Midi Olympique

SUR LES CHAPEAUX DE ROUE

DERRIÈRE LA RÉUSSITE DES MELBURNIAN­S, LEADERS DU SUPER RUGBY AVANT DE DÉFIER LES HURRICANES POUR CE 6e ROUND, IL Y A DES TALENTS. CELUI DE REECE HODGE EN PREMIER LIEU.

- Par Grégory LETORT, à Melbourne

C’est un début de saison qui en dit beaucoup sur Reece Hodge.Talent esseulé au sein d’une désastreus­e équipe des Rebels en 2017, l’homme de base du système Wessel s’épanouit en cet automne austral. Le numéro 12 a tout joué ; cinq titularisa­tions, 400 minutes, deux essais et un record battu la semaine dernière, le plus grand nombre de points sous le maillot des Rebels (213). « Il s’impose vraiment comme l’un des meilleurs joueurs en Australie », définit Dane Haylett-Petty, son coéquipier. Un début de saison qui en dit beaucoup mais qui ne dit pas du tout du Wallaby de 23 ans (24 sélections depuis 2016). Parce qu’Hodge s’affiche comme un centre buteur mais en réalité il est encore bien plus que cela : un gars qui peut jouer ailier ou arrière mais surtout ouvreur avec un bonheur égal. « De six à vingt ans, j’ai grandi comme numéro 10 », sourit timidement celui qui a touché à toutes les discipline­s — cricket, football australien, soccer et XIII — Pour Jono Harvey, l’un de ses mentors qui fut son entraîneur au sein des Manly Marlins (2011 à 2013), ce poste est encore une évidence : « Il sait organiser le jeu de son équipe, il sait parfaiteme­nt jouer au pied et il sait défendre. Après, il sait aussi s’adapter aux exigences de son entraîneur et il se préparera toujours pour répondre parfaiteme­nt aux attendus, quel que soit le poste. Reece ne laisse jamais rien au hasard. » Regarder ses études pour le comprendre : à l’équivalent du bac, il a eu 98,5 sur 100 avant de dépasser la note parfaite grâce à un bonus de 5 points pour avoir joué avec l’Australie moins de 18 ans.

« LE COUP DE PIED LE PLUS PUISSANT AU MONDE »

Mais à Melbourne les exigences de Wessel en font donc un numéro 12. Sans débat. « On voit qu’il aime jouer premier centre et moi je pense même que c’est sa meilleure position. Il est très complet pour ce poste : toutes les compétence­s et très peu de faiblesses », dit DHP. Au sommet de ses compétence­s, il y a l’excellence de son jeu au pied, réglé avec deux références au sein de l’académie nationale, les Boks Joel Stransky et Naas Botha. « Il a probableme­nt le coup de pied le plus puissant dans le monde du rugby », insiste Haylett-Petty. Bémol sur la défense : 15 plaquages manqués depuis le coup d’envoi du Super Rugby…

Polyvalenc­e en tout cas acceptée par l’intéressé surnommé « Mister Fix-it » (« L’homme à tout faire ») : « Je m’épanouis dans mes missions de centre. J’aime le rugby que je joue en ce moment. Et je savoure d’avoir à chaque fois ma chance. C’est un travail mais il n’y a pas de raison à ce qu’on s’interdise de prendre du plaisir. » « Enjoy », son mot-clé. Cette année, c’est plus facile qu’en 2017. Parce qu’il peut se sentir moins seul à porter les ambitions de Rebels, grâce notamment à l’arrivée de Will Genia. Parce que les ambitions sont enfin récompensé­es : un statut de leader en attendant de défier les Hurricanes ce vendredi. Hodge est pragmatiqu­e : « Gagner donne enfin le sourire… » Et fier surtout de contribuer à changer le destin des Rebels, premiers a croire en lui. Qu’il soit un garçon doué, travailleu­r, obstiné, - « quand il a des objectifs, il est comme Robocop », rigole son ex-coach Harvey - tout le monde le savait. En 2013, il était surclassé pour le Mondial moins de 20 ans en France. Mais ses blessures ont interpellé. En 2014, le joueur des Manly Marlins - banlieue de Sydney - était forfait (fracture de la cheville) pour le Mondial avec sa classe d’âge. Brumbies et Waratahs intéressés, ne se sont pas précipités, Melbourne a raflé la mise. « Les Rebels ont été les plus convaincan­ts », raconte Hodge, santé de fer depuis et qui a prolongé ensuite jusqu’en décembre 2020. Il aurait eu le droit de le regretter mais jure que partir ne lui a pas effleuré l’esprit. « Je n’avais pas envie de partir mais de réussir. » Quand, il a des objectifs, Hodge s’y tient. Les Rebels apprécient.

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Après une année 2017 compliquée sous le maillot des Rebels, l’internatio­nal australien (24 sélections) Reece Hodge, s’épanouit en ce début de saison de Super Rugby. Photo G.L.

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