MOTION DE MÉFIANCE
TOUT SOURIT AU RACING 92, ACTUELLEMENT. DE QUOI SUSCITER LA PLUS GRANDE PRUDENCE CHEZ LAURENT TRAVERS ET SES HOMMES. SURTOUT QUE TOULON MONTE EN PUISSANCE.
Vive le printemps ! En deux semaines, le Racing 92 a vu sa saison, plutôt bien lancée au sortir de l’hiver, prendre une tournure très favorable. Deux déplacements victorieux à Lyon en Top 14 et à Clermont en Champions Cup ont permis aux Ciel et Blanc de s’ouvrir une voie royale : avec une deuxième place provisoire en championnat, une demie européenne à domicile ou presque et des individualités au diapason, tout semble sourire.
Tout va bien et, pourtant, rien n’est gagné. Laurent Travers le sait et le rappelle à l’envi. La modération et la vigilance restent de rigueur aux yeux de l’entraîneur des avants : « Nous ne sommes même pas assurés de terminer dans les six. Alors, même si une place de demi-finaliste direct serait importante parce qu’elle nous permettrait d’économiser une date, il ne faut pas se tromper d’objectif. Avant de parler de cela, la priorité est de se qualifier. Nous avons la chance de figurer dans le haut du tableau. Il faut juste continuer à prendre des points pour y rester. » Trop timoré, le technicien ? Oui et non. Son équipe, avec neuf points d’avance sur Lyon à quatre journées de la fin, prendra part aux phases finales, à moins d’un cataclysme improbable. En revanche, son avantageuse position de demi-finaliste directe, rendue encore plus précieuse par la poursuite de sa campagne européenne, tient bel et bien à un fil. Le Stade toulousain pointe à une longueur derrière quand Toulon, avec trois unités de retard, pourrait passer devant à la première contre-performance. Même La Rochelle et la Section paloise, à cinq points, restent une menace en vue du classement final.
« TOULON A GLOBALEMENT DOMINÉ LE MUNSTER »
La prudence est aussi motivée par la nature du rendez-vous de ce dimanche : le RCT, même remanié, même touché, reste imprévisible, capable du meilleur. Son match à Thomond Park vaut tous les discours de prévention chez Laurent Travers : « Face à Toulon, c’est toujours un gros combat. C’est d’autant plus vrai que face au Munster, même s’il s’est incliné, il a globalement dominé la partie. Les Toulonnais ont seulement manqué d’efficacité près des lignes et on sait très bien que, d’un week-end à l’autre, tout peut aller très vite… » Dans sa U Arena, le Racing a d’ailleurs été régulièrement chahuté. Une dernière bonne raison légitimant le discours de Laurent Travers. Invaincus dans leur antre, les Ciel et Blanc n’en demeurent pas moins les rois du suspense. Hormis la leçon infligée à l’équipe C de Clermont (586), les Franciliens ont dû s’employer pour venir à bout de La Rochelle (+ 7), du Stade français (+ 6), du Munster (+ 4), de Brive (+ 4) et de Toulouse (+ 4). Maxime Machenaud et ses partenaires possèdent la neuvième attaque du Top 14 à domicile (290) et la deuxième défense (159). Après avoir malmené celle du Munster, référence européenne en la matière, les Varois se savent capables de déborder n’importe quel adversaire. Méfiance, donc.