DÉJÀ RÉSIGNÉS ?
DOMINÉS DANS TOUS LES SECTEURS DE JEU, LES CASTRAIS SEMBLENT AVOIR RENONCÉ À LA QUALIFICATION. INQUIÉTANT, TRÈS INQUIÉTANT...
À l’heure où la course à la qualification fait rage et où ses prétendants semblent plus remontés que jamais (Pau cartonne, Toulouse s’envole, La Rochelle remonte en puissance, Lyon aussi) les Castrais nous font le coup de la panne. C’est bien simple, on ne les reconnaît plus. Il n’y a pas si longtemps de ça, le CO était une équipe tenace, mordante, pénible, sûre de sa conquête et de sa défense. Et aujourd’hui ? Plus rien, comme le constatait Christophe Urios à l’issue du match : « En touche on est mangés, en mêlée on n’y arrive pas, en défense on est absents, on perd tous les contacts et je ne sais combien de ballons… Avons-nous été sans solution ? On peut dire ça comme ça… Après, pour en avoir il faut commencer par les chercher ! Et ce soir je n’ai pas le sentiment que nous en avons cherché. » Pour contrer la puissance des colosses du MHR, le staff du CO avait pourtant prévu un pack XXL avec la titularisation de Moreaux et une troisième ligne de Panzers avec Tulou en 7, Vaipulu en 8 et Babillot en 6. Le résultat ? Nul ! Dès le premier ballon porté, les Castrais ont été emportés. Et sur la ligne d’avantage ? Pareil. À l’exception d’Alex Tulou ou Armand Batlle remportèrent quelques duels, ils se sont fait systématiquement renvoyer derrière la ligne d’avantage. Seraient-ils fatigués ? Impossible, balaye Urios : « Il n’y a pas de raison d’être dominé de la sorte. Ce n’est pas possible. Il y a quelque chose qui ne va pas dans la préparation. Si encore nous l’avions été à la 65e… Mais non ! Nous l’avons été dès la première minute ! » Les joueurs partageaient ce triste constat, à commencer par Palis : « Nous avons été pris partout, en conquête, en touche, derrière… Comme on était dominés physiquement, on était à trois pour faire tomber un Montpelliérain . Forcément, cela crée des espaces… » Un manque de mordant incompréhensible au vu de l’urgence de la situation sportive du CO :
« Je ne reconnais pas mon équipe. Pas seulement ce soir, car c’était aussi le cas contre Pau, contre Lyon… on ne montre rien sur la première mi-temps alors que les Montpelliérains jouaient avec les mains au-dessus du guidon. C’est impossible de se comporter ainsi alors que l’on doit prendre des points partout. J’ai un sentiment de honte », déplorait le boss castrais.
QUELLES SOLUTIONS ?
Ce nouveau coup d’arrêt assomme autant qu’il interroge. Les Castrais auraient-ils déjà baissé les bras en plein money time ? Pourquoi alors gâcher tous les efforts effectués si près du but ? Urios n’en revenait pas : « Je ne sais pas s’ils ont lâché. Mais aujourd’hui, j’ai le sentiment que l’on est résignés, que l’on pense qu’on ne peut pas entrer dans les six. C’est une faiblesse terrible. Il faut donc trouver des solutions. Je vais les trouver. Ce soir, je n’ai pas de piste. On s’est dit plein de choses dans la semaine. Avant le match, les mecs étaient prêts. Mais je ne retrouve pas ce que j’entends sur le terrain. C’est incompréhensible. S’agit-il d’un manque d’ambition ? Du message qui ne passe pas ? » Les questions sont ouvertes, nombreuses et douloureuses. Le break européen ne sera pas de tout repos et le staff aura matière à réfléchir : « Il faut que je trouve des solutions : la première porte sur ce que je fais mal. La deuxième porte sur ce que l’on fait mal avec le staff. Et le dernier point portera sur ce que l’on fait mal avec les joueurs. On ne peut pas finir comme ça, en eau de boudin. Ce n’est pas le reflet de l’équipe, de la saison… Je suis triste pour les joueurs et en même temps très en colère contre eux. » Et il y a de quoi. La fragilité défensive des Castrais n’a rien de mystérieux, un rapide visionnage du match montrera qu’ils ne sont jamais montés en ligne, de façon collective, ordonnée et agressive. La coupure européenne doit être l’occasion de mettre des mots sur les maux, et de repartir de l’avant. Ne serait-ce que pour faire honneur à tout ce qui a été accompli jusqu’ici, comme ces neuf victoires en onze rencontres fin 2017 : « Cela ne peut pas se terminer comme ça. Ce serait moche », avoue Urios. Et comment...