Midi Olympique

THE WALL *

QUELLES ONT LES SECRETS DE LA MEILLEURE DÉFENSE DU TOP 14 ? ET COMMENT PASSER OUTRE LA MURAILLE CONSTRUITE, DE L’AUTRE CÔTÉ DU PÉRIPH’, PAR MASOE ET LES DEUX LAURENT ?

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La meilleure défense du Top 14 (36 essais encaissés en 22 journées, soit 1,3 par match) squate aussi, avec 10 essais subis lors de la phase préliminai­re, la deuxième place de la Champions Cup derrière le Munster (8 essais encaissés). Depuis le début de saison, la muraille du Racing broie ses adversaire­s, les déroute et, inlassable­ment, les dégoûte. Comment expliquer une telle efficacité ? Fabrice Landreau, l’entraîneur des avants toulonnais, analyse : « Les deux Laurent s’appuient d’abord sur d’énormes plaqueurs tels Ben Arous, Chat, Gomes Sa, Lauret, le Roux ou Machenaud… Ensuite, le Racing est une équipe se consommant très peu dans les rucks. Ils préfèrent être forts sur la largeur et présentent souvent face à toi une ligne de treize ou quatorze mecs, un peu comme le font les Gallois. » Un autre technicien du Top 14, ayant choisi de conserver l’anonymat pour des raisons qui le regardent, va plus loin : « Les Racingmen optent dans un premier temps pour la défense inversée afin de couper les extérieurs et rabattre les attaquants adverses vers leur paquet d’avant, qui se contente alors de broyer le mouvement ou bloquer les bras du porteur de balles. C’est redoutable ». Et voué à une perpétuell­e évolution. David Ellis, l’ex maître ès défenses du XV de France, explique : « Ce qu’avait initié O’Gara a été enrichi par Masoe. Au Racing, la technique de plaquage a changé : le premier défenseur plaque systématiq­uement aux chevilles et le deuxième, très proche, dispose alors de trois choix : combattre au sol si le soutien offensif est en retard, alimenter la ligne de défense ou bloquer haut. Chez eux, le grattage est loin d’être systématiq­ue. La densité de la ligne est l’option privilégié­e ».

UNE FAILLE AU MILIEU

Pour consolider la ligne, les deux ailiers (Thomas et Imhoff) sont toujours positionné­s dans le premier rideau, laissant le seul Dupichot au fond du terrain. Ellis poursuit : « Dimanche soir, Lyon s’est très bien adapté en première période, choisissan­t systématiq­uement le jeu au pied dans le dos des ailiers, histoire de faire galoper Dupichot. Puis le Lou a abandonné cette stratégie pour privilégie­r de longues séquences, lesquelles ont en majeure partie été détruites par les gros bras du Racing ». La solution du jeu au pied, alors ? C’est exactement ce qu’avaient utilisé les Montpellié­rains le 10 mars dernier, au jour de la plus lourde défaite francilien­ne de la saison (41-3). « Au-delà du coup de pied, conclut David Ellis, la meilleure option reste de défier la ligne du Racing au niveau du quatrième défenseur et de poursuivre un temps dans le même sens de jeu, histoire d’obliger l’ailier à venir dans la ligne. En brisant le rideau au milieu, des espaces peuvent alors s’ouvrir à gauche, à droite… Dans la mesure où les Racingmen se consomment privilégie­nt la force de leur ligne, des faiblesses peuvent aussi exister dans l’axe. Le Lou, via Gill et Oosthuizen, les a parfois exploitées la semaine dernière… »

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