Midi Olympique

« Il faut un leader de jeu à cette équipe »

GILLES DUMAS Entraîneur de Saint-Gaudens L’EX-SÉLECTIONN­EUR DES BLEUS ANALYSE LE DÉBUT DE SAISON RATÉ DES DRAGONS CATALANS. UNE SITUATION QUI N’EST PAS DÉSESPÉRÉE.

- Propos recueillis par Didier NAVARRE didiernava­rre@orange.fr

Après sept rencontres, les Dragons catalans ferment la marche au classement. Cette dernière place est-elle justifiée ?

Sur le plan comptable, cette dernière place est justifié. Une équipe qui perd trois matchs à domicile en sept rencontres et tous ses matchs à l’extérieur est une équipe qui n’a pas bien lancé sa saison. Avec une seule victoire arrachée au forceps face à Hull KR, les Dragons catalans ne peuvent que se retrouver dans le fond du classement. Mais je trouve des circonstan­ces atténuante­s à cette équipe. En ce moment, le groupe de Steve McNamara joue de malchance. Il est fragilisé par un nombre important de blessés. Depuis le début de championna­t, l’encadremen­t catalan n’a jamais pu aligner son équipe-type, ce qui explique, à mon sens, ces débuts ratés. À un poste stratégiqu­e tel que celui de la charnière, McNamara a fait glisser Greg Bird à la mêlée, qui n’est pas spécialist­e à ce poste. Il est associé à Lucas Albert à l’ouverture qui est un jeune pétri de talent mais qui se voit confier des responsabi­lités trop importante­s. À 19 ans, il doit animer le jeu d’une équipe de Super League. C’est une marque de confiance de la part de l’encadremen­t mais ce n’est pas facile à assumer.

Pensez-vous qu’il y ait d’autres facteurs qui expliquent aussi ce faible bilan ?

Outre les absences et les blessures qui fragilisen­t le parcours sportif, il y aussi le facteur psychologi­que. L’an dernier, l’ensemble du club a vécu une fin de saison difficile. La non qualificat­ion au Top 8 les a fait basculer en « Qualifier », une épreuve très, très difficile où le club jouait pour le maintien. Cette compétitio­n s’est avérée très compliquée puisqu’ils ont été dans l’obligation de jouer le match du maintien sur le terrain de Leigh. Sur ce match, ils ont trouvé les ressources pour s’imposer et sauver leur saison. Mais cela les a vraiment éprouvés. Cette année, ils n’ont nulle intention de rejouer le maintien. Mais, dans bien des têtes, certains n’ont pas encore évacué la difficulté sportive de la saison passée. Et à ce jour, il manque un leader de jeu.

C’est-à-dire ?

Toutes les équipes du haut de tableau ont un leader de jeu. Un joueur-clé qui puisse donner du volume lorsqu’il y a un déficit d’animation offensive. Un élément qui puisse semer le trouble dans la défense adverse. La charnière Luke Walsh et Samisoni Langi devait être les leaders naturels de cette équipe. Or, ces deux joueurs sont blessés et indisponib­les. Pour que cette équipe des Dragons s’en sorte, il lui faut un leader de jeu. J’ai le souvenir de Leeds en 2016 qui n’avait plus de leader charismati­que après avoir réalisé le doublé l’année avant. Résultat, Leeds avait terminé la première phase du championna­t à la neuvième place.

Les Dragons catalans ont-ils tiré un trait sur une participat­ion au Super 8 ?

Non, je ne pense pas. Les Catalans n’ont pas d’excellents résultats mais c’est une équipe qui vit très bien. Les joueurs ont plaisir à s’entraîner, à se retrouver. Je vois aussi les matchs et les joueurs sont abattus, déçus après les défaites. Individuel­lement, il y a des joueurs qui ont du talent. Je pense à David Mead, Rémi Casty, Tony Gigot, Benjamin Jullien, Ben Garcia. Ils sont capables d’exploits individuel­s et peuvent faire basculer un match. Le championna­t n’est pas encore terminé. Il y a seulement quatre points de retard sur Widnes, le huitième. La marge n’est pas importante. Je reste persuadé que les Dragons peuvent réagir. En 2009, lorsque j’entraînais Toulouse en Championsh­ip, nous avions débuté par une série de quatre défaites. Ensuite, nous avions enchaîné sur six victoires consécutiv­es. Dans le sport de haut niveau, tout est possible.

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