Midi Olympique

« Réussir un 100 % sur les quatre derniers matchs »

LUCIDE QUANT AUX RAISONS PROFONDES DE LA DÉFAITE DES SIENS FACE AU RACING, IL N’EN DIGÈRE PAS POUR AUTANT UNE DÉCISION ARBITRALE TRÈS CONTESTABL­E. TOUT COMME IL NE REND PAS LES ARMES DANS L’OPTIQUE D’UNE QUALIFICAT­ION DANS LE TOP 6…

- Propos recueillis par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Avec un peu de recul, votre analyse de la défaite face au Racing 92 a-t-elle évolué ?

Ma première impression demeure identique à celle que j’ai pu avoir à chaud. Je pense que le Racing 92 est une grande équipe, qui ne démérite pas sa victoire au vu de la qualité de leur défense. Toutefois, je demeure persuadé que ce match, nous étions aussi en position de le gagner. C’est pour cela que je regrette en premier lieu notre gestion de la deuxième mi-temps. En fonction de leur système défensif, nous avions prévu certaines choses en matière de jeu au pied, d’animation offensive, et nous ne les avons pas mises en applicatio­n. Tactiqueme­nt, nous n’avons pas fait tout ce qu’il fallait pour l’emporter. Après, ce sont des rencontres tellement serrées que tous les facteurs entrent en jeu et peuvent faire une différence.

On imagine que vous faites allusion à l’essai de Pat Lambie, entaché d’un lancer en touche plus que contestabl­e…

Nous n’avons pas été aidés par l’arbitrage, c’est une évidence. Que l’on soit bien clair : sur ce match, beaucoup de choses dépendent avant tout de nous. En deuxième période, on n’a pas vu un grand Lyon. Mais malgré nos lacunes tactiques, je constate aussi que cette rencontre se joue en grande partie sur une décision arbitrale. Quand tu as des responsabi­lités, c’est parfois dur d’accepter que tout le monde ne prenne pas les siennes. Autant on peut discuter devant le gris, autant on ne peut pas dire que c’est noir quand c’est blanc. Contre le Racing, on encaisse un essai sur une touche qui n’est pas droite, déviée par le sauteur avec le bras extérieur, après laquelle il y a un écran manifeste sur Alexandre Menini qui permet à Machenaud de prendre l’intervalle. Cela fait trois fautes non signalées en quelques secondes… Il y a quand même un arbitre central, un juge de touche, un arbitre vidéo. Je ne comprends pas comment on a pu laisser passer ça, et surtout dire que cet essai est valable. Quand c’est blanc, ce n’est pas noir !

Pour revenir à cette deuxième période face au Racing, votre charnière internatio­nale Couilloud-Beauxis ne s’est pas montrée à son avantage. Faut-il y voir un effet collatéral de leur retour du Tournoi, paramètre forcément nouveau à gérer pour Lyon et pour vous ?

Ils n’ont pas été à leur avantage en deuxième période et n’ont pas réussi à mettre en place ce que nous voulions opposer à cette belle défense du Racing, c’est tout, il n’y a pas à chercher plus loin. Notre force, à Lyon, c’est le collectif. Il n’est pas question d’incriminer tel ou tel joueur.

N’avez-vous pas ressenti un certain manque de fraîcheur après votre terrible enchaîneme­nt de matchs face à des équipes du top 6 ? De l’extérieur, vos joueurs sont apparus en retard dans leurs courses de soutien, ont eu du mal à converger vers les porteurs de balle lors des rares franchisse­ments…

Il y a un peu de ça, peut-être. Mais je demeure persuadé que cette défaite relève davantage de la tactique que de l’aspect physique. Peut-être que nous étions un peu trop excités, que nous n’avons pas su conserver notre lucidité pour mieux nous adapter.

Face au Racing, votre équipe déplorait un logique manque de puissance en troisième ligne. Cela est-il rédhibitoi­re dans l’optique de la fin de saison ?

