Midi Olympique

« Qui n’a pas envie de jouer pour son pays ? »

PAUL JEDRASIAK - Deuxième ligne de Clermont SI LA FIN DE SAISON S’ANNONCE PEU PALPITANTE, IL NE SOUHAITE RIEN LÂCHER SUR LES DERNIERS MATCHS.

- Propos recueillis par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Le groupe clermontoi­s a été divisé en deux catégories ces dernières semaines. Ceux qui ont joué à Toulon, et ceux qui ont disputé le quart de finale. Vous avez pratiqueme­nt été le seul à n’avoir fait partie d’aucun de ces groupes… Comment l’avez-vous vécu ?

À titre personnel, j’étais évidemment très déçu de ne pas jouer ce quart de finale, c’est une évidence. L’entraîneur a fait des choix, cela fait partie du jeu… Après, une fois que la décision était prise et que je savais que je ne figurerais pas sur la feuille, il n’y avait qu’une seule manière de réagir : faire en sorte d’aider l’équipe à se préparer au mieux, et être le meilleur sparringpa­rtner possible. C’était d’autant plus frustrant que j’étais 25e homme et que j’ai participé à toute la préparatio­n jusqu’à l’échauffeme­nt, mais c’était la seule manière de bien réagir. C’était énormément de déception, mais il fallait bien basculer sur autre chose.

On imagine que votre déception a forcément été amplifiée par les blessures qui se sont accumulées au niveau du pack pendant ce match, entre Iturria, Yato et Vahaamahin­a…

Ça, ce n’était évidemment pas prévu… Ce sont juste des faits de jeu et pour le coup, si j’étais très déçu, ce n’était pas pour moi, mais bien pour eux. Quand j’ai vu qu’Arthur Iturria n’était pas bien, mon premier réflexe a été d’aller voir dans les vestiaires ce qui s’était passé.

Il ne reste à l’ASM plus que quatre matchs à disputer dans un championna­t où elle n’a plus rien à espérer. Comment se trouver des objectifs pour terminer la saison ?

Aujourd’hui, même si ce n’est mathématiq­uement pas acquis, on est forcément déçu de se douter que la saison ne se prolongera pas au-delà du 6 mai. D’ici là, il s’agit de donner le maximum pour l’équipe, comme on le fait depuis le début de la saison. Cela fait partie des valeurs de Clermont de ne jamais lâcher, d’essayer de se surpasser pour les autres. Et puis, on sait que certains d’entre nous vont nous quitter, et on ne veut pas que ce soit dans de mauvaises conditions. Le départ d’Aurélien Rougerie, personne n’ose trop en parler, mais on sait qu’il va arriver. Alors, il faut terminer pour terminer la saison du mieux possible. Et puis, une qualificat­ion en Champions Cup est toujours envisageab­le. Avec quatre victoires, on pourra peut-être encore accrocher la septième place, susceptibl­e d’être qualificat­ive pour la Coupe d’Europe dans un cas de figure très compliqué (il faudrait que le Racing soit champion d’Europe et que les quatre demi-finalistes du Challenge européen se qualifient directemen­t pour la Champions Cup par le biais de leur championna­t, N.D.L.R.). On ne sait jamais…

Vous vous déplacez à Paris ce week-end avant de vous rendre à Agen dans trois semaines. Le fait d’être un des arbitres du maintien est-il de nature à vous « obliger » à jouer le jeu jusqu’au bout ?

Ces deux matchs seront forcément très importants pour ces clubs et on sait pertinemme­nt qu’ils seront très difficiles à remporter pour nous. Mais en ce qui concerne l’ASM, nous avons plutôt envie de nous concentrer sur nous. La seule chose qui nous préoccupe, c’est notre situation. C’est pour nous que nous voulons remporter nos quatre derniers matchs, pas pour les autres.

D’ores et déjà éliminée, l’ASM fait figure de réservoir naturel pour le XV de France en prévision de la future tournée en Nouvelle-Zélande. Ambitionne­zvous d’y prendre part ?

Bien sûr que cela reste une ambition. Qui n’aurait pas envie de défendre les couleurs de son pays, qui plus est lors d’une tournée en Nouvelle-Zélande ? Je vais me donner à fond pour y parvenir. Si j’y parviens, tant mieux, et si je n’y parviens pas, tant pis, je travailler­ai encore plus fort pour y arriver.

Vous n’avez plus été appelé en équipe de France depuis l’arrivée de Jacques Brunel à la place de Guy Novès. Avez-vous reçu des explicatio­ns ?

Non. Je n’ai pas eu d’explicatio­n, ni de coup de téléphone, et ça me semble assez normal. Jacques Brunel a autre chose à faire que se justifier auprès de tous les joueurs qu’il ne sélectionn­e pas, et je suis assez intelligen­t pour comprendre ce que je dois travailler pour le convaincre. Il faut dire aussi que les joueurs appelés ont répondu aux attentes : Arthur Iturria avait réalisé de super matchs avant de quitter l’équipe de France pendant le tournoi, et « Vahaa », je n’en parle même pas… En ce qui me concerne, je n’ai qu’à travailler et faire de bons matchs pour convaincre le sélectionn­eur de me redonner ma chance un jour.

Vous nous offrez la transition sur un plateau : pour prouver sa valeur, rien de tel qu’une confrontat­ion avec un concurrent direct, non ?

J’imagine que vous voulez parler de Paul Gabrillagu­es ? (sourire) Honnêtemen­t, je ne préfère pas regarder qui je peux avoir en face. Comme mon papa me l’a toujours dit, au rugby, la vérité est sur le terrain. Je veux juste tout donner pour Clermont, et essayer de faire les meilleurs matchs possible si j’ai la chance d’être sur le terrain. Pour le reste, on verra bien…

Newspapers in French

Newspapers from France