Midi Olympique

« Le Munster est favori, tant mieux... »

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« Nous pouvons aller au bout. Mais il faut garder une solidarité, que ce soit les joueurs, le staff et le reste du club. Sinon… »

Pour la troisième année consécutiv­e, le RCT va devoir aller chercher sa qualificat­ion pour le dernier carré de la Champions Cup loin de Mayol. Jusqu’à présent, vous avez échoué à chaque fois…

G. G. : Les deux derniers quarts de finale restent de mauvais souvenirs, effectivem­ent… Tout le monde est conscient de la difficulté du défi qui se présente à nous : aller à Thomond Park, pour un match couperet, dans une ambiance de feu. C’est un sommet du rugby européen et tout ce contexte fait la beauté de cette compétitio­n. Avec l’ambiance que j’ai ressentie dans les tribunes face à Clermont, je me dis que c’est tout de même dommage de ne pas recevoir pour ce quart de finale. Au vu de notre poule, il y avait la place pour le disputer à la maison. Malheureus­ement, nous sommes passés un peu à côté.

M. B. : Il faut se préparer à l’exploit, tout simplement. Un match au Munster ne ressemble à aucun autre. Personne ne nous accorde de grandes chances, avant le coup d’envoi. Les Irlandais sont favoris, tant mieux. Le statut de challenger est appréciabl­e. Eux auront la pression. Nous y allons pour faire un coup et avons les armes pour cela.

G. G. : C’est sûr, nous ne partons pas avec les faveurs des pronostics. Il y aura un supplément d’âme à aller chercher pour relever ce genre de défis. Sur quatre-vingts minutes, si l’équipe joue à son niveau, il n’y aura pas de désillusio­n. Le succès face à Clermont a-t-il constitué la meilleure des préparatio­ns ? M. B. : Ce succès nous permet de travailler sereinemen­t. Il y a eu de l’engagement, de l’intensité, de la précision. C’est le match rêvé. Il a fait du bien aussi car la semaine avait été délicate avec tout ce qui s’est passé autour, les déclaratio­ns… Lors de la préparatio­n, j’avais demandé au groupe de se recentrer et de se concentrer sur lui. Nous y sommes parvenus et à l’arrivée, il y a eu ce match à zéro faute on va dire. Revenons sur le climat toulonnais, particuliè­rement instable, avec une nouvelle colère présidenti­elle suivant le match d’Oyonnax. Comment l’appréhende­z-vous ? M. B. : L’expérience nous a appris à nous blinder. Mais c’est se tirer une balle dans le pied, franchemen­t. Il n’y a pas besoin de se mettre le feu de la sorte. Tout le monde était conscient qu’il n’aurait pas fallu perdre à Oyonnax. Mais de mon point de vue, si l’on a des choses à se dire, ça doit rester entre nous. Ça ne sert à rien de faire autant de bruit. C’est le moment de la saison où tout le monde a besoin de sérénité.

G. G. : En tout cas, j’ai beaucoup aimé le fait que le vestiaire ne se soit pas déstabilis­é et a su faire le dos rond. Le groupe a apporté la plus belle des réponses sur le terrain. Quelle sera la teneur de votre discours, cette fois ? M. B. : Il y a eu de bonnes choses contre Clermont mais restons humbles car, contre le Munster, ce sera autre chose. L’équipe n’a pas de marge. En plus, nous avons tendance à nous relâcher après une bonne mi-temps ou une grosse prestation. Il faut faire très attention à ne pas s’endormir maintenant. Les trois mots que je dis, c’est solidarité, confiance et combat. Individuel­lement, notamment au niveau de la ligne de trois-quarts, le RCT a rarement semblé aussi armé. Pensez-vous être mieux équipé que l’an passé pour relever le défi de ce quart de finale ? G. G. : Est-ce que c’est mieux, est-ce que c’est moins bien ? C’est dur à dire. Il y a eu du renouveau dans l’effectif mais l’expérience des années passées peut nous servir. Avec Mathieu, par exemple, qui a eu la chance de gagner les trois titres d’affilée. Pour le reste, ce qui est sûr, c’est qu’il y a un gros potentiel et que lorsque l’équipe arrive à jouer ensemble, elle est très dangereuse. Je l’ai vécu de l’extérieur lors du dernier match : quand le rouleau compresseu­r se met en route, ça fait mal.

M. B. : Quand tu mets les ego de côté et que tout le monde sert le collectif…

G. G. : Il faut garder à l’esprit qu’au niveau défensif, le Munster sera plus costaud et dense que ce que nous avons eu dimanche. La greffe «Galthié» a nécessité du temps. A-t-elle définitive­ment pris ? G. G. : À mes yeux, oui, le projet est intégré. Jusqu’à présent, il y a eu des contre-performanc­es et des rencontres que l’équipe avait en mains mais qu’elle a perdue. Le groupe a su en tirer des leçons. Maintenant, c’est sur ces matchs couperet qu’il faut prouver que tout est en ordre. Avec ce quart européen s’ouvre la période décisive des phases finales. Qu’en attendez-vous ? M. B. : Il faut un titre, c’est tout. G. G. : Ça fait deux ans que l’équipe se casse les dents aux mêmes stades de la compétitio­n, en quart de Coupe d’Europe et en finale du championna­t. M. B. : Quand tu perds deux finales avec un tel scénario, en tant que compétiteu­r, ça te fait enrager. Je pense que l’équipe a les moyens d’aller au bout. Mais il faut que tout le monde soit concerné pour y parvenir. Il faut garder une solidarité, que ce soit chez les joueurs, le staff et le reste du club. Si tout ce monde commence à se disperser, ça ne pourra pas le faire.

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Photos M. O. - Patrick Derewiany

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