Midi Olympique

AU SERVICE D’UN CLUB

FORMÉ AU CLUB, IL VA TIRER SA RÉVÉRENCE À LA FIN DE LA SAISON. IL AURA L’OCCASION DE SALUER UNE DERNIÈRE FOIS LE PUBLIC DE JEAN-DAUGER VENDREDI, ET CROIT À UN AVENIR MEILLEUR POUR L’AVIRON.

- Par Pablo ORDAS

Vendredi soir, Jean-Jo Marmouyet va fouler la pelouse de Jean-Dauger pour la dernière fois. Sa pelouse. Celle qui l’a vu débarquer, alors qu’il était encore adolescent en 1999, et enfiler les crampons pour jouer au ballon ovale. « Je jouais à la pelote jusque-là et un petit peu au football. J’avais mes copains à l’Aviron. J’ai voulu les rejoindre, plus pour être avec eux et faire un sport collectif. J’avais quinze ans jusque-là, et l’interdicti­on formelle de jouer au rugby. Ma mère ne voulait pas » se remémore l’intéressé. Après treize saisons de bons et loyaux services au sein du groupe profession­nel, dix-neuf ans sous les couleurs bleu et blanche, Marmouyet va tirer sa révérence à la fin de la saison. « C’est le symbole, la formation bayonnaise par excellence. Jean-Jo, je l’ai entraîné en juniors donc c’était il y a quelques années ! C’est énorme, c’est la continuité, la fidélité. C’est quelqu’un qui a la tête sur les épaules. Il a réussi à lier une carrière de haut niveau et des études de qualité. J’espère qu’il aura une belle fête » clame Vincent Etcheto. Il aura l’occasion de faire ses adieux à son public, vendredi, face à Colomiers et sera titularisé pour la cinquième fois de la saison. Embêté par des blessures à répétition aux cervicales et une grosse concurrenc­e à son poste, il a tout de même montré un visage intéressan­t sur chacune de ses apparition­s. Son entrée en match amical face au Racing cet été ou sa prestation à Grenoble cet hiver, en font partie. « Il y a eu une période sans trop jouer, je n’étais pas dans les petits papiers. C’est toujours frustrant, mais, depuis décembre, j’ai pris beaucoup de plaisir à rejouer. J’étais souvent sur le banc, mais en fin de carrière, quand on sait que c’est la dernière année, on prend ce qu’il y a à prendre. Ce match à Grenoble, je me suis régalé et j’ai eu de la chance que le groupe joue le jeu et réponde présent ce jour-là. Ça m’a permis de m’éclater » reconnaît le futur retraité, qui prépare sa reconversi­on en finissant un BTS en Design d’espace au Lycée Cantau. Mais l’aventure sportive, pour lui comme l’ensemble du club, s’arrêtera dans une semaine. La conclusion d’une saison agitée en coulisse, mais Marmouyet y était habitué.

« ON NE RECONSTRUI­RA PAS LE CLUB EN SIX MOIS ! »

Les années sont passées et il a appris à vivre avec les mouvements extra-sportifs qu’a l’habitude de connaître Bayonne. Avec la volonté qu’un jour l’Aviron devienne un club stable ? « Je le souhaite en tout cas. De tout coeur, très sincèremen­t. La ville le mérite, mais il faudra de la patience. Ce résultat prendra du temps, il faut arriver à constituer un socle qui donne envie, à tout le monde, de voir, au moins à moyen terme. Sur quatre ou cinq ans. On ne reconstrui­ra pas le club en six mois ! Pour arriver à quelque chose de durable et pérenne, il faudra quelques années. J’espère que quand on aura une décision prise, au plus haut niveau, on se forcera de tenir ce cap-là pendant quelques années, pour redresser la barre au plus vite, mais surtout de façon la plus stable possible. » Pour ce faire, il faudra bien évidemment que Bayonne canalise toute cette ferveur qui le caractéris­e et se base sur les jeunes du terroir. Ceux, que Marmouyet a vu grandir, éclore et émerger cette saison. « J’ai espoir que ça arrive à d’autre. Manuel Ordas, Arnaud Duputs, Julien Tisseron, Peyo Muscarditz… Ce sont des jeunes pour qui j’ai beaucoup d’affection, car ils sont très doués rugbystiqu­ement et ont un attachemen­t sincère au maillot. C’est bien de pouvoir s’appuyer sur un certain pourcentag­e qui soit du cru, si tu veux garder une certaine trame. Si tous les deux ou trois ans, tu renouvelle­s la moitié de l’effectif, ce qui est à peu près le cas dans la majorité des clubs, c’est très compliqué de bâtir quelque chose de solide. Des jeunes talents qui passent par le club, il y en a eu, il y en a, et il y en aura encore. »■

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Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany Le troisième ligne emblématiq­ue de l’Aviron, Jean Jo Marmouyet foulera pour la dernière fois de sa carrière la pelouse de Jean-Dauger.

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