Midi Olympique

« La peur de me faire arracher la tête ! »

MARC ANDREU - Ailier du Racing 92 AUTEUR DE SON NEUVIÈME ESSAI CETTE SAISON, MARC ANDREU FUT L’UN DES GRANDS BONHOMMES DU RACING, À CLERMONT…

- par M. D. Propos recueillis

Comment analysez-vous cette victoire à Clermont ?

Ce qui domine, c’est d’abord la satisfacti­on d’être en demi-finale. On est heureux, franchemen­t. […] Clermont fut un adversaire redoutable, nous a posé beaucoup de problèmes. Pour les acteurs, les supporters et pour tout le monde, je crois que c’était vraiment un match sympathiqu­e. Sur le terrain, on a tous pris un plaisir énorme. Voilà, il fallait un gagnant et ce soir (dimanche soir, N.D.L.R.), c’est le Racing.

Pouvez-vous nous raconter le premier essai de Leone Nakarawa, au départ duquel vous réalisez une magnifique percée ?

J’aurais pu taper au pied ou faire « marque » mais pour tout dire, je ne savais même pas que j’étais dans les 22 mètres. J’ai donc choisi la relance et ça s’est ouvert devant moi. Sur l’extérieur, j’ai entendu Camille (Chat) qui appelait depuis trois ou quatre secondes. Je me suis dit : « Bon, je vais lui filer la balle, il fera le boulot. »

Quand on donne la balle à Camille Chat et qu’il la met sous le bras, tout devient plus facile. La suite ? C’est un beau travail collectif, bien conclu par Leone (Nakarawa).

Quel est votre sentiment sur le deuxième essai marqué par votre équipe ?

Dan Carter joue très bien le coup. Il réalise une superbe passe sur la ligne. Les défenseurs sont battus. Après, il ne me reste plus qu’à courir…

Y avait-il en-avant ?

C’est toujours un grand débat. Mais j’ai un jour entendu dans la bouche du grand Yannick Nyanga que des études ont récemment démontré que toutes les passes étaient en-avant… Voilà, Dan Carter fait la passe sur la ligne et je la récupère à peu près au même niveau. Il y a un arbitre central et un arbitre vidéo. Les patrons, ce sont eux.

Vous étiez titulaire en lieu et place de Juan Imhoff, à Clermont. Comment vos entraîneur­s vous l’avaient-ils annoncé ?

La semaine dernière, le jour où ils m’ont dit : « Tu ne vas pas à Lyon, prépare-toi bien », j’ai bien senti que j’allais faire partie du voyage qui suivrait, à Clermont. Mais c’est toujours pareil. Quand tu ne participes pas à un match (la rencontre à Lyon, le 24 avril, comptait pour la vingt-deuxième journée de Top 14), tu as aussi la peur que les autres réussissen­t un match extraordin­aire et que tu sortes du groupe…

Quand vous passez sous les défenseurs adverses comme vous l’avez fait à de nombreuses reprises à Clermont, est-ce prémédité ? En clair, travaillez-vous ce geste à l’entraîneme­nt ?

C’est la peur de me faire arracher la tête, oui ! (rires) Chacun joue avec ses atouts. Quand tu es grand, tu passes les bras et tu fais les off-loads. Quand tu es petit, tu passes en dessous et tu zigzagues.

Qu’est-ce qu’il vous anime, aujourd’hui ?

Je quitte le Racing à l’intersaiso­n et je veux montrer qu’il va y avoir des regrets, me concernant… Quand tu n’es pas gardé, tu veux prouver que tu avais ta place dans l’effectif que les coachs préparent pour la suite. Maintenant, je n’ai aucune rancune. Je suis dans un monde pro : tu vas et tu viens.

Vous retrouvere­z le Munster en demi-finale, à Bordeaux. Que savez-vous de cette équipe ?

On les a vus contre Toulon. Les Munstermen sont hyper dangereux, jouent un rugby d’une précision chirurgica­le. Il n’y a pas de grandes envolées mais c’est efficace. Très efficace. Mais avant, il y a Toulon à l’Arena…

N’est-il pas bizarre de jouer votre demi-finale à domicile à Bordeaux ?

Bizarre, non… Le Racing est la seule équipe française encore en course. J’espère donc que nous aurons derrière nous toute la France du rugby.

Réalisez-vous votre meilleure saison depuis que vous avez signé au Racing, il y a trois ans ?

Je ne sais pas… J’espère surtout qu’elle ne s’arrêtera pas en demi-finale de coupe d’Europe. Pour le moment, la petite étoile est là. Qu’elle y reste…

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