CHAUDS DERRIÈRE !
SI LES TROIS-QUARTS ONT INSCRIT PRÈS DE 80% DES ESSAIS, AUCUN N’A ATTEINT LA BARRE DES DIX. MAIS LA DIVERSITÉ DE MARQUEURS EST JUSTEMENT UNE DES RICHESSES STADISTES.
L’idée de ce papier est née, voilà deux semaines, en voyant une nouvelle fois plusieurs membres de la ligne de trois-quarts toulousaine se mettre en évidence dans l’en-but du Stade français. En l’occurrence, c’étaient Cheslin Kolbe (auteur d’un doublé), Wandile Mjekevu et Maxime Médard. Une constante depuis le début de saison puisque les arrières rouge et noir sont parmi les plus prolifiques du Top 14. Si l’on déduit les quatre essais de pénalité accordés aux hommes d’Ugo Mola, les trois-quarts ont inscrit cinquante des soixantequatre réalisations de cette équipe, soit plus de 78%. Ratio extrêmement élevé par rapport aux autres écuries de l’élite. Et lorsqu’on le fait remarquer à l’arrière Thomas Ramos, il est le premier à penser aux hommes du pack : « On profite de leur travail mais je veux citer les avants qui marquent aussi, sinon je vais me faire engueuler (sourires). » Lorsque les statistiques sont épluchées de plus près, ce n’est pas forcément ce ratio qui est le plus étonnant, ou, du moins, intéressant pour le staff stadiste. En effet, aucun Toulousain n’apparaît sur le podium des meilleurs marqueurs du championnat dont les trois marches sont occupées par Ashton (21), Nadolo (15) ou Votu (11). Mieux, aucun n’a inscrit dix essais ou plus. Alors qu’ils sont six à entrer dans le Top 50 des marqueurs. Ces derniers ont tous inscrit entre cinq et neuf essais.
UNE LIGNE ENTIÈRE DE POTENTIELS FINISSEURS
Si l’on ajoute Antoine Dupont (auteur de quatre essais en neuf matchs de championnat) dont la saison est finie, c’est une ligne de trois-quarts entière qui peut être composée de joueurs considérés comme finisseurs. Pour l’heure, le virevoltant Sud-Africain Cheslin Kolbe s’avère l’homme le plus décisif du groupe, avec neuf essais. Juste devant Yoann Huget (huit essais) et Maxime Médard, très précieux avec sept essais (alors qu’en raison d’une blessure à une main entre fin octobre et fin janvier, il n’a pris part qu’à treize rencontres de Top 14...) Suivent Zack Holmes, Gaël Fickou et Thomas Ramos qui comptent chacun cinq essais. « Cela veut dire que, chez nous, tout le monde peut marquer, se réjouit Ramos. En ce moment, Cheslin (Kolbe) ou Max (Médard) inscrivent pas mal d’essais.Yoann
(Huget) aussi a beaucoup marqué récemment. Et Zack (Holmes), pour un numéro dix, est très efficace. »
RAMOS : « ON N’ATTEND PAS UN EXPLOIT D’UN JOUEUR »
Au-delà des chiffres, cette diversité est peut-être la plus belle richesse de cet effectif. Car sa réussite ne dépend pas du rendement d’un homme. Pas de « machine à aplatir », tels Ashton, Nadolo ou Raka (qui avait inscrit neuf essais en sept rencontres avant de se blesser), lesquels sont hors norme dans la catégorie. À Toulouse, les « match winners » sont multiples. Ce que confirme Ramos : « On n’attend pas un exploit d’un seul joueur mais on sait que plusieurs peuvent faire la différence à tout moment. » Cela permet de trouver de nouvelles complémentarités, comme en attestent les replacements occasionnels de Ramos à l’ouverture ou de Holmes au centre. Surtout, cela offre à Mola et ses adjoints d’entretenir la concurrence au sein du groupe, renforcée par les retours au premier plan des Bezy, Doussain ou Mjekevu. En clair, peu sont les intouchables. « Il y a très peu de blessés derrière, donc nous sommes une douzaine à être disponibles chaque week-end », explique Ramos. Une aubaine pour le staff qui a pu maintenir ses troupes sous tension. Il suffit d’assister à quelques séances d’entraînement pour comprendre à quel point la stimulation est prégnante sur les pelouses annexes d’Ernest-Wallon durant la semaine. « C’est vrai mais on ne se prend pas la tête pour autant entre nous pour savoir qui va scorer ou pas, affirme Ramos. À Paris par exemple, j’étais sur le banc mais je vous assure que j’étais le premier à sauter de joie quand Max ou Cheslin ont marqué. »