LE SOMMET SANS FRANÇAIS
SI LES CLUBS DU TOP 14 TIENNENT LE HAUT DU PAVÉ EUROPÉEN, LE SOMMET DE CE WEEK-END SE TIENDRA EN IRLANDE, ENTRE LE DOUBLE TENANT DU TITRE ET L’ÉQUIPE SORTIE NUMÉRO 1 DES PHASES DE POULE.
Bien sûr, on suivra avec curiosité et une certaine ambition le premier quart de finale européen de l’histoire du Stade rochelais. Bien évidemment, le Munster-Toulon qui se profile a tous les traits d’un immense rendez-vous et le choc franco-français du dimanche, entre l’ASM Clermont Auvergne et le Racing 92, sera riche en conséquence pour la suite de la saison. Et puis ? Et puis, il y aura Leinster-Saracens, en clôture du week-end, dimanche à 16 h 30 (heure française) à l’Aviva Stadium de Dublin. On a beau concéder un élan cocardier, ce sera LE grand match de ce week-end européen. Une affiche rendue possible par l’incroyable parcours des Leinstermen, d’un côté, auteur d’un 6 sur 6 dans ce qui était la poule la plus relevée de la compétition. Et, de l’autre, le chemin de croix des Saracens, pourtant double tenants du titre et rescapés de la phase préliminaire à la seule faveur d’un incroyable concours de circonstances, lors de la dernière journée. Un choc européen, donc, un vrai. Dont voici quelques clés.
LE LEINSTER, DANS LE SILLAGE DU GRAND CHELEM
Pour terrasser la bête, les Irlandais compteront évidemment sur leur redoutable efficacité collective, servie par des individualités de premier rang. « Le récent grand chelem du XV du trèfle a donné du ressort et de la confiance à nos hommes, c’est une évidence » acquiesce Stuart Lancaster. Qui pointe immédiatement une méfiance légitime, pour trop bien connaître une bonne partie de ces joueurs des Saracens qu’il a entraînés, jusqu’en 2015, sous le maillot de l’Angleterre. « Chaque match commence à 0-0. Je sais aussi que le récent Tournoi peut fonctionner pour les Saracens également, avec l’effet inverse. Leurs joueurs viennent de quitter une situation frustrante, où ils ont été en échec et, dans ces cas-là, la motivation peut être redoublée au moment de retrouver le club. Le groupe des Saracens a prouvé, par le passé, qu’il était assez soudé pour en sortir par le haut. » La dynamique, toutefois, est clairement côté irlandais. Parmi les Chelmards qui composaient le groupe de 23, le 17 mars dernier pour l’ultime victoire sur la pelouse de Twickenham, quatorze évoluent sous les couleurs du Leinster (Healy, Furlong, Cronin, McGrath, Porter, Toner, J. Ryan, Leavy, Murphy, Sexton, Carbery, Ringose, Larmour, R. Kearney).
SARACENS, LA VIE (TOUJOURS) SANS BILLY ?
Côté Anglais, on peut s’enorgueillir d’avoir, dans ses rangs, cinq titulaires au moins de la dernière tournée des Lions en Nouvelle-Zélande (M. Vunipola, George, Itoje, Farrell, L. Williams). Mais il demeure un pépin, sérieux : Billy Vunipola, « king Billy », pourrait encore manquer à l’appel. Déjà opéré d’une épaule et d’un genou l’an dernier, le numéro 8 le plus puissant de la planète s’est fracturé le bras en janvier dernier. Il a raté tout le Tournoi, après avoir déjà dû faire le deuil des Lions et des test-matchs de novembre. Son retour était espéré pour ce match capital, à Dublin. Et puis… « C’est assez incertain » a confié cette semaine Mark McCall, l’entraîneur des Sarries. « Billy est en course contre le temps pour être prêt pour le quart de finale. Mais si son bras n’est pas totalement remis, nous n’en prendrons aucun risque. Il a déjà été bien assez blessé, hors de question qu’il se blesse à nouveau ». Une absence qui pèserait forcément. Billy Vunipola n’est certes qu’un joueur. Mais quel joueur…