LE BONHEUR EN FAMILLES
COARRAZE-NAY - FÉDÉRALE 3 EN FÉDÉRALE 3 DEPUIS TROIS ANS, LES BÉARNAIS SONT LANCÉS DANS UNE OPÉRATION DE RECONQUÊTE. NON SANS ARGUMENTS NI ORIGINALITÉ.
La curiosité n’est pas un vilain défaut lorsqu’on cherche derrière les apparences, les raisons objectives des performances d’une équipe. De périodes fastes en phases critiques, le rugby nayais se débattait dans le tourbillon du championnat Honneur il y a trois ans à l’arrivée du coach Stéphane Zampar originaire de Lannemezan. Outre le choix de la proximité, Zampar a été tenté par le challenge « d’un club accueillant » et qui n’est pas « pollué par la pression des enjeux ». Par affinité, il a invité Julien André à travailler à ses côtés, lui aussi issu du Plateau et lui aussi installé en Béarn depuis plusieurs années. En suivant, l’accession à la Fédérale 3 fut un soulagement pour l’USCN qui roule aujourd’hui dans la continuité de ce rebond nécessaire pour ne pas dire indispensable à la survivance du rugby local qui a vu naître quelques célébrités d’Ovalie. La recette des techniciens n’est pas miraculeuse, simplement efficace en utilisant des valeurs incontournables. « Notre philosophie, argumente Christophe Zampa, tient en trois mots : confiance, travail et conviction. Nous savons ce que l’on veut construire. Ce n’est pas un hasard si nous avons le plus fort total d’essais marqués. Je dois ajouter qu’il n’y a pas de joueurs étrangers dans l’effectif composé à 90 % d’éléments issus du club auxquels se sont ajoutés quelques joueurs de la banlieue paloise. » Quoi d’autres ? Le cadre de vie de la vallée béarnaise offre un confort apprécié des compétiteurs.
LA FÉDÉRALE 2 DANS LE VISEUR
À ce tableau, Zampar ajoute une particularité locale : « L’équipe est très humble avec de petits moyens. Nous sommes assez fiers de ce que l’on produit. » Mais en observant de plus près la fiche des effectifs, nous sommes frappés par le nombre de fratries qu’elle collectionne. De fait, les Nayais sont persuadés, sans doute à juste titre, que cette caractéristique est un facteur réel de cohésion. D’autant que ce « regroupement familial » générerait intra-muros une grosse envie. Faisons les présentations. Le capitaine Pierre Coustarot évolue aux côtés de son frangin Paul. Cyril et Florian Coupeau côtoient les frères Cédric et Loïc Ompraret alors que Barthélémy et Gauthier Cap fréquentent sur le terrain leurs coéquipiers Tomy et Damien Gouaillardou. Et la filière est vivace puisque s’ajoutent les frangins Antoine et Pierre Dourau, Cédric et Florian Arangois et Pierre et Mathieu Monplaisir. Tous défendent avec acharnement le même maillot et Christophe Zampar discerne un motif supplémentaire de satisfaction : « Le club est fier des bons résultats de ses équipes de jeunes. Cette année, l’effort a été fait de présenter une équipe Bélascain 100 % nayaise pour élever le niveau. Elle portera ses fruits dans l’avenir. » Renseignements pris, le président Patrick Lachampre, le comité directeur et tous ceux qui les soutiennent ont envie de voir l’USCN évoluer en Fédérale 2. Mais la sagesse et la lucidité s’invitent dans leur réflexion. « Le club a été en Fédérale 1 il y a quinze ans et il n’a plus connu la Fédérale 2 depuis treize ans. Nous avons été sevrés or nous sommes dans une phase très positive et nous avons un projet de club qui consiste à revenir sans prétentions en Fédérale 2 et y figurer correctement. En sachant toutes les précautions que nous devons prendre et les difficultés que nous rencontrerons. Nous avons de petits moyens mais une grosse envie. » Si Coarraze-Nay retrouve à terme la deuxième division fédérale ce sera donc pour y rester. Et les premiers à s’en réjouir seront les jeunes de 19 ans qui sont l’âme du club et sans doute son avenir, les Ziegler, Ginestal et compagnie.