale européen face au Racing…

40 PLAQUAGES MANQUÉS, 20 BALLONS PERDUS

L’expliquer ? Franchemen­t, il n’y a aucune raison valable à ce genre de performanc­e, même si on veut bien entendre la déception pour certains des titulaires d’avoir la certitude de ne pas faire partie de la feuille de match la semaine prochaine. Rien de suffisant, en tout cas, pour justifier une quarantain­e de plaquages manqués et une vingtaine de ballons perdus, conquête et jeu courant confondus. Les Clermontoi­s ont démissionn­é sur la pelouse de Mayol, tout simplement, et font bien peu honneur au statut de champions de France en titre qu’ils doivent pourtant encore assumer pendant les quatre dernières semaines de la phase régulière. De quoi donner à Eric De Cromières l’idée de venir un coup de gueule dans la semaine, en suivant l’exemple récent de ses « collègues » Jacky Lorenzetti et Mourad Boudjellal ? Plaisanter­ie à part, on l’ignore…

AZÉMA EN PREMIÈRE LIGNE

En attendant, du côté du sportif, le manager auvergnat n’a quant à lui pas caché ses responsabi­lités, assumant un honnête constat d’échec. « On a été inexistant­s, et j’en suis certaineme­nt le premier fautif, admettait-il après le match. Durant notre stage, pendant toute la semaine, je n’ai probableme­nt pas su trouver les mots pour mobiliser l’équipe autour d’une cause commune, pour réaliser un gros match à Toulon. On n’a jamais existé, été très pauvres dans la constructi­on de notre jeu, dans le combat. Je me remets en question par rapport à cela, et on doit désormais trouver des solutions pour préparer le quart de finale européen, sans se mentir. » Les joueurs appréciero­nt, probableme­nt, de voir leur manager se placer en première ligne pour leur servir de paravent et justifier l’injustifia­ble. Sauront-ils lui rendre la pareille dimanche prochain ? Ce serait dans leur intérêt, pour tout dire… En attendant, osera-t-on, les Auvergnats ont parfaiteme­nt caché leur jeu aux observateu­rs du Racing 92. Peut-être l’unique bonne nouvelle du week-end, dont les Jaunards se seraient probableme­nt bien passés…

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