LA FIÈVRE DU VENDREDI SOIR
POUR SON PREMIER QUART DE FINALE CONTINENTAL DEPUIS TREIZE ANS APRÈS, LA SECTION A L’OCCASION, DEVANT SES SUPPORTERS, DE CONFIRMER SA TRÈS BONNE FORME ACTUELLE ET DE PROLONGER SON RÊVE EUROPÉEN.
Cette saison, la Section paloise dispute le Challenge Cup comme un véritable objectif. Bien loin des deux dernières saisons au cours desquelles les Béarnais ne s’étaient pas imposés une seule fois, enregistrant douze défaites. Au diable les versions 2016 et 2017 de la bande à Mannix, invaincue cette saison en Europe. Avec six victoires en six matchs, dont cinq bonifiées, vingtneuf points récoltés dans l’escarcelle, les Vert et Blanc peuvent même se targuer d’avoir le meilleur bilan toutes poules confondues. Une explication due en partie à un effectif étoffé, à même de pouvoir rivaliser avec les autres écuries. Qui n’assure, accordons-le, en rien d’un titre final.
Il n’empêche, ce n’est pas tous les ans que la Section parvient à jouer un quart de finale européen sur ses terres et durant cette courte semaine de préparation, l’excitation ne tardait pas à poindre chez les joueurs. « Un quart de finale européen, que ce soit dans la petite ou dans la grande Coupe d’Europe, c’est toujours particulier. Nous jouons au rugby pour ces matchs. C’est très excitant et en plus nous avons la chance de recevoir. C’est une récompense pour nous et pour nos supporters. Désormais, il ne faut pas griller les étapes. Il y en a déjà une avec le quart de finale. Il faut se faire plaisir et puis on verra la suite », faisait remarquer l’expérimenté deuxième ligne de la Section, Julien Pierre. Rompu aux joutes européennes de par son expérience berjalienne et surtout clermontoise, il a été inscrit le 18 mars comme joueur supplémentaire dans l’effectif béarnais avec le demi de mêlée Julien Tomas et le talonneur Quentin Lespiaucq-Brettes.
Des renforts de poids non négligeables dans une escouade déjà bien pourvue habituée aux matchs couperets avec les Steffon Armitage, Thomas Domingo, Ben Mowen, Benson Stanley Photo Midi Olympique - Bernard Garcia
entre autres. Une escouade dans laquelle on trouve aussi des historiques comme Julien Fumat, 31 ans et sociétaire de la Section depuis 2005.
QUAND LA SECTION SE PREND AU JEU
« Ça fait plus de dix ans que nous n’avons pas joué de quart de finale européen (2005, finale perdue face à Sale en challenge européen, N.D.L.R). C’est toujours bon à prendre surtout à domicile, dans un tel stade et avec un tel soutien. Les victoires se sont enchaînées, nous nous sommes pris au jeu. Maintenant, nous avons envie d’aller le plus loin possible. Puis c’est important de dire aux autres clubs européens que nous existons », confiait notamment le Palois de naissance avant de souligner : « C’est vrai que la finale n’étant pas si loin, à Bilbao (263 km, 2 h 45 en voiture entre les deux stades) nous sommes obligés d’y penser. C’est une motivation supplémentaire. »
En attendant, pour le centre parfois positionné sur l’aile, qui réalise une belle deuxième partie de saison - treize feuilles de matchs, neuf titularisations en Top 14- à l’image de son équipe, treize victoires sur les quinze derniers, il faudra venir à bout du champion en titre : « Le Stade français est certes en difficulté en championnat mais ils vont venir avec l’envie de vouloir proposer énormément de jeu. On n’oublie pas qu’ils nous battus rapidement en début de saison au Hameau. C’est une bête blessée qui n’est pas forcément à sa place en Top 14. Elle est capable d’être très forte sur les ballons de récupération avec une ligne arrière très dangereuse qui impulse énormément de vitesse. Il faudra voir quelles seront les conditions climatiques. »
Comme ils l’ont démontré depuis quelque temps déjà, les Palois ont eux aussi des arguments de ce côté-là et ils savent s’adapter aux conditions de jeu.