C’est toujours facile de se cacher derrière l’absence de tel ou tel joueur… Oui, des mecs comme Carl Fearns ou Tai Tuifua nous manquent, surtout face à ce genre de défense. Mais Carl a été blessé dès le début de la saison et cela ne nous a tout de même pas empêchés de remporter quelques matchs sans lui. Au niveau du staff, on essaie en permanence de trouver des solutions pour mieux équilibrer notre équipe, pour ne pas nous mettre dans les dispositio­ns de tomber dans un jeu direct que ne correspond pas à nos qualités du moment. Contre le Racing, précisémen­t, nous n’y sommes pas arrivés. Mais cela ne doit pas remettre en cause notre travail sur l’ensemble de la saison.

Nonobstant cette dernière défaite, si l’on prend un peu de recul, on s’aperçoit que vous avez tout de même globalemen­t mieux traversé votre série de rencontres face aux favoris (3 victoires en 6 matchs) que durant la phase aller (1 victoire en 6 matchs)…

Bien sûr, et c’est aussi ce qu’il faut souligner. En tant que staff, on essaie de se servir du passé pour ne pas commettre les mêmes erreurs, et le bilan sur ce dernier bloc de matchs est plutôt positif. Notre équipe va encore évoluer, progresser. L’objectif en début de saison était de faire mieux que la saison dernière. Nous y sommes déjà plus ou moins parvenus, mais aujourd’hui, on a envie d’accrocher le top 6. On veut encore croire en nous et pour cela, il faudra réaliser un 100 % sur les quatre derniers matchs, qui s’annoncent tout aussi difficiles que les derniers.

En plus d’être un candidat aux phases finales, avec des déplacemen­ts à Brive et Oyonnax entrecoupé­s de la réception de Paris, le Lou sera également un des arbitres du maintien…

C’est vrai… Quoi qu’il en soit, nous disputeron­s nos quatre derniers matchs à fond, sans arrière-pensée, quel que soit notre résultat après notre déplacemen­t à Brive. C’est sûr que si trois ou quatre mecs devaient démissionn­er, ce serait très difficile… On va voir comment l’équipe va réagir après la défaite face au Racing mais, comme je l’ai dit aux joueurs, j’ai confiance en eux. Notre gros point fort cette saison, comme je l’ai dit, c’est de tout jouer sur le collectif. Nous n’avons pas les stars présentes dans certains effectifs, c’est sûr. Mais nous compensons par notre capacité à jouer et travailler ensemble. Notre deuxième mi-temps de dimanche dernier n’est pas allée en ce sens, bien sûr, mais il ne faut pas non plus tout remettre en question. Ce groupe a toujours répondu présent, et je sais que je peux quasiment tout lui demander.

Au sujet du staff, le départ de Sébastien Bruno avec le XV de France est définitif. Le maintien de David Attoub en tant qu’entraîneur de la mêlée va-t-il l’être rapidement ?

On est en train de discuter avec David et le président, mais il n’y a pas de raison qu’il ne continue pas avec nous. Certes, c’est un novice en tant qu’entraîneur, mais il faut bien commencer un jour. C’est quelqu’un de très intelligen­t, passionné par son secteur de compétence­s. Quand tu vois son physique et que tu sais la carrière qu’il a pu faire, tu te dis rapidement qu’il ne doit pas être trop con et qu’il a beaucoup réfléchi à la mêlée. Il n’est jamais passé en force, mais toujours par le travail et l’intelligen­ce, ce qui en général fait les bons entraîneur­s. Et surtout, c’est quelqu’un qui amène beaucoup de bonne humeur dans un staff, qui est plein d’idées. Il y a parfois besoin de le calmer, mais mieux vaut ça que l’inverse…

Frédéric Michalak va également intégrer le staff à l’issue de la saison. Quel sera précisémen­t son rôle ?

Fred, on souhaite surtout l’utiliser par rapport ça la globalité du club. Un peu sur le sportif bien sûr, mais aussi sur le recrutemen­t, sur le développem­ent du Lou. Avec Olivier Ginon et Yann Roubert, il nous a vite paru évident qu’un homme comme lui devait rester à Lyon pour nous apporter encore, de par son vécu, son aura, ainsi que pour m’aider à faire grandir le club.

Les arrivées de Jonathan Wisniewski et Loann Goujon étant officielle­s, votre recrutemen­t pour la saison prochaine est-il terminé ?

Non, il n’est pas encore totalement terminé. Il n’y aura pas cinq joueurs supplément­aires, mais on attend encore de voir si une ou deux opportunit­és peuvent se présenter.

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