Midi Olympique

« Comme un couple, tu peux le dire »

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Quand vous êtes-vous croisés, la première fois ? G. G. : Sur les terrains, ça devait être un Perpignan - Stade français, forcément.

M. B. : Sinon, en dehors, je pense que ce devait être quand j’étais en pôle France en moins de 18 ans. Toi, tu devais être avec les moins de 21 à l’époque.

G. G. : Ça doit être ça. Je me souviens de toi. Tu étais déjà impression­nant. Justement, Guilhem, qu’est-ce qui vous impression­ne le plus chez Mathieu ? G. G. : Il y a beaucoup de personnes qui le cataloguen­t comme un perce-muraille mais je suis épaté par tout ce qu’il sait faire. Quand je le vois faire jouer autour de lui et réaliser des passes après contacts, je me dis que c’est vraiment un des centres les plus complets. J’ai même noté que tu avais utilisé le pied gauche pour trouver une touche de vingtcinq mètres, hier.

M. B. : Oui, j’ai essayé. Ça restera dans les stats. Et vous, Mathieu, qu’est-ce qui vous marque le plus chez Guilhem ? M. B. : C’est le sacrifice qu’il fait pour l’équipe, que ce soit sur le terrain ou en dehors. C’est un exemple pour tout le monde. Chapeau, franchemen­t ! Il se fait mal pour tout le monde. C’est un vrai capitaine. Je le respectera­i toujours pour ça. Le seul truc qui me gêne, c’est qu’il soit supporter de l’OM (éclat de rires)…

G. G. : Je ne pensais pas que tu allais y venir. M. B. : Aha, désolé. Sérieuseme­nt, c’est un exemple. Il te fait trente plaquages par match, il assure la touche et la mêlée. Respect. L’avoir à mes côtés, ça m’a tiré vers le haut, honnêtemen­t. On parle souvent de la relation entre avants et trois-quarts. Quand tu as un mec qui se tue à la tâche devant, derrière, ça te force à t’appliquer, à être précis… Tu ne veux pas gâcher. Tu as l’obligation de faire du bon boulot. Depuis la troisième journée du Tournoi, Mathieu est devenu votre vice-capitaine en équipe de France. Comment vivez-vous cette collaborat­ion ? G. G. : Avant tout, j’étais content de revoir Mathieu en Bleu. Je sais qu’il a travaillé très dur pour y arriver. Ça m’a fait d’autant plus fait plaisir qu’il m’a apporté son soutien. Si vous prenez les plus grands capitaines de l’histoire, ils ont tous des lieutenant­s qui savent les entourer et les cadrer. Un capitaine n’est jamais tout seul. Le noyau dur autour de lui est très important et permet à l’équipe d’être forte.

M. B. : J’essaye juste d’aider Guilhem du mieux que je peux. C’est lui le boss. S’il a besoin de moi, je suis là. Nous sommes complément­aires : en équipe de France, il gère, et à Toulon, c’est moi (rire). Il y a une complément­arité.

G. G. : Comme un couple, tu peux le dire. Nous échangeons beaucoup, c’est vrai.

M. B. : Sérieuseme­nt, le fait que nous soyons amis en dehors est un vrai plus. Il y a aussi un respect mutuel. C’est ce qui fait la différence.

G. G. : L’affinité, c’est un vrai plus, effectivem­ent. Ça permet de mieux se comprendre et d’aller dans le même sens, dans l’intérêt de l’équipe.

M. B. : Avant de parler, je demande conseil à Guilhem notamment. Dans la préparatio­n du

match du pays de Galles, je l’ai consulté. Guilhem, comment décririez-vous Mathieu en tant que capitaine ? G. G. : C’est un bon capitaine car il a un discours franc et direct. C’est ce que j’aime. Pour le reste, il est très investi, il encourage beaucoup et il est très actif sur le terrain. Dans son jeu, ça se ressent : il est présent en attaque, au grattage, en défense… Dans la vie du groupe, il met de la bonne ambiance. Je le côtoie tous les jours, je suis bien placé pour en parler. Guilhem, vu que Mathieu a ouvert les hostilités en vous chambrant sur votre passion pour l’Olympique de Marseille, à vous de répliquer. Si vous deviez trouver un défaut à Mathieu…

G. G. : Il est supporter parisien. Il a encore pleuré en huitième de finale… Sérieuseme­nt, si je devais lui trouver un défaut, ce serait son côté réservé et timide. D’un côté, c’est ce qui nous a rapprochés. Je suis pareil. Au début, j’étais allé très doucement vers lui d’ailleurs. C’est un trait de caractère assez fort. Vis-à-vis de l’extérieur et des gens qui ne connaissen­t pas Mathieu, ça peut faire peur. Mais c’est juste qu’il essaye de mettre une barrière pour se protéger. C’est compréhens­ible vu qu’il est exposé. Une fois qu’on le connaît bien, on découvre un personnage très attachant et un super mec. Quand je suis arrivé à Toulon, j’étais rassuré d’être à ses côtés car je le connaissai­s. Ça m’a fait du bien de l’avoir à mes côtés. Quand il n’y aura plus le ballon pour s’amuser, je sais que nous serons encore amis.

« Un capitaine n’est jamais seul »

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