Midi Olympique

LE RYTHME DANS LA PEAU

ACCROCHÉE PENDANT VINGT MINUTES, LA SECTION A PU S’APPUYER SUR LE DYNAMISME DE SON HUIT DE DEVANT ET SON JEU DE DÉPLACEMEN­T POUR POSER SA MAIN SUR LES DÉBATS ET FAIRE PLIER PHYSIQUEME­NT OYONNAX. ET REMETTRE LA MARCHE AVANT.

- Par Enzo DIAZ, envoyé spécial

Lorsque deux des équipes les plus joueuses de ce Top 14 se retrouvent sur le pré, attention cela peut faire des étincelles. La Section paloise, qui avait vu sa marche enrayée à Clermont, était prévenue avant l’ouverture des débats. Le staff béarnais refusait même de parler de match piège, sachant très bien à quoi s’attendre de la part d’un Oyonnax, remonté à bloc et sur une série de quatre succès consécutif­s. Et de surprise, finalement, il n’y en a eu pas. Même sur l’essai de Mitch Inman qui aurait pu jeter un coup de froid dans les tribunes du Hameau et calmer les ardeurs paloises, rien ne sembla perturber la troupe de Simon Mannix. « Nous avions analysé ce que faisait d’Oyonnax et notamment leurs prises d’intervalle avec Elliot replacé en troisième ligne. Nous savions qu’il fallait beaucoup travailler mais de notre côté nous voulions mettre en place notre jeu. Et cela a payé dans les vingt dernières minutes de la première mi-temps. » soulignait le coentraîne­ur des avants Andrés Bordoy. La Section se mit donc en marche et s’appliqua à montrer qu’elle disposait dans son sein d’individual­ités capables de faire des différence­s importante­s et de remettre l’église au centre du village. En ce sens, la prestation de Steffon Armitage est à souligner. Le numéro 8 internatio­nal anglais a une nouvelle fois fait étalage de toute sa classe et de toute sa science de ce jeu. À la 30e, il effaçait Sykes, MacDonald et tout le reste de la défense rouge et noire pour son premier essai de la saison. Quelques instants plus tôt, à la 22e minute, il avait arraché un ballon sur son vis-à-vis direct Rory Grice dans les 22 mètres oyonnaxien­s. Le point de départ du premier essai inscrit par Malik Hamadache.

LA BONNE STRATÉGIE ET LES BONNES BASES

Un essai lui-même initié grâce à un subtil jeu au pied de Charly Malié. « On voyait qu’ils nous attendaien­t sur les largeurs, tous sur la même ligne du premier rideau. Ils attendaien­t le contre et nous avions remarqué que leur arrière Quentin Étienne était très rapidement tout seul en couverture du troisième rideau. Nous avons préféré aller chez eux et les mettre à la faute en leur faisant conserver le ballon dans leur camp », expliquait l’internatio­nal espagnol, tout heureux de retrouver le chemin de la victoire. Ce revirement de stratégie de la part d’une équipe qui d’ordinaire s’évertue plutôt à utiliser la main que le pied fut, pour le coup, payant. Même en l’absence de son génial néo-zélandais Colin Slade, Pau n’a pas paru être perturbé outre mesure. Jouant le coup de l’alternance à fond par Thibault Daubagna et Tom Taylor. C’est un fait, cette Section-là apparaît bien plus consistant­e que les exercices précédents. Elle maîtrise les éléments. Et lorsque les troisquart­s paraissent moins en verve ou ont moins de munitions en raison des conditions de jeu difficiles, les Béarnais peuvent s’appuyer sur un huit de devant dominant. Samedi soir, il fut incarné dans les airs par Ben Mowen, au sol par Steffon Armitage, et dans le combat par les français Quentin Lespiaucq-Brettes et Martin Puech.

De quoi susciter les éloges des trois-quarts, Charly Malié, en tête de gondole. « Les gros font du bon boulot. Ils se déplacent beaucoup et ce n’est pas si facile car notre jeu demande beaucoup d’efforts de ce côté-là et de travail sans ballon » analysait notamment l’arrière avant de conclure : « Nous avons eu besoin d’eux sur la base du rugby, comme sur les ballons portés où ils nous ont mis dans l’avancée permanente. L’année dernière ils ont été beaucoup critiqués mais ils sont en train de montrer sur le terrain qu’ils sont capables de faire de grandes choses. J’espère qu’ils vont nous tirer comme ça jusqu’à la fin de saison. »

Avec trois essais inscrits, les avants ont, il est vrai, pris une part importante dans l’acquisitio­n du bonus offensif, seulement le deuxième de la saison pour la Section. « Ce n’est pas beaucoup mais nous voyons que sans cela nous arrivons à être dans les cordes », faisait remarquer Charly Malié. Ce lundi matin, Pau est toujours dans le top 6. Place désormais à l’Europe et à un quart de finale.

 ?? Photo M. O. - B. G. ?? Steffon Armitage charge et avance. Dans le sillage de son numéro 8, la Section paloise a remis de l’ordre dans son rugby.
Photo M. O. - B. G. Steffon Armitage charge et avance. Dans le sillage de son numéro 8, la Section paloise a remis de l’ordre dans son rugby.

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