Midi Olympique

« J’ai surfé sur la belle dynamique »

- Propos recueillis par Jérémy FADAT Gravement blessé au genou il y a un mois et demi, le demi de mêlée prépare déjà son retour sur les terrains en début de saison prochaine.

Qu’avez-vous ressenti au moment de recevoir cet Oscar ?

Au rugby, nous ne sommes pas trop habitués à recevoir des distinctio­ns individuel­les. Alors, se retrouver seul sur scène, devant tout ce monde venu pour moi, cela me faisait un peu bizarre. Ce n’est pas ce que je préfère car je suis plutôt discret mais je commence à m’y faire (sourires). Je savais qu’il y aurait toute l’équipe avec moi, quelques copains et ma famille. Et puis, c’est plus simple quand on est mis en valeur. La soirée était en mon honneur. Ce n’est pas comme si je devais analyser une performanc­e.

Avec le recul, mesurez-vous aujourd’hui tout le chemin parcouru depuis un peu plus d’un an ?

En début de saison dernière, à Castres, j’espérais aligner quelques titularisa­tions. Si on m’avait prédit la suite, je ne l’aurais pas cru. Ensuite, en arrivant à Toulouse et même si j’avais quelques craintes, j’espérais que le club retrouve la place qu’il occupe aujourd’hui. Je crois que j’ai aussi surfé sur sa belle dynamique. Beaucoup d’anciens avaient arrêté et le fait de côtoyer autant de recrues et de jeunes joueurs m’a aidé à m’intégrer facilement.

Notamment dans le jeu…

J’étais venu pour ça, aussi. Je savais que les intentions étaient de jouer debout, de tenir le ballon et de tenter des coups. J’aime cette vision des choses, de pouvoir jouer un deux contre deux dans le côté fermé par exemple. Même si ça ne passe pas toujours, le fait d’avoir cette liberté me plaît. Et c’est plus simple quand vous savez que la totalité des joueurs de l’effectif partage cette volonté.

Vos performanc­es ont logiquemen­t été récompensé­es par une place de titulaire en équipe de France pour commencer la tournée de novembre. Vous y attendiez-vous si rapidement ?

Après avoir disputé le Tournoi des 6 Nations 2017 et effectué la tournée en Afrique du Sud, je souhaitais être retenu pour l’automne. Mais je ne croyais vraiment pas être titularisé pour les deux premiers matchs de novembre. Les choses se sont plutôt bien passées pour moi malgré les déboires collectifs de la sélection.

Et il y a eu cette grave blessure à un genou lors du premier du dernier Tournoi, contre l’Irlande…

Pour moi, les deux premiers jours ont été très durs moralement. Le soir du match, je connaissai­s à 90 % la gravité de la blessure mais il a fallu attendre l’IRM du lendemain matin pour avoir le verdict. Dans la foulée, je suis revenu à Marcoussis, puis à Toulouse. Jusqu’à l’opération, le jeudi suivant, c’était assez difficile à vivre. Le week-end, je suis rentré chez moi, en famille, et cela m’a fait du bien même si j’avais mal. Après, dès que j’ai attaqué la rééducatio­n, même sans grand enthousias­me (sourires), je me suis accroché à l’objectif de reprise. La première chose que l’on se dit dans ces cas là, c’est : « Quand est-ce que je vais reprendre ? » On se retrouve avec d’autres blessés et on se sent sur la route du retour.

Maintenant, comment vivez-vous cette rééducatio­n ?

On peut toujours y trouver des points positifs. Je peux par exemple faire des choses qui me sont impossible­s d’habitude. Je suis disponible tous les week-ends, donc je peux profiter des amis, de la famille, aller voir jouer mon frère. Même si je préférerai­s être sur les terrains… Dans les premiers temps, j’ai eu envie de couper avec le rugby. Je regardais bien sûr les matchs et je passais dire bonjour au stade mais je ne restais pas longtemps. Je voulais passer à autre chose. Je savais que j’aurais largement le temps de me pencher sur la vidéo et le reste dans les derniers mois.

Et quand reverra-t-on Antoine Dupont sur une pelouse du Top 14 ?

Début octobre, cela fera huit mois. Le plus sage serait d’attendre jusque-là. Mais beaucoup de joueurs reviennent après six ou sept mois. On travaille énormément, les sensations sont là mais je me doute que l’envie de reprendre tôt doit être grande. On va voir comment ça évolue pour moi. Est-ce que je devrai être patient ou pas ? C’est trop tôt pour le dire mais, au plus tard début octobre, je serai sur les terrains.

 ?? Reportage photograph­ique Patrick Derewiany ?? Remise de l’Oscar Midi Olympique. Jean-Michel Baylet (Président-directeur général du Groupe La Dépêche du Midi) remet l’oscar au joueur récompensé : Antoine Dupont, demi de mêlée du Stade toulousain.
Reportage photograph­ique Patrick Derewiany Remise de l’Oscar Midi Olympique. Jean-Michel Baylet (Président-directeur général du Groupe La Dépêche du Midi) remet l’oscar au joueur récompensé : Antoine Dupont, demi de mêlée du Stade toulousain.

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