RETOUR À L’HONNEUR
STADE PHOCÉEN - PROMOTION HONNEUR APRÈS SEPT ANS DE GALÈRE, LE STADE PHOCÉEN A ENRAYÉ SA CHUTE, ET A ASSURÉ SA PROMOTION EN HONNEUR POUR LA SAISON PROCHAINE. EN AVRIL, IL VISERA LE BOUCLIER DE CHAMPION DE PROVENCE.
Au printemps dernier, le coup n’était pas passé loin. Deuxième ex aequo de Promotion Honneur, avec Alès et Arles, le Stade phocéen avait glissé à la quatrième place, en raison d’un différentiel de points défavorable avec ses adversaires. Quelques semaines plus tard, le club se hissait en quart de finale du championnat de France, s’inclinait contre Gan, le futur champion. Toujours insuffisant. Tous les autres quarts de finaliste ont été promus en Honneur, sauf le club provençal dont le comité ne prévoyait pas de montée dans ses statuts. « Même si nous avions été champions de France, nous n’aurions pas été promus », regrette l’entraîneur Dominique Batby. Arrivé à l’intersaison 2016, il a été l’un des artisans du redressement sportif. Le Stade phocéen n’en finit alors pas de chuter. Et il s’en fallut de peu pour qu’il descende en Première Série… « L’équipe était à l’agonie, explique l’ancien entraîneur de la réserve de La Seyne. Elle végétait depuis plusieurs saisons. Les joueurs n’étaient plus habitués à gagner. »
INVAINCU DEPUIS LE 17 DÉCEMBRE
Avec ses fils, Benjamin, ouvreur ou arrière, et Jérémy, centre, quelques recrues extérieures et le retour d’anciens Marseillais, le groupe s’étoffe et redevient compétitif. Logiquement, après une intersaison qui a vu la promotion de nombreux clubs, le Stade phocéen visait l’accession en Honneur. Invaincue depuis le 17 décembre, sur la lancée de neuf victoires consécutives, l’équipe a assuré mathématiquement la montée le 11 mars, grâce à une victoire sur son voisin, le Smuc. « Je harcèle les joueurs, mais j’ai la chance d’avoir un groupe qui a répondu à mes attentes, se réjouit le coach. Je suis un entraîneur heureux. » Il le serait encore plus si l’équipe décrochait le bouclier de champion de Provence mis en jeu le 21 avril à Avignon, et si l’équipe enchaînait avec un bon parcours en phases finales du championnat de France.
De son côté, le jeune président (25 ans), et pilier droit, Augustin Marie, se réjouit lui aussi de voir le club stopper la chute et remonter au plus haut niveau régional, après avoir longtemps mangé du pain noir. « C’est une bonne chose après sept de galère, reconnaît-il. J’avais terminé la saison en Fédérale 1 lorsque j’étais junior. On prenait 90 points tous les week-ends et j’avais besoin d’une semaine d’ostéo pour m’en remettre… » Mais il a conscience qu’il a encore du pain sur la planche. Dès maintenant, il faut préparer la saison prochaine, dans un contexte toujours difficile, avec l’image d’un club à la réputation toujours ternie par les actions passées et une ville où le rugby est peu visible. Le premier objectif sera de parvenir à gonfler un budget réduit au strict nécessaire avec 64 000 euros. « On aimerait avoir un tiers de budget en plus, souffle-t-il. Cela permettrait de louer un bus pour les déplacements les plus longs. Cette saison, les joueurs ont pris leurs voitures pour tous les déplacements. Et ils payaient le Flunch du dimanche midi. Ils donnent beaucoup et ne revendiquent rien, mais ce serait bien de leur apporter un peu plus de confort. »